vendredi 12 septembre 2025

La correspondance de Jean Baptiste Carrier - troisième partie (avec ses interventions à la Convention)

 

Correspondance de Jean Baptiste Carrier

(suivie de ses interventions à la Convention nationale)


3 eme partie


janvier 1794

- 1 er janvier 1794 Le Carpentier représentant dans la Manche et autres, de St Malo, à Carrier (AD 85 AN T 492 -49)

Il lui envoie 2 lettres et une note dont il fera bon usage. Il travaille à l’épuration des corps administratifs. Ils ne craignent pas l’Anglais, « la Vendée est bientôt anéantie et l’infâme Toulon n’est plus ».

 - 1er janvier 1794 Marceau de Nantes 6 h du soir, au représentant du peuple Carrier à Nantes (Musée Dobrée- Département de Loire Atlantique)
S’il ne fait pas escorter un convoi de subsistance par 2 000 hommes et un général de brigade, 10 000 hommes sont exposés à mourir de faim. Le commandant de l’armée du Nord peut lui fournir le détachement. Sinon le convoi pourra alimenter les restes de l’armée de Charette. Il ne lui propose cette mesure décisive qu’après de très sérieuses réflexions. 
En PS, il doit ordonner la réquisition ce soir et que la troupe parte demain à 6 h du matin.

- 1 er janvier 1794, Beaupuy de Port St Père, à Carrier ( AD 85 AN T 492-49)

Il écrivait hier sur sa retraite. 7 ou 800 hommes manquent de munitions, de vivres. Carrier doit faire le nécessaire pour que les caissons arrivent sans retard. Le secours envoyé à Sainte Pazanne s’est replié sur eux. « Manquant de tout, isolé et mal guéri » il ne quittera pas on poste.

- 1 er janvier 1794 Carrier de Nantes, (AD 85 AN T 492 -49)

requiert le commandant de la division du Nord, qui sera responsable de tout retard, de fournir 2 000 hommes pour partir demain à 6 h pour escorter un convoi de Nantes à Port St Père avec à sa tête un général de brigade.
(copie manuscrite)

- 1 er janvier 1794 Bonnaire (Louis Bonnaire, général de brigade à l’armée du Nord, commandera la 8 eme colonne infernale sous les ordres de Turreau) de Nantes à Carrier (AD 85 AN T 492 -49)

Il a fait commander 2 000 hommes selon ses ordres. Premièrement il doit lui préciser si le commandant de l’escorte doit rester à Port St Père ou revenir. Deuxièmement, ce détachement n’a qu’un jour de vivres. Troisièmement il doit lui indiquer où est placé le convoi à protéger.

- 1er janvier 1794 Francastel d’Angers à Carrier (AD 85 AN T 492 -49)

Il lui envoie des pièces à l’appui de la dénonciation d’un capitaine général des charrois. Guimberteau les lui présentera. « Tu en vaux mille pour en dépister un fripon ou un aristocrate ».

- 1 er janvier 1794 Carrier représentant du peuple au général Beaupuy à Port St Père (AD 85 AN T 492 -49)

ne comprend pas la disparition de la division de Tilly. Elle devait aller à Machecoul. Dans l’incertitude il lui envoie munitions et vivres à Port St Père pour lui et Haxo avec 2 000 hommes d’escorte de la division du Nord arrivée à Nantes hier soir.
(copie manuscrite)

- 1 er janvier 1794 Carrier de Nantes au CSP (Aulard t 10 p 20)

(reçu le 26 janvier) « On extermine journellement des petites hordes de brigands ». Ils errent dans les bois, tout ceux aux environs de Savenay et Montoir ont été exterminés. Certains sont entre Vitré et la Gravelle « une ronde civique de nos troupes en a purgé ce canton maudit d’une très bonne partie ». Ils ont découvert une grande conspiration. Les fédéralistes relèvent la tête et conspirent à Brest. Saint Malo est perverti. Dinan est en pleine contre révolution, Dol également, « Rennes que j’avais élevé à toute la hauteur de la révolution est dans un état de modérantisme et de feuillantisme le plus déplorable. Laval, Fougères, et Château Gonthier ne sont plus habités que par des contre révolutionnaires [….] à Lorient, oui Lorient, se trouve le même complot qu’à Brest [….] Les fédéralistes, les contre révolutionnaires fourmillent à Vannes. Tout le Morbihan est prêt à se soulever encore ». 
Une escadre d’anglais et d’émigrés est prête à débarquer. Il a demandé à Turreau de ne garder que 2 à 3 000 hommes de la division du Nord sur la rive gauche de la Loire. Il reste 4 000 hommes en plus des forces de Haxo et Dutruy. Charette n’a que 2 000 hommes, la plupart sans armes et novices, 700 à 800 brigands sont dans la forêt de Princé, 8 jours suffiraient à les exterminer. 
Il expose sous réserve de l’avis d’Haxo un mouvement de renfort sur les côtes. « Nous avons fait partir pour Brest 3 000 hommes sous les ordres du général Tribout ». Que le Comité rappelle Tréhouard et Bréard (Jean Jacques, conventionnel) ils sont entourés de fédéralistes. « Envoyez à tout poste un collègue révolutionnaire [….] à Brest, qu’immédiatement après son arrivée, tous les négociants, marchands et tous les marins soupçonnés d’incivisme disparaissent, on a un moyen si facile ». Il faudrait envoyer « un autre bon collègue » à Cancale, Dol, Saint Malo. A l’intérieur de la Bretagne il faudrait qu’un député «  à triple poil » fasse une ronde révolutionnaire. Il ferait incendier « par des accidents bien menés toutes les églises ». Il donnerait « la bonne chasse aux prêtres réfractaires » même les constitutionnels, purgerait les villes de tous les nobles et robinocrates. 
« Les paysans seuls sans églises, sans tocsin sans prêtres et sans messieurs ne penseraient plus qu’à labourer leurs champs et à payer leurs contributions ». Il y a encore des mesures les plus terribles à exécuter à Château Gonthier, Laval, Fourgères, etc. Nantes est au pas révolutionnaire.

- 2 janvier 1794 Loir Mongazon (Jean André, 1761-1828) commandant temporaire de Port St Père 16 h 30 à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

Machecoul occupé par 3 000 brigands est repris ce soir par Tilli (Jacques Louis François de Tilly) et Carpentier (Carpantier François). Carpentier lui demande de lui envoyer tous les traînards et le bataillon d’Ille et Vilaine. Il ne lui restera que 160 hommes avec une pièce de 4. Mais son poste est important. Il a un pont fait de bateaux et s’il était obligé de le couper il serait long à refaire. Il tiendra avec courage. Que Carrier donne l’ordre de fouiller la forêt de Princé par la troupe de Jacob (Maximilien Henri Nicolas qui participera aux colonnes infernales sous les ordres de Cordellier). De Princé et de Rohan, La Cathelinière avec 7 à 800 brigands vient le harceler.

- 2 janvier 1794 général Carpantier de Machecoul à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

les brigands évacuent 4 à 5 000 hommes de Machecoul pour aller croit-il à Port St Père. Il doit aller à Machecoul. Il poursuit les brigands. Qu’il lui fasse passer toutes les forces disponibles de Nantes. « Une seule demande… des souliers…. Des souliers et les soldats républicains iront où l’on voudra les mener ».

- 2 janvier 1794 Loir Mongazon de Port St Père 4 h et demie du soir, à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

Il ne cesse de lui demander du monde pour rétablir la communication avec Haxo. Il pense que les brigands ont pris 6 000 rations de pain. Il a fait prendre position aux troupes du général Jacob. Que Carrier donne un ordre pour les faire marcher sur Machecoul. Les troupes de Haxo n’ont peut-être plus de pain. Il en a en outre quantité de lettres aux représentants et au général en chef à remettre quand la route sera libre.
Annotation en PS de Beaupuy (qui a probablement fait passer le courrier)  : cela illustre son propos s’il avait plus de pouvoir Carrier ne serait pas tourmenté. Il faut qu’il parle (se décide?) et le plus vite possible.

- non daté Carrier au général Jacob (AD 85 AN T 492-66)

Carrier le prévient que tant que Machecoul sera aux mains de brigands, Nantes ne pourra pas envoyer de vivres à Haxo. Il est donc urgent de rétablir les communications. Qu’il se concerte avec Beaupuy à Port St Père pour aller battre les brigands. Dès qu’il aura pris Machecoul qu’il fasse passer les vivres à Haxo.
(copie manuscrite)

- 3 janvier 1794 le général Jacob, de Port St Père à Carrier ((AD 85 AN T 492-50)

il vient de recevoir son ordre de rétablir les communications avec Machecoul. Il lui a annoncé par ordonnance qu’il est (avec?) Bonnaire qui a dû le prévenir. Pour les provisions d’Haxo, il s’en est occupé avec le commandant de Port St Père et il le met en marche. Il n’est pas à son poste parce qu’un général ne peut commander un si petit détachement.

- non daté Carrier au général Turreau - AD 85 AN T 492-66)

Il ne reste plus que Charette sur la rive gauche de la Loire avec 3 ou 4 000 hommes et 7 ou 800 hommes à Princé. Mais la rive droite s’agite. La conspiration est sur les côtes. Turreau a des troupes nombreuses, l’armée des Pyrénées arrive. Il faut marcher sur Machecoul et Challans. Il lui envoie copie de la lettre de Rossignol.
(copie manuscrite)

- 3 janvier 1794 Dutruy commandant de la division des Sables, à Carrier de l’île Marat, (IA cite Wallon, les représentants en mission t 1 p 289)

Il annonce la victoire. Ils ont couché à Noirmoutier. Ils ont pris l’ensemble de l’Île. Tous les « vilains notoires » (Delbée, etc...) sont prisonniers.
Une copie de la lettre a été envoyé à la commune de Paris.

- 4 janvier 1794 Loir Mongazon de Port St Père 14 h, à Carrier ((AD 85 AN T 492-50)

depuis 5 ou 6 jours il ne cesse de lui demander de fouiller la forêt de Princé. Une de ses patrouilles a été obligée de reculer. Ils doivent l’attaquer aujourd’hui ou demain. Que Carrier envoie des renforts.

- 4 janvier 1794 Carrier de Nantes, (AD 85 AN T 492-50)

requiert Mathurin Dix Neuf pour aider aux réquisitions de fourrage, avec les appointements de la place.
(copie manuscrite)

- 4 janvier 1794 (jour incertain) Danglade commandant temporaire de Paimboeuf à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

le butin est destiné à payer, selon un arrêté de Gilet et de ses prédécesseurs, les 10 sols supplémentaires aux canonniers non soldés. Cette caisse est alimenté par les ventes des effets pris aux insurgés, il n’y entre que des assignats « à effigie » selon la loi mais il ne peut s’en servir. Que Carrier ordonne au receveur de lui donner des assignats « à la république ».

- 4 janvier 1794 Carrier de Nantes (AD 85 AN T 492-50)

autorise la nomination de 2 commissaires pour aller à Lorient charger deux cargaisons de grains de Suède et du Danemark sauf avis contraire du CSP. Requiert les administrations pour les aider.
(copie manuscrite)

- 4 janvier 1794 Carrier de Nantes à la Convention (Aulard t 10 p 66)

s’empresse d’annoncer la prise de Noirmoutier. Il leur donnera les détails. Charette a été chassé de Machecoul. Les braves défenseurs de la république « ont fait mordre la boue à 2 ou 300 brigands. Leurs prêtres les sauveront-ils de la mort très prochaine qui les menace tous ? »
(lettre inscrite au moniteur)

- 4 janvier 1794 les députés de la commune de Dinan à la Convention (AD 85 AN T 492-12)

Dénonciation anticléricale et proclamation républicaine emphatique pour dénoncer deux ex prêtres libérés par ordre de Carrier. « L’art de mentir est le métier des rois et des prêtres, mais le franc sans culotte est souvent trompé par les faux patriotes et les intrigants, ils ont persuadé au brave Carrier qu’ils étaient détenus arbitrairement ». L’indignation est générale. Ils demandent à la Convention de les exclure de tout emploi public. Copie signée par Dubos aîné.

- 5 janvier 1794 l’adjudant général Dufour (placé sous les ordres d’Haxo) de Chalans, à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

Un scélérat l’a trompé sur son compte (le général Guillaume?). Il l’avait dénoncé à Laignelot et Lequinio. Il lui avait remis 2 lettres pour Carrier pour se faire indemniser de 5 100 livres en chevaux et effets. Il n’ a rien à se reprocher. Il a brûlé Le Poiré, la Ferrière et les Essarts, 3 repaires de brigands. Mais Legé, Montaigu, ont été brûlé aussi. Il avait des ordres « verbal » de Haxo et Dutruy. Que Carrier lui donne des nouvelles « et si tu as reçu mes autres lettres daigne me répondre. Je suis à la vie et à la mort ton ami ».

- 5 janvier 1794 Carrier représentant armée de l’Ouest au général commandant la division du Nord (Bonnaire?) (IA cite le musée Dobrée à Nantes)

Il y a des troupes à Nantes sous son commandement qui ne demandent qu’à marcher contre les brigands. Il lui envoie copie de la lettre du commandant de Port St Père qui sera attaqué incessamment. Si ce poste est pris, ceux de St Léger et St Philbert le seront aussi. Qu’il envoie le reste de ses troupes à Port St Père, St Léger et St Philbert et donne des ordres pour demain à 6 heures. Il en répond sur sa tête.

- 5 janvier 1794 Loir Mongazon 6 h du matin à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

Il lui a écrit 10 fois pour lui demander des renforts. Il n’a pas répondu. Les brigands viennent de couper en morceaux 2 citoyens. S’il attend demain matin Carrier ne trouvera plus personne. Mais il restera à son poste.

- 5 janvier 1794 Loir Mongazon commandant de Port St Père à Carrier (AD 85 AN T 492-50)

Il attend avec impatience les renforts. Les brigands sont à 2 km et il n’a que 150 hommes.

- 6 janvier 1794 Carrier à la Convention (IA cite le musée Dobrée à Nantes, non répertorié par Aulard ???)

Noirmoutier est pris. Le drapeau tricolore remplace le drapeau blanc. 50 brigands sont tués, 1 200 prisonniers dont 8 ou 10 chefs. Ils ont pris 30 canons, 800 fusils.

- 6 janvier 1794 Carrier de Nantes (AD 85 AN T 492-51)

autorise 2 commandants d’artillerie à à prendre 6 chevaux par compagnie au dépôt des chevaux de réquisition.
(copie manuscrite)

- 7 janvier 1794 le ministre (de la guerre?) accusé de réception (AD 85 AN T 492-51)

de sa lettre contenue dans celle de Pocholle et de celle du 14 décembre. Le ministre se félicite des victoires et de la fin de la guerre de Vendée. Il fera droit à ses demandes.

- 8 janvier 1794 Carrier représentant, à l’adjudant général Dufour (AD 85 AN T 492-51)

Il n’a reçu que 3 lettres de sa part, dont celle où il demande des indemnités. Il les lui versera avec plaisir quand il aura fait constater légalement les pertes. Il lui enverra également du drap bleu par son frère. Pour les dénonciations de Laignelot personne n’est à l’abri mais il connaît son courage, ses talents militaires, son civisme. « Brûle, brûle toujours c’est le vœu de la Convention, mais prend bien soin de sauver tous les bâtiments qui renferment des subsistances et des fourrages. Je t’envoie 400 paires de souliers ».
(copie manuscrite)

- 8 janvier 1794 le commandant temporaire de Montaigu (Barbier?) à Carrier (AD 85 AN T 492-51)

Tous les avis disent qu’à Nantes on manque de fourrage, on ne donne que la paille sans son ni avoine aux chevaux qui sont dans un « dépérissement épouvantable ». Il manque de cavalerie, 15 chasseurs sont avec Dufour, 15 malades à Nantes. Qu’il lui envoie 70 ou 100 chasseurs ou dragons, il les nourrira et s’en servira pour chercher des secours. Il fera remplacer l’avoine par la paille de froment. Il renforce les fortifications. Ils auront besoin de petites places fortes pour tenir le pays. Il sollicite une nouvelle affectation, plus importante.

- 8 janvier 1794 Loir Mongazon de Port St Père à Carrier (AD 85 AN T 492-51)

il lui avait indiqué 10 fois l’importance de son poste. Sa 11 eme et dernière lettre lui a procuré du renfort. Mais un contre ordre lui enlève sa troupe et il ne lui reste que 100 hommes mal vêtus, en sabots, pour un poste de 1 500 hommes. Un poste à 4 km a résisté à une attaque, autrement il était battu. Que Carrier fasse rentrer son canon au parc d’artillerie ainsi ils ne perdront que des hommes. Ils sont au bivouac depuis 2 mois. Ils n’ont pas eu 2 jours de repos dans la guerre de Vendée.
PS « le porteur attendra ta réponse. ».

- 9 janvier 1794 le général Dufour de Legé, à Carrier (AD 85 AN T 492-51)

La lettre de Carrier « est un baume qui le rappelle à la vie ». Il fait le serment de ne déposer les armes qu’après « que tous les ennemis de la république seront terrassés […] Je ne souffrirai jamais que les troupes à mes ordres s’enrichissent du pillage ». Il a traité des officiers de lâches et de voleurs. Il va faire le décompte de ses pertes (en effets ?) et lui demande une autorisation de remboursement de frais de route. Le payeur a refusé de le rembourser car il n’avait par d’ordre écrit de sa part. Qu’il lui envoie du drap par son frère. Charette le poursuit, mais il a battu Joly (Jean Baptiste tué en juin 1794) et Savin (??) et tué plus de 400 brigands. Il a fait fusiller 2 prêtres qui avaient 10 louis d’or, 2 montres et des écus de 6 livres. « Accorde moi ton amitié c’est un titre que je suis jaloux d’acquérir »
En PS il propose un plan pour finir la guerre : des postes fixes et une troupe d’élite avec 2 jours de provisions pour poursuivre les brigands sans relâche. « je pars ce soir pour le bocage à la chasse brigande ».

- 12 janvier 1794, Carrier, Turreau, Bourbotte de Nantes au CSP (Aulard t 10 p203)

(bref, non nominatifs) Ils envoient différentes nominations d’officiers, pour bravoure et patriotisme.
( manuscrit, signé des 3 représentants, aux AD 85 AN AF II -269)

- 12 janvier 1794 Carrier représentant armée de l’Ouest à Haxo (AD 85 AN T 492-51)

Carrier est satisfait de son zèle et de sa bravoure. « Tu as repoussé la calomnie, terrassé la malveillance ». Il félicite également Dutruy et « nos braves frères d’armes ». Il leur envoie 2 000 paires de guêtres, 600 chemises, 1 200 habits de volontaires, 40 habits de canonniers (vestes et culottes) 2 000 paires de souliers. Que Haxo lui envoie la liste de ce dont il a besoin. Il les embrasse.
(copie ? Non signé)

- 13 janvier 1794 Delarue chef d’État Major de la division de Tilly, du QG de Legé, à Carrier (AD 85 AN T 492-51)

Les troupes de Legé sous les ordres de Carpantier sont partis hier à 7h du matin sur plusieurs colonnes « pour aller exterminer le restant de la horde de scélérats brigands ». Le reste soit 1 000 hommes s’est rangé en ordre de bataille. Les brigands s’étaient réfugiés avec femmes, enfants et provisions. Ils ont fui. Plusieurs colonnes les ont poursuivis à Corcoué, Bois Chevalier, le pont de la Roche Servière, la forêt de Touvois. 64 brigands ont été trouvés à Corcoué, 61 qui ont avoué ont été fusillés. 2 guides se sont portés garants des 3 autres pourtant pris les armes à la main. Il les lui envoie. Mais ils ont juré d’exterminer les ennemis de la république « sans avoir égard ni au sang ni à la raison ». Il est surpris que les autorités n’envoient pas prendre tous les grains et fourrages qui sont en quantité alors que Nantes en manque absolument. Ils ont pris 40 bœufs. Il attend ses ordres.

- 13 janvier 1794 Kléber de Châteaubriant, à Carrier (IA, cite Noël Parfait, le général Marceau, p 328)

Marceau est très malade, il lui a envoyé un docteur. Il apprécie beaucoup ce jeune guerrier. Dans ce qui lui reste de sa division 1 200 hommes sont nus. Il l’implore de lui envoyer des tenues.

- 14 janvier 1794 Carrier, Turreau et Bourbotte au CSP (Aulard t 10 p 249)

(résumé par Aulard, bulletin). Charette n’a plus que 6 à 700 brigands mal armés, sans canons. La Cathelinière est dans le même état. La Rochejaquelein essaie de recruter vers Cholet. Ils essaient de cerner le pays.

- 14 janvier 1794 , de Nantes, Carrier (AD 85 AN T 492-51)

sur observations du comité révolutionnaire de Nantes et de ses collègues Turreau et Bourbotte, témoins de la bravoure de son fils à la prise de Noirmoutier, il remet en liberté Fruchard père.
(copie manuscrite)

- 14 janvier 1794 circulaire du CSP aux représentants dans les départements de l’Ouest (Aulard t 10 p 247)

Rappelle que le 2 décembre la Convention avait ordonné le désarmement des communes « où des mouvements séditieux ont éclatés. […] La patrie ne veut des armes qu’aux mains courageuses et pures dignes de les porter. Elles sont parricides dans les mains des traîtres... ».


- 16 janvier 1794 Carrier (AD 85 AN T 492 – 51)
Tableau nominatif daté du 11 octobre 1793, pour la confection d’uniformes, perdus le « 10 juin dernier à l’affaire de Machecoul », de 10 volontaires du 4 eme bataillon de l’Orne. Accord manuscrit signé de Carrier.

- 16 janvier 1794 le Comité de sûreté générale de Paris à Carrier représentant du peuple près des côtes de Cherbourg, (sic) à Nantes (AD 85 AN T 492-51)

Ils n’ont pas reçu les pièces contre les 110 individus qu’il a envoyés à Paris… 10 ou 12 sont déjà morts de maladie et tous ne sont peut-être pas aussi coupables. « Hâte toi donc citoyen collègue de faire parvenir à l’accusateur public les pièces à charge contre ces hommes dont la vengeance nationale et l’humanité sollicitent de concert le jugement le plus prompt ».
 
-18 janvier 1794 Kléber, de Châteaubriant au représentant du peuple Carrier (Musée Dobrée- Département de Loire Atlantique).
« Toi seul mon ami […] sais ouvrir ton coeur à l’amitié […] Carrier je te serai éternellement attaché !» Il croit qu’il aurait fait pour lui ce qu’il a fait pour son ami (Marceau) qui est sauvé. Il lui a fait peur pendant deux jours. Il ne sait pas si l’intrigue l’« empoignera » encore « mais je serai toujours fort de ma conscience et puis n’es-tu pas là . Je t’embrasse »
 
- 18 janvier 1794 Marceau de Châteaubriant à son ami Carrier (Musée Dobrée- Département de Loire Atlantique)
Il n’oubliera jamais cette marque d’attention. Sa reconnaissance et son amitié sont pour lui sans bornes. Il a eu un congé pour rentrer chez lui et il partira dans quelques jours à Rennes après s’être soigné et avoir régler des affaires. Sinon il aurait eu le plaisir de passer l’hiver avec « notre bon ami Kléber ». Il fera tout pour pouvoir faire campagne avec lui. Qu’il (Carrier) vienne le voir (Kléber) et il aura le plaisir de passer quelques jours avec un bon sans culotte. Qu’il prenne soin de sa santé. Il y a encore des conspirateurs à détruire mais avec de bons bougres comme eux ils seront vainqueurs. « Adieu je t’aime et vive la république »

- 19 janvier 1794 copie du courrier du CA de l’arsenal de Nantes à l’adjoint du ministre de la guerre (AD 85 AN T 492-51)

Ils rendent compte de l’annulation de marchés publics par le ministre à cause du dépassement du prix maximum (pour 60 000 boulets, balles..). Toutes les places demandent des munitions et la prise de Noirmoutier en a nécessité beaucoup. Ils ont trouvé une entreprise mais qui n’a pas pu vendre à un coût moindre de fabrication. La destruction du brigandage justifie ce dépassement. Il est urgent de se procurer des munitions et ils écrivent dans les départements voisins. Trois forges sont en construction pour la fabrication de balles.
Signé de plusieurs membres du CA.
(saisi chez Carrier)

- 20 janvier 1794 extrait des délibérations du Croisic (AD 85 AN T 492-52)

Carrier est prié de de demander aux administrateurs de la Roche Sauveur (Roche Bernard) un envoi de 50 tonneaux mi seigle mi froment et qu’il autorise la municipalité à satisfaire ses besoins ultérieurs de ce genre dans le Finistère ou autres départements. Le général Cambray, dans leurs murs, est prié d’appuyer leur demande.
Note manuscrite de Carrier le 29 janvier, non signée : reprend la réquisition pour le Croisic, paiement limité au maximum.

- 20 janvier Carrier de Nantes (AD 85 AN T 49252)

nomme un brigadier de gendarmerie considérant son zèle son activité et son patriotisme, lieutenant de la 5 eme division de Fougères, avec traitement attaché, poste laissé vacant par la mort de (illisible) tué par les brigands.
(copie manuscrite)

- 20 janvier 1794 (datée du 1 er ventôse, 19 février) le général Vimeux de Nantes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 54)

« l’amitié et l’estime que tu m’as témoignées... » l’assure que Carrier pourra nommer le capitaine Soldini au grade d’adjudant général auprès de lui, en attendant l’accord du ministre de la guerre.
(Probable erreur de date du général Vimeux entre ventôse et pluviôse, Carrier annote sa lettre le 2 pluviôse, 21 janvier)
(Accord manuscrit de Carrier non signé) : connaissant le républicanisme et les talents militaires de Soldini, nomination provisoire avec traitement attaché.

- 21 janvier 1794 le CSP de Paris, à Carrier (Aulard t 10 p 361)

Les pièces concernant les 110 prisonniers manquent toujours « Le glaive de la loi est suspendu, impatient, il attend les coupables, qu’il eût peut-être mieux valu faire punir sur les lieux pour donner l’exemple des effets plus utiles ».

- 21 janvier 1794 le commissaire aux approvisionnements, de Redon, à Carrier (AD 85 AN T 492-11)

Depuis un mois il parcourt le Morbihan pour approvisionner sa commune (Rennes?). Mais entouré de brigands il n’a pu exécuter les ordres déjà anciens de Pocholle. Que Carrier lui en donne de nouveaux pour prendre des grains réquisitionnés au château de Questembert et à La Guilly. La commune de Rennes est menacée de la famine.
(Accord manuscrit de Carrier non signé le 24 janvier) : requiert les maires de mettre en réquisition les grains indiqués, payés au maximum, sous les peines les plus sévères pour ceux qui s’opposent à l’arrêté.

- 22 janvier 1794 Carrier de Nantes à Dutruy (IA, cite la Vendée Patriote t 4 p 197)

Considérant que la commune des Sables est exposée aux attaques de l’ennemi, que les remparts ont été négligés, que l’esprit public est loin d’être révolutionnaire, Dutruy mettra la place en état de siège et ordonnera au commandant de la place de poursuivre les fortifications, sur sa responsabilité.

- 23 janvier 1794 le comité révolutionnaire de Dinan à Carrier (AD 85 AN T 492 – 11)
Ils ont supprimé « l’exercice de tout culte public » et vont offrir à la patrie 100 marcs d’argenterie d’églises. Ils soutiennent Carrier dénoncé auprès de la Convention (???). Dinan « malgré l’extrême férocité de tes principes […] connaît ta droiture, les services sans nombre que tu as rendus à la république… […] si on nous a calomniés auprès de toi, juge-nous, juge les calomniateurs »

- 24 janvier 1794 Carrier (AD 85 AN T 492-52)

nomination de (Renou?) vu les certificats des administrations et comités, en qualité de commandant de la corvette le « Jean Bart » avec appointements attachés, copie envoyé à la commission de la marine.
(copie manuscrite)

- 24 janvier la commission des armées, de Nantes, à Carrier (AD 85 AN T 492-52)

Lui envoie l’état de l’armement (bayonnettes, bois, canons de fusils), demandé par le CSP et ce qu’ils lui ont déjà envoyé. La commission alerte Carrier sur les besoins de l’armée d’Haxo, les hôpitaux et la garde nationale (3 680 fusils au total) alors qu’à l’arsenal seuls 350 fusils sur 1 800 sont réparés. Il faut maintenir l’établissement, ouvert depuis le 14 mars 1793, qui a fourni depuis cette date 16 000 fusils. Ils proposent de ne pas tout envoyer ce que Paris demande et espèrent que Carrier les approuvera. Plusieurs signatures.
Accord signé de Vimeux commandant des troupes de la Loire Inférieure. (décision de Carrier?)

- 24 janvier 1794 le CSP aux représentants à Nantes (Aulard t 10 p 419)

Rappelle que les différentes autorités constituées sont sous la main des représentants du peuple. « Tout mandat qui n’est pas rigoureusement conforme aux dispositions de la loi est nul ». Mais le mandat ne doit pas être dépassé. « Revêtus de pouvoirs illimités c’est à vous à faire justice des mandataires infidèles et coupables. Où vous verrez l’erreur éclairez, la malveillance, le crime, frappez ! ».

- 25 janvier 1794 un ami (Boyssou?) , d’Aurillac, à Carrier ((AD 85 AN T 492 – 11)

donne des nouvelles, se met à sa disposition, lui recommande un jeune républicain , qui lui remettra sa lettre.

- 26 janvier 1794 extrait du registre du greffe de la municipalité de Nantes, délibération (AD 85 AN T 492-52)

Selon le rapport du trésorier de la commune, il ne reste au 6 courant (25 janvier) dans la caisse que 3 294 livres alors qu’il y a 40 000 livres d’engagements. Ils demandent à Carrier de disposer de 183 000 livres sur les 200 000 de la caisse des éclaireurs, poste supprimé.
Accord manuscrit de Carrier, le 3 février, non signé. A charge pour la commune de les remplacer par les sols additionnels imposés ou à imposer sur les riches de Nantes.

- 28 janvier 1794 Carrier au CSP (AD 85 AN AF II 269 et Aulard t 10 p 494)

(bulletin et résumé d’Aulard) Nouvelles victoires sur « l’infâme bande de Charette » qui a été blessé. Il a pris une mesure secrète pour s’assurer de sa personne.

- 29 janvier 1794 Carrier de Nantes, au CSP (Aulard t 10 p 520)

Il vient d’avoir la mission d’établir avec Prieur le gouvernement révolutionnaire. Sa santé est singulièrement altérée. Ses collègues sont également exténués de fatigue. Il va prendre 15 jours de repos dans un faubourg mais veillera à tout. « Je n’y songerais pas, je mourrais au milieu de mes travaux, si l’infernale guerre de Vendée donnait encore des inquiétudes.. ». Sur la rive gauche de la Loire l’établissement du gouvernement révolutionnaire est impossible tant qu’ il restera un seul brigand. Rétabli, « et la force rendue à mes poumons » il ira sur la rive droite et dans le Morbihan. Il espère trouver des agents nationaux. Il faut tuer le fanatisme « d’une manière indirecte » sans attaquer la liberté des cultes, mais attendre la circonstance favorable. « Comme je vais profiter adroitement de ce résidu de machiavélisme ! ». Il écrira pour se concerter avec Prieur. Laplanche est fatigué, qu’ils lui donnent quelques jours de repos. « Déléguez sa mission à un collègue aussi révolutionnaire que lui. Je connais et suis très connu dans ces deux départements ». Pourquoi laissent-ils encore Tréhouard à Brest ? Il faut donner à Laignelot « un Montagnard des plus terribles ».

-29 janvier 1794 Carrier de Nantes (AD 85 AN T 492-52)

autorise la navigation de la Loire entre Nantes et Angers mais sans aborder les rives, et avec une escorte de bateaux armés. Charge le citoyen (Colas? charpentier réquisitionné également pour les noyades) de l’exécution de l’arrêté.
(manuscrit de Carrier, non signé)

- 29 janvier 1794 Carrier (AD 85 AN F7 4563)

ordre donné au comité révolutionnaire de Nantes d’arrêter tous les courtiers et autres individus.
(répertorié dans la liste des pièces envoyées par l’agent national du district de Nantes au CSG le 24 11 794)

- 30 janvier 1794 Carrier (AD 85 AN F7 4563)

ordre d’arrêter les interprètes les acheteurs et acheteuses revendeurs et revendeuses de denrées de première nécessité sans exception, et de lui donner les motifs des arrestations de tous les individus suspects conduits à Paris et des prisonniers à Nantes.
(répertorié dans la liste des pièces envoyées par l’agent national du district de Nantes au CSG le 24 11 794)


- 31 janvier 1794 La société Vincent la Montagne à Carrier (AD 85 AN AD XVIII C 251-4)
Ils n’ont pas eu de réponse de sa part sur les lenteurs de la guerre de Vendée et ont appris que ses missions ont altéré sa santé. Ils lui avaient envoyé 5 délégués mais sa porte est fermée et un secrétaire interdit, y compris aux généraux, de lui parler. Ils avaient pourtant un plan pour capturer « l’infâme mais redoutable Charette ». L’occasion est perdue. Ils lui demandent de communiquer avec eux.
(dans les pièces remises à la commission des 21, le 31 10 1794)

- 31 janvier 1794 Carrier (AD 85 AN W 493-25)

ordre au premier commandant de la force publique d’amener devant lui Champenois potier d’étain et officier municipal de Nantes.
(manuscrit signé Carrier)

- 31 janvier 1794 Carrier (AD 85 AN F7 4563)

recommande au comité révolutionnaire de faire arrêter sur le champ et sans exception acheteurs, acheteuses, revendeurs etc.. à peine de forfaiture et de complicité. Il demande que Vimeux et le commandant de la garde nationale prêtent main forte à l’exécution de l’arrêté.
(répertorié dans la liste des pièces envoyées par l’agent national du district de Nantes au CSG le 24 11 794)

- 31 janvier 1794 Legendre directeur des vivres- viande à Dujard commissaire ordonnateur (AD 85 AN T 492 – 52)

Ses besoins augmentent et les bestiaux diminuent. Il ne peut plus acheter dans le Morbihan ni dans le Finistère. Dans la Manche c’est pour les besoins locaux de l’armée du Nord. Il reste la Vendée insurgée mais les propriétés sont devenues nationales. Il faut demander au représentant de nommer des commissaires du pays, protégés par l’armée, aidés de patriotes, pour faire des estimations, avec procès verbal, pour le département et pour l’armée, de bestiaux non utiles à l’agriculture ou superflus aux besoins. Cette méthode a réussie à Angers avec 1 200 bœufs « produits ».
(voir arrêté de Carrier du 7 février)


Février 1794

- 02 février 1794 Carrier à Turreau général en chef armée de l’Ouest ( IA tiré de Savary, Guerre des Vendéens et des Chouans)

Une brigade de Cordellier sous les ordres de Flavigny a été mise en déroute sans tirer un coup de fusil. Vimeux leur a interdit de rentrer à Nantes et les a renvoyés. Lui est trop malade pour enquêter il lui en laisse donc le soin. « Punis, punis, je t’exhorte, les traîtres et les lâches ». C’est impensable, humiliant que des républicains fuient des brigands sans artillerie et la plupart sans fusil.

- 2 février 1794 la municipalité de Nantes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 52)

Ils lui envoient un arrêté qu’il doit approuver, pour assurer des dépenses journalières.
(pas de réponse jointe)

- 4 février 1794 Carrier de Nantes (AD 85 AN T 492 – 52)

destitue Champennois (officier municipal, potier d’étain).
(ordre manuscrit signé Carrier)

- document non daté de Carrier mais probablement début février 1794 (AD 85 AN T 492-66)

nomination de Dujard, commissaire des guerres en qualité d’ordonnateur avec le traitement afférent.
( le 31 janvier Dujard faisait fonction d’ordonnateur et le 6 février il est ordonnateur)
(copie manuscrite)

- 6 février (Dodin?) dit Duparc, (Cerfontaine?) près de Maubeuge (AD 85 AN T 492 – 52)

(Longue lettre) lui exprime sa tendresse filiale. Raconte sa campagne militaire, avec un plaidoyer républicain. Ils ont arrêté des espions à Maubeuge. Il n’a pas confiance dans son général. Il a un peu d’argent il ne pourrait pas vivre avec ses 11 sols par jour.

- 6 février 1794 Dujard commissaire des guerres à Carrier (AD 85 AN T 492 – 52)

Lui demande l’autorisation de prendre des voitures construites après « une adjudication au rabais ». Il attend sa réponse.
Accord manuscrit de Carrier (non signé), le 7 février. Après avoir fait examiner les voitures par des agents sans que les propriétaires puissent en annuler la vente.

- 7 février 1794 Carrier (AD 85 AN T 492 – 52)

(billet manuscrit non signé, copie ?) nomination de 4 commissaires pour aller prendre des bestiaux dans les pays insurgés.

même date, arrêté. Requiert les administrations pour nommer 4 commissaires allant dans les pays insurgés prendre des bestiaux de toutes espèces, en dresser procès verbal et les envoyer au parc de l’armée. La force armée les protégera.

(copie)

- 7 février 1794 Chaudron Rousseau (Guillaume, conventionnel montagnard) de Bordeaux à ses collègues de la Loire Inférieure (AD 85 AN T 492 – 52)

Quand il est parti de Paris le CSP lui a remis la liste de tous les officiers généraux à suspendre et à arrêter. Mellinet le porteur de la lettre est du nombre mais il demande la suspension de cette mesure. Chaudron Rousseau qui a intercepté sa correspondance pendant 4 à 5 mois à Toulouse témoigne qu’on peut le laisser à Nantes mais en le surveillant.

- 8 février 1794 CSP à Carrier (Aulard t 10 p 778)
« Tu as désiré être rappelé [….] tes travaux multipliés […] méritent que tu te reposes quelques instants et tous tes collègues te reverront avec plaisir dans le sein de la Convention nationale ».
(Prieur de la Marne est nommé le même jour par le CSP pour aller à Nantes « ville modérantisée et pleine d’aristocrates, marchands, feuillants et royalistes » pour y établir le gouvernement révolutionnaire. « Carrier a été peut-être mal entouré […] Carrier a eu des formes dures, il a employé des moyens qui ne font pas aimer l’autorité nationale, il a eu des discussions avec le conseil général de la commune et avec la société populaire de Vincent la Montagne »

- 9 février 1794 Boyssou, un ami d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 11)

Il profite du départ d’un volontaire pour lui dire tout le bien de Bô. Il a renouvelé les administrations. Il lui fait passer quelques discours et des couplets patriotiques. Son épouse est en bonne santé.

- 10 février 1794 l’administrateur des charrois de l’armée de l’Ouest et des Côtes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 11)

demande de débloquer 100 000 livres pour des frais de voitures « à loyer et réquisition » et demande un rendez-vous en post scriptum.
En bas de page Carrier requiert le payeur général à ce sujet
(manuscrit de Carrier non signé)

- 12 février 1794 Carrier au CSP (AD 85 AN AF II 269) (Aulard t 11 p 104)

adresse un courrier de Duquenoy (Florent Joseph un des généraux des colonnes infernales) commandant 3 000 hommes à l’armée du Nord, datée de la veille, qui rend compte d’une action à Legé. Les brigands ont eu 800 tués. Duquenoy demande des cartouches, du pain et des souliers qui lui manque absolument.

- 14 février 1794 Carrier (AD 85 AN W 493-24)

nomme à la place de Phelippes, Lepley président du tribunal révolutionnaire et Pellerin, du même tribunal à la place de Lepley.
(manuscrit, signé de Carrier)

- 14 février 1794 extrait du registre du greffe du tribunal révolutionnaire de Nantes (AD 85 AN AF II 115)

Carrier nomme Lepley président du tribunal révolutionnaire en remplacement de Phelippes Tronjolly. Pellerin remplace Lepley.
(copie)

- 14 février 1794 La société régénérée de Port Brieuc à Carrier (AD 85 AN T 492 –52)

Ils ont envoyé une recommandation républicaine le 26 janvier aux représentants de la nation. Ils se sont rendus récemment sur la tombe des « braves guerriers » morts pour la patrie et lui adresse le discours (non joint) prononcé à cette occasion.

- 16 février 1794 le général Huché (Jean Baptiste, général d’une colonne infernale) de Cholet à Carrier (IA tiré de Savary, Guerres des vendéens et des chouans… t 3)

Les troupes se retirent de Cholet. Duquesnoy lui prend 2 bataillons pour aller à Angers. Ce serait mieux de renforcer sa garnison de Cholet si difficile à garder. Ses troupes ont confiance en lui. Il se défendra avec courage.

- 16 février 1794 Robert général divisionnaire du QG de Nantes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 11)

Il n’est pour rien dans le rappel de Carrier. Il l’a toujours défendu. « Malgré ta noble habitude de ne pas répondre j’exige au nom de l’amitié que (tu) me fasse un mot de réponse ».

- 21 février 1794 intervention de Carrier à la Convention nationale présidence de de Saint Just (Archives parlementaires Persée séance du 3 ventôse an 2 – Gazette nationale du 23 02 1794)

Carrier présente un tableau de la situation en Vendée. On les a trompés sur les forces des rebelles, ils étaient plus de 150 000, armés par l’Angleterre, les nobles et les administrations scélérates. Le courage du soldat français a permis d’en faire un massacre immense. Ils étaient plus de 50 000 à passer la Loire et plus de 70 000 à la bataille du Mans. Il n’en reste pas un sur la rive droite. Sur la rive gauche après la prise de Noirmoutier La Rochejaquelein avait 3 ou 4 000 hommes et Charette 6 à 7 000. Ils ont été battus et plus de 6 000 révoltés ont été tués. Il reste encore 20 000 royalistes qui détestent la république. « Qu’on ne vienne pas nous parler d’humanité envers ces féroces vendéens. Ils seront tous exterminés ». Les dernières mesures assurent que cette guerre touche à sa fin. Les femmes sont toutes des monstres et les enfants de 13 ou 14 ans portent les armes et en deçà servent d’espions. Sur 6 000 administrateurs il y a moins de 200 patriotes. Il ne doit donc y avoir aucune grâce. Le pays est couvert de bois « Merlin et moi avons traversé ces genêts au milieu de ces 40 000 rebelles […] Tuons donc tous les rebelles sans miséricorde ». Il approuve donc le plan du CSP et des généraux. Le général Léchelle est mort de chagrin presque dans ses bras. La Convention décide que Carrier sera entendu au Comité de salut public.

- 23 février 1794 Carrier de Paris (AD 85 AN T 492 – 12)

autorise Schweighauser et Cossin à aller aux États-Unis, ainsi que l’embarquement de marchandises et 40 000 livres, avec l’aide des autorités.
(Il s’agit probablement d’un fils – Benoît ?- de Jean Daniel Schweighauser, négociant, armateur, originaire de Suisse, associé à Dobrée, décédé en 1781 et de Félix Cossin de Chourses, armateur et négociant)
(courrier manuscrit de Carrier, sa signature semble barrée ou raturée)

- 26 février 1794 un ami d’Aurillac à Carrier à Paris rue de la Sourdière, hôtel national (AD 85 AN T 492 – 12)

Il est heureux que Carrier soit à Paris, pour se reposer, et lui demande son appui pour obtenir des subsistances. Ils sont dans la plus grande misère. 400 hommes sont partis pour remplacer ceux de la première réquisition. Le frère de Carrier est déçu de ne pas avoir de nouvelles.


Mars 1794

- 1er mars 1794, Chevalier chef 7eme bataillon de La Somme de Port Brieuc à Carrier (AD 85 AN T 492- 45)
« au citoyen Carrier représentant du peuple siégeant continuellement au haut de la montagne à la convention nationale » (longue lettre, détaillée)
Il vient d’apprendre son éloignement. Il lui a écrit le 21 février et se répète s’il ne l’a pas reçue. Il a fait l’état de tout ce qui manque à son bataillon, en effets et petits équipements, au ministre, au conseil d’administration, à Rossignol, à Petiet etc.. sans réponse. Il le conjure d’intervenir. Il lui donne des nouvelles politiques locales, lui dit que sa présence serait nécessaire. Il est surpris que Carrier ne lui écrive pas et il lui demande des nouvelles d’autres personne à la Convention. Il y a un manque ponctuel de pain dans son bataillon. Il lui demande de lui envoyer un manuel pour officier afin de bien servir sa patrie. 
En PS il lui raconte des batailles et le geste héroïque d’un canonnier (Belperche) blessé et laissé pour mort avec 16 autres depuis le 28 octobre 1793 à la bataille de Craon. Une jeune fille l’a soigné et sauvé jusqu’à ce qu’il puisse rejoindre son bataillon.

- 3 mars 1794 le comité de surveillance d’Aurillac à Carrier, à Paris (AD 85 AN T 492- 45)

Le comité de Tulle les informe de la présence d’un ex noble Fenis de Laprade, à l’état major du général Bar, (Bard, Antoine Marie, affecté ensuite aux colonnes infernales) à Luçon qui le protège. Carrier peut le faire arrêter à son insu. Ils envoient copie au CSP et au comité de la Rochelle.

- 6 mars 1794 Carrier à la Convention (Gazette nationale du 8 mars 1794)

Carrier à la séance du 6 mars à la Convention, président de de Saint Just, lit une lettre que Turreau lui a adressée le 2 mars : Huché, de Cholet, a passé au fil de la bayonnette 500 brigands lors d’une sortie. La Cathelinière a été trouvé et guillotiné. 3 000 brigands ont été dispersés. Il espère que Charette suivra (applaudissements).
Carrier précise que La Cathelinière était le chef des brigands le plus fameux après Charette, caché dans la forêt de Princé.
Carrier fait lire également par un secrétaire des lettres de leurs collègues Lacoste et Baudot à l’armée du Rhin.

- 11 mars 1794 délibération de la société populaire d’Aurillac (AD 85 AN T 492- 45)

Entame républicaine grandiloquente de l’orateur (Boudier) (voir intervention ci dessous de Carrier à la Convention le 30 mai). Évoque le jugement rendu contre la supérieure du couvent de la visitation et d’autres accusés. Il s’indigne « que le glaive de la loi ne frappe pas indistinctement tous les traîtres et les conspirateurs ». Il en appelle au CSP, à la Convention, etc.… Le juré contre révolutionnaire n’a pas condamné à mort un chef de la contre révolution. Il faut envoyer cette dame au tribunal révolutionnaire de Paris. (Vifs applaudissements)
Le président du tribunal criminel s’élève également contre la perfidie de ce jugement. Milhaud (représentant du Cantal) demande que la liste des jurés soit envoyée à toutes les sociétés populaires du département. Ils écriront pour que dans la liste des jurés « il n’y ai que des gens vraiment révolutionnaires »
(saisi chez Carrier)

- 13 mars 1794 James Anderson (consul des Etats Unis ) de Nantes à Carrier à Paris (AD 85 AN T 492 – 12)

lui adresse un courrier par un ami américain qui aimerait le connaître lui, Robespierre et Barrère. Demande de ses nouvelles, plaint les divisions actuelles. Il recommande la patience, la frugalité et la soumission aux lois, et de donner la liberté « à toutes les esclaves d’Europe comme ceux d’Afrique ».

- 19 mars 1794, Cossin (Félix, armateur) de Nantes au citoyen représentant (AD 85 AN T 492 – 54)

le remercie de l’autorisation donnée (du 23 02). Le bien public ne peut que beaucoup y gagner. « Nous aurions en ce moment à offrir à la République bien des navires pour combattre nos ennemis. […] nous aurions depuis 6 mois ruiné le commerce anglais ». Il le conjure de lui permettre de servir la république. Le commerce doit travailler à changer l’opinion publique. On dit qu’on vient de battre messieurs les brigands. « J’espère qu’enfin nous les exterminerons tous ». Les troupes font prodiges de valeur. Il a vu un adjoint d’Haxo qui suit les brigands à la piste comme les lièvres « et tu sais comme il les arrange ».
(saisi chez Carrier)

- 19 mars 1794 « le montagnard (nom illisible) au sans culotte Carrier représentant du peuple » probablement de Nantes (AD 85 AN T 492 – 54)

Il revient de Saumur pour être présent avec Bô et Bourbotte à l’ouverture de la caisse d’argenterie (du Comité révolutionnaire ?). Il en a tiré un bordereau. Legrand son beau frère a été nommé général de brigade à l’armée de la Moselle et même si lui-même s’entend avec Vimeux, il souhaite être nommé auprès de son beau frère. Il sollicite Carrier pour lui faire passer un brevet de capitaine adjoint et lui joint ses états de services (non joints).
En PS le général Robert vient de refuser l’état des appointements des officiers de l’état-major de Vimeux selon une lettre du ministre. Peut-il le tirer d’affaires ? Il a été nommé par Prieur, Hentz et Garreau. L’assure de son amitié..

- 20 mars 1794 un ami d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 12)

se plaignent d’un arrêté de Bô, qui persiste, concernant la limitation des compétences du tribunal criminel du département. Ils se plaignent qu’une conspiratrice (la supérieure du couvent de la visitation?) « n’a obtenu que 6 heures de faction sur un échafaud où elle devait perdre la tête » (voir courrier du 11 mars). C’est un désaveu pour Aurillac, le département, à cause de 3 ou 4 jurés corrompus. Ils font appel au CSP et à Carrier.

- 24 mars 1794 Dartigoeyte représentant du Gers et Haute Garonne de Toulouse à son collègue Carrier. (AD 85 AN T 492 – 54)

Un fédéraliste nommé Dario vient d’être appelé comme suppléant à la Convention. Il l’avait destitué de son poste de juge et mis en prison. Il demande à Carrier d’obtenir un rapport du Comité de sûreté générale avant la nomination de Dario.

- 27 mars 1794 Joseph ( Naulin ?) premier médecin de l’armée des côtes de Brest aux membres du CSP (AD 85 AN T 492 – 55)

Un conseil de santé va être créé, il détaille ses états de service pour y être nommé.
(saisi chez Carrier)

- 28 mars 1794, Cumin (Jean Baptiste) Milhaud représentant près l’armée des Pyrénées orientales de Perpignan à Carrier (également son cousin) (AD 85 AN T 492 – 13)

Ils ont une amitié éternelle et il essaie de faire ce que Carrier a fait dans sa mission aux armées en Vendée. Carrier lui recommandait de faire guillotiner (Fortel?) un contre révolutionnaire, ce n’est pas possible car il n’a pas deux têtes (c’est déjà fait) « il faut que tu envoies au Cantal une barque révolutionnaire pour purger notre cher pays natal.. ». Souhaite des mesures du CSP.


Avril 1794

- 2 avril 1794 , Hector (Jean Hector Legros) d’Ancenis à Carrier (AD 85 AN T 492 – 13)

« Bonjour mon ami mon tendre et aimable ami, je t’aime toujours.. ». Il est plein d’ardeur guerrière, il a toujours répondu à ses appels. Il lui demande d’intervenir pour aller à l’armée du Nord ou du Rhin. Il rêve de voir tomber aux pieds des soldats républicains les places fortes du Rhin, qui les sépare des esclaves allemands qui ont osé porter le feu et le fer dans « une nation libre et généreuse qui fera dans peu la loi à tout l’univers ».

- 3 avril 1794, un maréchal des logis de Nantes, à Carrier (AD 85 AN T 492 – 13)

lui envoi un mémoire (absent) alors que c’est Carrier lui même qui lui a donné son certificat (de civisme probablement). Il a été dénoncé par Poupelard et Champenois. Semble se justifier

- 4 avril 1794 Phelippes Tronjolly de Nantes à Carrier (IA tiré du moniteur t 22 p 584)

Deux collègues n’ont pas sympathisé avec lui. Après une longue maladie Carrier a nommé quelqu’un d’autre à sa place. Ce n’est pas grave sauf s’il a perdu la confiance d’un représentant comme lui. Carrier est mal entouré, qu’il se méfie de Goullin. C’est un patriote récent et Grandmaison lui a obtenu le pardon pour un meurtre. Il a commis des actes arbitraires. Ils ont liés des prisonniers sans le justifier. Nul ne peut rendre la justice que lui (Phelippes), patriote et républicain.

- 7 avril 1794 Prieur et Garreau, de Nantes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 13)

Ils ont reçu sa lettre du 2 avril. Bard est destitué (voir lettre du 3 mars de la société d’Aurillac que Carrier a donc relayée). Ils s’occuperont aussi de 3 personnes que Carrier leur a renvoyées. Il faudra encore beaucoup de soldats en Vendée.

- 8 avril 1794 Richard et Choudieu représentants près l’armée du Nord à leur collègue Carrier (AD 85 AN T 492 – 13)

Ils ont reçu (Violaud?) et Robin recommandés par Carrier dans sa lettre du 5. Ils ne peuvent pas les aider pour le moment et « déroger dans aucune circonstance à l’ordre établi par la loi pour la distribution des grades».

-12 avril 1794 une compatriote (sa voisine) d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 14)

Intervient pour son fils : qu’il obtienne une place à l’école d’artillerie à Chalons. Sa charmante petite femme et son frère se portent bien.

- 13 avril 1794 Bourbotte représentant, d’Avallon à « son collègue et ami » Carrier (AD 85 AN T 492 – 14)

Carrier a déjà été bienveillant pour son congé d’un mois (voir intervention à la Convention du 9 mars), il s’adresse à lui pour une prolongation de 2 décades « jamais je n’oublierai mon cher ami la manière franche, amicale et fraternelle dont tu détruisis la fausse information lancée contre 2 de tes collègues ». Il lui demande de transmettre sa demande au président de la Convention et si possible de la faire lire.

- 13 avril 1794 le chef d’escadron de la gendarmerie nationale de Montfort la Montagne (Monfort sur Meu) au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492 – 55)

Il a reçu les courriers le nommant chef d’escadron dans une nouvelle division. Carrier a tenu parole, qu’il assure la Convention de son dévouement. Il ne rentrera chez lui que lorsque ses ennemis du dehors et du dedans seront tous exterminés. Il doit cependant terminer une mission confiée par Esnue Lavallée jusqu’au 4 mai prochain. Que Carrier appuie sa demande.
Signé David

- 13 avril 1794 « Brave sans culotte et appui de la république, Carrier » de Rennes, (rue Beaudrairie?) (AD 85 AN T 492 – 14)

Il lui a déjà écrit et il lui écrira tous les jours au besoin. Que Carrier au nom du salut public fasse une loi pour que tous les administrateurs prouvent leur conduite. Certains vont chercher des certificats de civisme dans d’autres communes. La république alimente des monstres. Il lui fait passer un mémoire sur les tirailleurs à pied écrit d’un vrai révolutionnaire. Il lui demande de l’employer dans l’armée. « Ma cousine t’embrasse comme son papa ».
Signature illisible

- 13 avril 1794 Langeron de Rennes au citoyen Carrier représentant et membre du Comité de sûreté générale (?) (AD 85 AN T 492 – 14)

Il lui adresse le projet de manœuvre pour les tirailleurs à pied imaginé en Amérique dont il fit usage contre les révoltés qui « trompés par les royalistes et les fanatiques » demandaient un roi. (doc joint du même signé de Langeron, commis aux écritures à l’ambulance des artilleurs). Il a été hussard de la liberté à l’armée du Nord où il s’est battu, et décrit son parcours militaire. Il s’offre d’enseigner aux cavaliers des nouvelles levées la manœuvre projetée.

- 13 avril 1794 sans en tête, (un ami de Nantes à Carrier) (AD 85 AN T 492 – 14)

« Je m’applaudis tous les jours mon brave Carrier d’avoir bien jugé ton cœur, il était fait pour le bonheur de la patrie, il était fait pour l’amitié ». Son fils se met à cheval sur tous les bâtons pour aller chercher Carrier. Sa femme rajoute un post-scriptum ou elle se dit son amie sincère. Signé (Raulein??)

- 16 avril 1794 , le même de Nantes, à Carrier (AD 85 AN T 492 – 14)

Il doit aller à Paris, au besoin il demandera un congé, qu’il lui demande d’appuyer. Il peux, il doit faire partie du nouveau conseil de santé. Il lui envoie un aperçu de ses service au cas où son frère ne les aurait pas remis à d’autres représentants. Sa femme et Édouard (son fils?) l’embrassent.

- 17 avril 1794 un compatriote d’Aurillac, de « Sarre libre » (Sarrelouis) à Carrier (AD 85 AN T 492 – 14)

lui demande d’intervenir pour avoir une sous lieutenance, il est soldat depuis 10 ans « tu obligeras un républicain qui ne cessera de l’être qu’à sa mort ».

- 17 avril 1794 Bouquet commissaire des guerres de l’Ile de la Montagne (Noirmoutier) au citoyen Carrier(AD 85 AN T 492 – 55)

(Bouquet, Jean Charles, dénoncera en septembre 1794 la dernière noyade, du 24 février dans la baie de Bourgneuf)
Carrier a dû recevoir sa lettre pour obtenir son changement puisqu’il en a parlé à son père à la Convention. Sa santé est délabrée par ses soucis sur les subsistances. Que Carrier le fasse passer au midi, au Nord, etc.. ou près de lui dans une nouvelle commission. La fin de la guerre de Vendée approche.

- 21 avril 1794 d’Aurillac, aux députés du Cantal chez Carrier hôtel national 95 rue de la Sourdière, Paris (AD 85 AN T 492 – 15)

« Citoyen, frère et ami cy devant collègue ». Tout va assez bien « pourvu que nous ayons le grain que tu nous as fait espérer » Bô a regroupé tous les prêtres au chef-lieu. « nous sommes toujours réduits à une demi livre de pain et personne ne se plaint ». Donne des nouvelles locales, de sa femme, de son frère. Il a reçu des loyers en son nom. Carrier doit lui renouveler l’abonnement au « mercure universel ».

- 22 avril 1794 le président du comité de surveillance d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 15)

Carrier doit être très occupé il n’a pas répondu à sa dernière lettre, et renouvelle sa demande d’intervenir à la Convention « ce que j’ai lieu d’espérer de la justice ».
En PS « réponds je t’en prie au moins cette fois ». Signé (Mazar???) tambour major

- 22 avril 1794 d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 15)

A son arrivée à Aurillac on lui a dit que Carrier devait partir en mission. Il va aller voir Bô. Il lui demande de ne pas oublier de voir Carnot à son sujet. Les subsistances sont les seules inquiétudes. Son frère et sa femme vont bien.
Signature illisble

- 22 avril 1794 Carrier à la Convention (Journal de la Montagne du 23 04 1794 - BNF)
brève intervention à propos des « réquisitionnés » déserteurs qui se réfugient dans le corps des transports (des charrois).

- 22 avril 1794 Dujard commissaire des guerres faisant fonction d’ordonnateur au citoyen Carrier représentant… (AD 85 AN T 492 – 56)

Carrier connaît son parcours. Il a été nommé ordonnateur par Gillet et Francastel, Carrier a bien voulu approuver son renouvellement et l’envoyer au ministre de la guerre, mais il attend encore la réponse (officielle). Il lui rappelle sa promesse.

- 27 avril 1794 (nom illisible) capitaine adjoint, au représentant Carrier (AD 85 AN T 492 – 56)

Il réitère sa demande (voir lettre du 19 mars) pour rejoindre son (beau) frère le général Legrand. Il le remercie pour le grade qu’il lui a donné mais Carrier peut juger de lui en donner un supérieur.

- 27 avril 1794 le général de brigade Bonvoust (Charles de ,) commandant d’artillerie de Nantes au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492 – 56)

Il attendait une lettre de Carrier, suite à la sienne. Il a bien voulu le nommer général de brigade mais le pouvoir exécutif fait des difficultés. L’adjoint au ministre de la guerre lui avait demandé l’original de sa nomination par Carrier que celui ci lui a envoyé le 4 février. Il revient d’une longue mission pour mettre les places en état de défense. Il lui demande de le soutenir auprès de la commission adéquate. Quand il aura terminé sa mission il enverra un rapport au CSP. Il lui demande un témoignage écrit.


Mai 1794

- 1er mai 1794 au citoyen Carrier député du Cantal (AD 85 AN T 492 – 56)

Il lui a déjà écrit plusieurs fois parce que Carrier lui avait promis son brevet de lieutenant de port à Nantes. Peut-il lui envoyer « bien en forme et signé du ministre » ? Il continue la commission (mission). Carrier doit essayer de trouver un moment pour lui répondre. Il doit aller à Orléans pour les grains. Il ne manquera pas d’aller à Paris le saluer.
Signé Arnois, rue des 3 trompettes près le port au vin à Nantes.

- 5 mai 1794, de Nantes (à Carrier ) (AD 85 AN T 492 – 56)

un « républicain de plus de 25 ans qui a connu le révolutionnaire Carrier pendant son séjour à Nantes » se rappelle à son souvenir. Carrier l’appelait le papa (Guisdon?). Il se félicite avec lui des succès de la république. Il souhaite du bien à Lenormand (directeur de l’hôpital de Nantes ?). Son « défaut d’instruction et de moyens moraux » l’empêchent de terminer ses comptes. Carrier peut-il écrire un mot à (Pierron?) pour l’aider ? Un autre individu le préoccupe, Fonbonne (Henry Louis ?) qui fait semblant (de son mieux?) mais désire quitter l’armée de l’Ouest et être auprès de son ami Garreau. Le bon cœur de Carrier pourrait le pousser à faire une demande aux hôpitaux de Paris (pour Fonbonne) ou dans une autre armée. En ce qui le concerne son travail au magasin général des hôpitaux de Nantes est très pénible. Les négociants Courtois et Leray commissionnaires ont cessé leurs services au moment le plus pénible….
(manque la suite…)

- 8 mai 1794 de Rennes « au républicain Carrier membre du Comité de sûreté générale » (a priori Carrier n’a jamais fait partie du CSG mais peut-être en était-il proche à cette époque) (AD 85 AN T 492 – 56)

Il n’a pas l’avantage d’être connu de Carrier mais à l’invitation du sans culotte (Corman ?) il lui adresse un projet sur les réquisitions et les armées. Il lui avait déjà adressé un plan pour les tirailleurs à pied. Si les généraux avaient voulu l’exécuter «  nous n’eussions pas perdu bien des pères de familles ». Il a prouvé de sa haine « implacable » de toujours vouée aux despotes et qu’il n’était pas de la caste noble.
Signé Langeron, commis aux écritures à l’ambulance des Antilles employé à l’hôpital de l’armée à Rennes. 
En PS il serait flatté que Carrier accuse réception des pièces envoyées.

- 8 mai 1794 « Brave républicain ferme appui de la république » (AD 85 AN T 492 – 56)
Il se joint à Longeron (ci-dessus) pour le projet. La réponse à ce qu’il lui avait dit sur les administrations se trouve dans « les papiers publiés » C’est grâce à Carrier que les administrations ont été épurées. Mais il reste des adjoints à exclure. « Nous sans culotte du 1 er et 2 e bataillon de la garde nationale de Rennes » venons de battre 300 chouans. Il lui passe l’embrassade de Le Perdit, de sa cousine, une « fervente sans culotte […]  De grâce, un mot et je te servirai fidèlement »
Signé Corman rue Beaudrairie à Rennes. (voir courrier du 13 04)

- 10 mai 1794 à Aurillac au « digne législateur » (AD 85 AN T 492 – 56)

Il connaît son humanité et son amitié à son égard. Sa mauvaise santé l’a privé des avantages que Carrier voulait lui donner à Nantes. Carrier sait les services qu’il a rendu. Mais il n’a encore rien obtenu et il a un autre service (à demander). Depuis 4 ans il a soigné plus de 800 militaires. Il suit tous ces malades comme médecin, chirurgien-élève, mais il n’en tire aucun émolument contrairement aux officiers de santé. Il a une femme et 7 enfants. Carrier peut-il lui obtenir la commission (titre) d’officier de santé ou de chirurgien major ou l’inspection des hôpitaux du Cantal ? Sa mauvaise santé, sa femme prête à accoucher l’empêche d’aller à Paris. Il lui donne des nouvelles locales, se réjouit de l’arrêté de Bô regroupant les prêtres. Son frère ( à lui) n’est plus prêtre, mais il n’a plus de pain, il est obligé de lui en fournir.
Signé : Durat Lasalle (Durat de Lassalle)

- 13 mai 1794 de Rennes, Pointel (Jean Baptiste Guillaume né en 1756 probablement ) accusateur public près le tribunal criminel de l’Ille et Vilaine au citoyen représentant dans ce département et de la Mayenne

Copie (4 pages..) adressée « à diverses époques tant au représentant du peuple français qu’à son collègue Laignelot »(AD 85 AN T 492 – 56)
Prêt à succomber sous le travail il a demandé le 13 avril un substitut « intelligent » au ministre de la justice et à la Convention qui renvoie habituellement ces demandes aux représentants locaux. Il lui expose donc que le département « est troublé par le fédéralisme, le fanatisme, le royalisme et l’aristocratie ». Étant à la fois accusateur et commissaire national, il lui expose longuement ses attributions administratives et judiciaires, criminelles. Il est épuisé. Son traitement de 3 600 livres brut est insuffisant, et réduit à 2 400 ou 2 600 par les impositions, par rapport à celui des accusateurs militaires et des officiers de police. Il a une nombreuse famille et ne peut prendre en charge un adjoint. Suit une profession de foi républicaine.

- 13 mai 1794 Bonvoust général de brigade commandant l’artillerie de l’armée de l’Ouest de Nantes au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492 – 56)

« Je ne puis donc recevoir aucune lettre de toi ... ». Il ne lui rappelle pas toutes les lettres qu’il lui a écrites. Il a dû recevoir également copie d’un rapport sur les fortifications. Le général en chef l’envoie à la Rochelle. Il lui demande de lui renvoyer son brevet de général de brigade.

- 15 mai 1794 de Rennes, au « citoyen représentant » (AD 85 AN T 492 – 56)

Le 5 octobre dernier Carrier a nommé Lecoq capitaine de la gendarmerie nationale à Rennes et lui, à la place de Lecoq. Mais ce dernier vient d’être nommé chef de brigade inspecteur. Étant le plus ancien il devrait être nommé chef d’escadron. Il rappelle son républicanisme, ses états de service. Il a un concurrent en outre dans les garde-côtes, mais il est plus ancien dans le service.
Signé Legall. En PS Lecoq appuie sa demande à la commission de la guerre.

- 17 mai 1794 d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 14)

lui demande de remettre sa lettre à Carnot. La calomnie l’a réduit à l’inaction. Il demande à servir sa patrie dans n’importe quel grade.
Signé (illisble) (déjà écrit le 22 04 d’Aurillac)

- 17 mai 1794 du cap Bear sur Port Vendres (AD 85 AN T 492 – 56)

Il profite d’une matinée de repos pour s’adresser à lui. Il voit des victoires aux frontières. « Nous savons enfin que c’est pour la liberté que nous nous battons ». Suit une longue réflexion sur la révolution. Il n’est pas fait pour l’intrigue. Raconte longuement sa campagne militaire. Milhaud l’a nommé adjudant général chef de brigade. Il a été blessé au bras droit.
Signé (illisible)

- 18 mai 1794 Brousse commandant en second du 3emme Bataillon du Cantal, de Challans, au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492 – 56)

Il lui demande d’obtenir un congé auprès du ministre pour aller à Aurillac et souhaite une place à l’hôtel national. Il lui a fait passer plusieurs lettres. Carrier connaît ses talents pour la fabrication des armes. Il lui transmet bien des choses de Rivière capitaine fourrier.

- 21 mai 1794 le vice président du district de Rennes, de Rennes au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492 – 16)

Intervient pour établir une blanchisserie. Il a déjà une fabrique de coton. Il lui transmet l’exposé pour la commission d’agriculture, arts et manufactures. Il a été choisi de nouveau par Esnue de La Vallée lors d’une nouvelle épuration.
Signé Godefroy

- 21 mai 1794, d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)

(Longue lettre emphatique) un compatriote (probablement Boudier ou un de ses amis) se plaint que les vrais conspirateurs échappent au glaive de la loi alors que des administrateurs du district d’Aurillac pour une étourderie de 150 livres sont condamnés à 20 ans de fers. Mais le jury n’a pas posé la question intentionnelle. Lui demande d’aider à casser le jugement. Se plaint de l’aristocratie, des contre révolutionnaires.

- 22 mai 1794 Phelippes Tronjolly de Nantes à Carrier (IA tiré du Moniteur t 22 p 584)

Les individus qu’il a accusé le 12 mai font courir la rumeur qu’il souhaite s’en prendre à lui, (Carrier). C’est une calomnie. Carrier est trop bon républicain pour être dénoncé à la justice. Des malveillants l’ont trompé.

- 22 mai 1794 Vimeux Général divisionnaire, armée de l’Ouest de Nantes, à Carrier représentant (AD 85 AN T 492 – 16)

Il a reçu sa lettre avec le plus grand plaisir. Le CSP lui a donné un « commandement qui est bien au dessus de mes forces et de mes lumières ». Malgré ses refus il a été confirmé. Il ne faudra donc pas confondre son ignorance avec de la malveillance. Il fera tous ses efforts pour terminer cette guerre. Il sera heureusement secondé par de bons représentants et par Beaupuy chef d’état major. Insiste sur son embarras. Transmet le salut d’autres officiers. Les brigands sont dispersés.

- 24 mai 1794 Brousse, commissaire du district d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)

La commission a pris un arrêté pour réquisitionner 8 000 quintaux (de blé?) à St Flour. Il a crié, menacé, pour les avoir. La lettre (de Carrier et Mirande) a fait grand effet, il a pu arracher 1 500 à 2 000 quintaux.

- 24 mai 1794 d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)

Il lui envoie un paquet avec les courriers de Bô, Milhaud et (???) pour le CSP qui l’appelaient à l’armée. Lui demande de ne pas oublier sa demande.
Signé (illisble) (déjà écrit le 22 04 d’Aurillac et le 17 mai)


- 25 mai 1794 le même d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)
Il doit aller à l’armée des Pyrénées orientales mais il lui faut l’autorisation du CSP. Lui transmet le salut de son frère (Carrier)

- 26 mai 1794 (Grandet?) agent national du district de Saint Flour à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)

Le district de St Flour «  a été depuis quelques jours au dernier morceau de pain ». Il a mis en réquisition des bestiaux dans quelques cantons. St Flour n’a pas de représentant. Sollicite des secours pour le district « tu dois cela à ton patriotisme et à l’humanité ». Carrier peut se rendre compte (des besoins) en regardant le tableau du nouveau recensement.

- 27 mai 1794 Bouquet commissaires des guerres de Nantes, à Carrier « secrétaire de la Convention nationale »  (Carrier est secrétaire de la Convention depuis le 20) (AD 85 AN T 492 – 16)

Reviens à la charge. Il est fatigué de la guerre de Vendée il souhaite partir à l’armée du Nord, du Rhin, des Alpes, peu importe. Il a adressé au CSP la déclaration exigée des fonctionnaires. Carrier pourrait le charger d’une mission exigeant un patriotisme brûlant.

- 31 mai 1794, Bourbotte représentant à Nantes près l’armée de l’Ouest et dans les départements en dépendant, de Nantes, à Carrier, Hentz, Francastel et Turreau (AD 85 AN T 492 – 16)

Le local de Vincent la Montagne est inadapté, des commissaires vont demander à la Convention, au CSP une salle pour leurs séances, qu’ils les soutiennent.


Juin 1794

- 1er juin 1794 Anderson consul des USA à son ami Carrier, de Nantes (AD 85 AN T 492 – 16)

Il le remercie pour sa lettre à Bourbotte. Il ira à Brest comme consul, jusqu’à la paix. Il a choisi Dobrée pour le remplacer. Mais Dobrée a été arrêté à cause d’un décret contre les anglais alors qu’il est en France depuis longtemps et marié à une nantaise (Pierre Frédéric, né à Guernesey, négociant, armateur, marié à une demoiselle Schweighauser). Il sera son obligé s’il intervient pour Dobrée. Indigné contre les les scélérats qui ont voulu tuer Robespierre. Il souhaite que la flotte anglaise soit détruite.

- 3 juin 1794, Chevalier chef de bataillon, commandant du fort Saint Pierre près Brest, à Carrier (lui a déjà écrit longuement le 1 er mars) (AD 85 AN T 492 – 16)

Lui est très reconnaissant. Lui souhaite bonne santé. Il lui demande un certificat « en forme probante et authentique » qui atteste de sa conduite « distinguée que j’ai remplie et tenue sous tes yeux et sous ceux des généraux ».

- 3 juin 1794, (???) d’Aurillac, aux représentants du Cantal et à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)

Tout ne va pas si bien dans leur district. Le prix des denrées est exorbitant. « Tous les biens des émigrés se vendent sans que le pauvre sans culotte en ai un pouce et sans que la république en touche un sol de plus ». Le peuple est mécontent des autorités. II lui envoie un mémoire à appuyer auprès de l’Assemblée et joint un plaidoyer pour une meilleure distribution des eaux de rivière, de pluie.

- 4 juin 1794 extrait des délibérations du conseil général de Murat (AD 85 AN T 492 – 17)

Saint Flour ne peut plus envoyer de grains par réquisition. Il y a un nombre infini de pétitionnaires pressés par la faim. Proposition d’une réquisition centralisée avec entrepôt à Murat. Le département de la Haute Loire doit fournir le Cantal.

- 4 juin 1794 un compatriote d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 17)

(Longue lettre de réponse ) Sa lettre (de Carrier) l’a empli de joie. La dénonciation faite à Bô contre lui a tourné à la honte du dénonciateur. Des prêtres se sont glissés comme des serpents pour être des espions. Le gouvernement révolutionnaire ne va pas tant que « vous » ne refermez pas la bouche des prêtres. Parle de dissensions internes. Regrette de ne pas avoir eu pour un trimestre la place d’accusateur public pour faire guillotiner les... (suit quelques noms illisibles)

- 5 juin 1794, de Guillou aîné, commandant les guides de l’armée de l’Ouest à Carrier (AD 85 AN T 492 – 16)
Il n’aurait pas cessé de poursuivre les brigands mais il a été blessé aux testicules «  juge comme cette nouvelle doit amuser ma femme ». Elle a quitté son pays par républicanisme. Il lui demande un certificat pour qu’elle puisse habiter hors de la Vendée.

- 6 juin 1794 séance publique, lecture d’une pétition présentée par le commissaire du district de St Flour (AD 85 AN T 492 – 18)

Pétition relative aux subsistances. Mais le conseil se réfère pour toute réponse à sa délibération du 18 ( 6 juin).
Copie signée Vanel, saisie chez Carrier

- 6 juin 1794 extrait du registre de la société populaire d’Aurillac (AD 85 AN T 492 – 18)

Le journal des sans culottes du 31 mai a écrit que les contre révolutionnaires d’Aurillac ont suscité un procès infâme au républicain Boudier. Le tribunal criminel d’Aurillac est calomnié mais ce ne peux être Carrier. Un courrier lui sera envoyé.
(Saisi chez Carrier)

- 7 juin 1794 la société populaire d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 18)

Sur proposition de Carrier, 4 jugements du tribunal criminel du département ont été cassés et renvoyés aux Comités de Paris (voir Convention le 30 mai) Carrier aurait dit à la Convention que des contre révolutionnaires avaient suscité un procès contre Boudier pour une erreur de 150 livres. Expliquent l’affaire Boudier qui, au cours d’une vente de biens d’émigrés avait fait des surcharges, des altérations, pour un préjudice de 150 livres. Carrier a donc été trompé.

- 10 et 11 juin 1794 pétition des commissaires des districts d‘Aurillac et de Murat aux administrateurs du district de Brioude (AD 85 AN T 492 – 18)

Le 27 mars la commission de commerce et d’approvisionnement a accordé 15 000 quintaux de grains au Cantal à prendre en Haute Loire. Le district du Puy devait fournir 10 000 quintaux de grains et Brioude 5 000. Les réquisitions n’ont pas été exécutées entièrement. Leurs compatriotes ne peuvent être insensibles à la faim et à la misère. « Vous écarterez la responsabilité qui pèse sur vos têtes ».
Réponse de Brioude du 10 juin : les recensements ont été exagérés et les grains ont été enlevés clandestinement par des habitants du Cantal et de la Lozère. Ils vont désigner des commissaires pour faire des perquisitions.
(saisi chez Carrier)

- 11, 12 et 13 juin 1794 extrait des registres de la société de surveillance d’Aurillac (AD 85 AN T 492 – 18)

Problème de biens d’émigré soustrait à la vente par une signature surprise à l’insu d’un président. Une motion sera envoyée au comité de sûreté générale.
(saisi chez Carrier)

- 12 juin 1794, un membre du comité révolutionnaire de Rennes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 16)

demande une intervention pour un apprenti chapelier sur un problème de passeport intérieur.
Signé illisible.

-14 juin 1794 pétition des commissaires du district d’Aurillac et de Murat aux administrateurs de Brioude (AD 85 AN T 492 – 18)

Grand degré de famine, la tentative fraternelle a échoué. Ils leur demandent d’exécuter les décisions de la commission d’approvisionnement. Ils doivent compléter les 2 premières réquisitions.
(saisi chez Carrier)

- 15 juin 1794 délibération du conseil général du district de Murat (AD 85 AN T 492 – 18)

Tous les grains de la Haute Loire doivent être déposés dans un grenier commun. Deux commissaires ont été nommés.
(saisi chez Carrier)

- 17 juin 1794 lettre d’Alary commissaire des grains à Murat aux administrateurs d’Aurillac (AD 85 AN T 492 – 18)

Il a été sommé de livrer le tiers des grains par le district de Murat. Il s’y oppose jusqu’à ce que l’administration du département lui donne un compte précis. Il comprend et compatit mais il a une mission. Il va demander la nomination de commissaires pour vérifier l’état de disette.
(saisi chez Carrier)

- 17 juin 1794 le même aux administrateurs du dépôt du Cantal (AD 85 AN T 492 – 18)

Il indique que le district de Murat lui ordonne de livrer le tiers des grains avec deux commissaires. Que doit-il faire ? « La famine est à l’ordre du jour dans ce pays ».
(saisi chez Carrier)

- 17 juin 1794 délibération du conseil général du district de Murat (AD 85 AN T 492 – 18)

Concerne la réquisition des grains. Long rappel (4 pages) de l’historique des réquisitions, nominations, conflit en cours. Décide d’envoyer l’arrêté à la commission d’approvisionnement, au CSP au CSG.
Copie signée Vanel.
(saisi chez Carrier)

- 17 juin 1794 lettre des commissaires du Cantal en station à Brioude, aux administrateurs du Cantal (AD 85 AN T 492 – 18)

L’administration du district aurait une préférence pour Saint Flour. Elle donne des secours tous les jours à St Flour et rien pour eux (Brioude?) depuis 23 jours. Qu’ils prennent des mesures.
(saisi chez Carrier)

- 19 juin 1794 d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

Carrier a trop d’occupation pour lui répondre. Dans le mois il lui a écrit 3 fois (22 avril, 17 mai 4 et 25 mai) . Il demande à servir sa patrie.

- 19 juin 1794 (Mauhel?) administrateur du district d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

Il lui envoie son 3 eme enfant porteur de sa lettre et recommande six jeunes gens pour (une école?)

- 20 juin 1794 département du Cantal délibération (AD 85 AN T 492 – 19)

Le district de Murat va prélever le tiers des grains. Cite la lettre d’Alary. Ils lui ont enlevé ses clefs. Le district de Murat a perçu au-delà de ce qu’il devait avoir. S’il se plaint, tous les autres districts aussi peuvent le faire. Ils doivent remettre sur le champ les clefs à Alary et restituer les grains. Copie sera envoyé au CSP , à la commission des approvisionnements….
(saisi chez Carrier)

- 21 juin 1794 délibération du département Cantal (AD 85 AN T 492 – 19)

vont envoyer aussi au CSP leurs arrêtés.
(saisi chez Carrier)

- 24 juin 1794 de Paris au citoyen représentant (Carrier) (AD 85 AN T 492 – 57)

Il a rempli ses devoirs sous les yeux de Carrier et lui demande d’appuyer sa demande près du CSP. Il a 23 ans de services et retrace son parcours militaire. Léchelle l’a nommé capitaine aide de camp. Il est maintenant dans l’armée des Ardennes. En passant à Paris il a vu la foule d’intrigants obtenir des postes. Il a rempli les fonctions d’adjudant général chef de brigade. Ce poste le mettrait à l’abri des vicissitudes. Deux généraux ont été destitués et un troisième est «  victime de son excessive sensibilité ». Il pourrait avec Merlin de Thionville, Carrier, Turreau, Reubell présenter sa candidature au CSP.
En rajout : il écrit également à ses collègues
Signé ( ??? ) capitaine aide de camp du général (illisible)

- 27 juin 1794 un chirurgien, de Frasne les Meulières « aux montagnards députés du Cantal, chez le citoyen Carrier 95 maison nationale rue de la Sourdière » (AD 85 AN T 492 – 19)

Il a été nommé chirurgien en chef de l’armée du Rhin mais n’a plus de nouvelles, oublié dans un coin. Il a accompagné Prieur et Carnot « Poursuis brave montagnard ta brillante carrière et achève d’écraser avec tes collègues (l’hydre ?) de l’aristocratie ».
Signé (Thomassin?)

- 28 juin 1794 extrait des registres de la société populaire et montagnarde d’Aurillac. Séance du 10 messidor (AD 85 AN T 492 – 57)

Arrête que les ci devant prêtres ne pourront plus être membres de la société, sauf s’ils sont mariés. Copie sera faite aux représentants et aux jacobins de Paris.
(saisie chez Carrier)

- 28 juin 1794 un ami proche, d’Aurillac aux citoyens députés du Cantal chez Carrier et destinée à Carrier (AD 85 AN T 492 – 57)

Il lui a écrit plusieurs lettres mais n’a plus de nouvelles. Il est surpris (peiné ) de son silence. Les arrestations s’exécutent. (Mazars?) le charge de lui rappeler son souvenir, il manque de pain. Il lui a écrit il y a environ 1 mois. Lui rappelle quelques promesses de postes et donne des nouvelles de proches. Son épouse se porte bien  « et me charge de te dire si tu l’as oublié ainsi que moi. Adieu écris moi une lettre »
Signé (Basile??)

- 29 juin 1794, Bô représentant près de l’armée de l’Ouest, de Nantes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

il est à Nantes depuis le 4 juin pour remplacer Bourbotte qui va à l’armée du Rhin. Il n’a pu le prévenir à cause de violents maux de tête. Il a demandé son rappel. Il lui parle de 5 membres du comité de surveillance de (Bourgneuf ?) qui ont avili la représentation nationale.

- 29 juin 1794 la société populaire et montagnarde, d’Aurillac au citoyen représentant (AD 85 AN T 492 – 57)

Il n’a pas répondu à leur lettre qui dénonçait un folliculaire calomniant son pays. Ils ont la douleur d’apprendre que Carrier se plaint de manquements de leur part. Que Carrier leur dise leurs torts.
Des dizaines de signatures.

- 30 juin 1794 extrait des délibérations de la société populaire et montagnarde d’Aurillac . Séance du 12 messidor

Ils arrêtent que la pétition (ci dessus) sera seulement adressée à Carrier et non au CSP et au CSG


Juillet 1794

- 2 juillet 1794 séance du 14 messidor de la société républicaine et montagnarde de Mauriac- extrait (AD 85 AN T 492 – 57)

La citoyenne Vacher informe que son mari Charles Vacher (Charles Vacher de Tournemine 1755-1840, avocat?) et un membre du comité viennent d’être arrêtés. La société veut éclairer la Convention, le CSP et le CSG sur le républicanisme de Vacher, un des fondateurs de la société, confondu avec les aristocrates « que lors de la fuite du tyran, il a été l’un des premiers à voter l’abolition de la royauté et la punition de Capet ». La société invitera le député du département à appuyer sa pétition.
(saisi chez Carrier)

- sans date « messidor » 2 eme année. La société républicaine et montagnarde de Mauriac au représentant du peuple Carrier (AD 85 AN T 492 – 57)

(lettre de quelques lignes) Ils lui adressent une attestation donnée à Charles Vacher l’un des membres réélu. « Nous comptons sur ton zèle d’appuyer notre pétition pour qu’il lui soit rendu prompte justice » ? Plusieurs signatures.

- 2 juillet 1794 délibération de la société populaire et montagnarde d’Aurillac – extraits – séances du 18 prairial et du 15 messidor (AD 85 AN T 492 – 18)

Dans la séance du 15 messidor un observateur rapporte que Carrier a été vivement affecté par la lettre adressée (au sujet du procès de Boudier voir 6 juin). L’assemblée proteste de son estime, amitié et reconnaissance à Carrier.

- 5 juillet 1794 un ancien chirurgien major de Bourgoin (Isère) à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

Il l’a entendu aux jacobins et à la Convention parler avec l’énergie d’un vrai républicain à son retour de la Vendée. Il lui adresse un mémoire pour la Convention (PJ):
L’ancienne médecine est un fléau, davantage de soldats meurent dans les hôpitaux que dans la bataille. Le brave soldat blessé trouve une troupe d’assassins secrets. « La majeure partie des officiers de santé sont sans erudiction (sic) ni principe, ni connaissance[…] la faction liberticide et perverse a placé une grande partie dans les hôpitaux des hommes sans talent et sans vertu ». Il a déjà envoyé des mémoires. Avec ses traitements végétaux il périra moitié moins de blessés. Il peut le prouver.

- 5 juillet 1794 (Laval ) de Blois au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-58)

Il lui a rendu sa liberté mais il lui demande de rompre son exil. Il n’est pas de la caste noble. Il a écrit deux fois sans réponse au CSP. Que Carrier transmette les informations sur son compte. Il est éloigné de sa famille. Il retrace son parcours militaire jusqu’à adjudant général chef de bataillon, commandant temporaire de Nantes où il été suspendu. Il a été enfermé aux Sainte Claires où il serait mort sans l’intervention de Carrier. Il est séparé de son épouse, sans ressources. Que le CSP le « déclare innocent ou coupable que mon exil soit levé où que je passe par la fenêtre nationale ».
Note manuscrite et signée de Carrier : Laval a été arrêté uniquement parce qu’il est resté à Nantes après sa destitution. Il s’est opposé au fédéralisme « Je pense que le comité fera un acte de la plus grande justice en autorisant ce bon citoyen à se rendre près de son beau père ».

- 6 juillet 1794 d’Aurillac, l’agent national de la commune au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-58)

il est chargé par le conseil général de la commune de lui envoyer (la copie) d’un courrier adressé au ministre de la guerre concernant un instituteur, « un brave sans culotte » qui leur a procuré des subsistances. Que Carrier intervienne pour lui. (???) Il ne veut pas entrer dans les détails. La société populaire a demandé la venue d’un représentant, le conseil général voudrait que ce soit Carrier. En PS parle de son frère (Carrier).

- 6 juillet 1794 un membre de la société populaire d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

Lui demande s’il a soupçonné la société populaire d’Aurillac d’avoir voulu attaquer la justice concernant Boudier. C’est lui le responsable de la dénonciation. Il n’a voulu blesser personne. Il envoie le PV de la dernière séance et celui où il a été décidé de lui écrire.« La pureté de mon âme me garantit de tout crime […] sois mon juge »

- 7 juillet 1794, juge de paix de la Roque, de Laroquebrou à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

demande d’intervention auprès du ministère de la guerre pour une place de maréchal des logis pour son (cousin?) germain. Celui qui l’occupait, un instant emprisonné, est parti à l’armée de l’Ouest. Il a repris son poste de juge de paix à La Roque « je parcours les communes de mon canton pour y faire les fonctions de missionnaire patriote ».

- 9 et 10 juillet 1794 département du Cantal district de St Flour « vie politique de Lafont juge de paix du canton de Massiac » (AD 85 AN T 492 – 58)

(Longue lettre, probablement de Joseph Thomas Lafont 1756-1835) Il est enfermé mais crois en la justice. Il a été un des premiers officiers de la garde nationale. Décrit ensuite précisément son parcours politique. Bô l’a maintenu à son poste. Père de 7 enfants. Il a été arrêté par le CSG, sans raison.
Soutien de la société populaire, du comité de surveillance et révolutionnaire de St Flour, du conseil général de la commune, du conseil général du district, après lecture publique de la lettre.

- 9 juillet 1794 « déclaration de la société populaire et montagnarde de Massiac » (AD 85 AN T 492 – 58)

Atteste que Joseph Thomas Lafont a toujours été un révolutionnaire incorruptible. Il a l’estime la confiance et la reconnaissance de tous les sans culottes. Suivent les copies manuscrites des attestations citées plus haut.

- 9 juillet 1794 la société populaire d’Aurillac au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492 – 58)

« frère et ami » ils lui envoient 2 copies d’un arrêté qui exclut les prêtres de leur sein.

- 9 juillet 1794 la société populaire d’Aurillac aux représentants du peuple montagnard du Cantal.

Leur transmettent l’arrêté cité plus haut.

- 10 juillet 1794 (Lafont, Joseph Thomas) aux citoyens Carrier Lacoste et Mirande (AD 85 AN T 492 – 58)

Il s’adresse à eux avec un cœur pur et irréprochable. Il a subi les épurations les plus rigoureuses mais a été calomnié d’Aurillac. Il a une santé faible.

- 14 juillet 1794 la société républicaine d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 58)

Remercie Carrier d’avoir provoquer le décret qui fixe définitivement l’administration du département à Aurillac (manque la suite..)

- 15 juillet 1794 d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 19)

Crise des subsistances. Sans lui le pays était abandonné à la famine. L’administration supérieure est fixée à Aurillac, grâce à lui. Une quinzaine de signatures.

- 21 juillet 1794 le représentant à Nantes près l’armée de l’ouest et les départements attachés (Bô) de Nantes à Carrier (IA tiré du musée Dobrée à Nantes)

Il est content que Carrier ai eu les comptes acquittés de la société de (Bourgneuf?). Cela excuse leur folie insensée. Il veut parler d’Aurillac. Il n’a fait aucun remplacement sans consulter la société populaire. La commune s’agite à propos de Boudier. Il y a eu des plaintes contre lui. Mais ceux qui l’ont dénoncé ont été arrêtés. Il en a eu connaissance récemment. Il le croyait patriote mais Boudier a un caractère bouillant. Il a fait des malversations et a été condamné. C’est la loi. Un fonctionnaire public doit être insoupçonné. En 3 ans il a bâti une fortune qu’il n’avait pas avant. Ou tous les témoins sont des coquins ou Boudier est coupable. Il ignore les raisons (d’Olivier ?). Si la vérité et la probité sont à l’ordre du jour, Boudier ne peut pas se justifier. Rien ne peut le réduire (Bô) au silence. « Instruisons nous mutuellement et aimons seulement les hommes vertueux ».

- 28 juillet 1794 le président de la société populaire d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 20)

Astary Alaric doit se rendre à la conciergerie pour être jugé par le tribunal révolutionnaire. Il a été acquitté il y a 2 ans par Brive. Il a rempli des fonctions à Aurillac « né dans la classe du peuple il devait tout faire pour lui ». Demande à Carrier de lui éviter ce trajet à Paris.


Août 1794

- 14 août 1794 le président du tribunal criminel du Cantal au représentant de la Corrèze (AD 85 AN T 492 – 20)

« Il vaut sans doute bien mieux arrêter par erreur un patriote que par insouciance laisser échapper un aristocrate.. ». Il ne murmure pas contre la mesure prise contre lui mais s’attriste qu’on confonde les faits et les personnes. Alary a été non pas acquitté par le tribunal du Cantal mais innocenté par le juré d’accusation à Brive. Mais ils ne se connaissent pas. A Aurillac il y a un autre Alary, avoué, qui a été arrêté et qui le donnait pour cause de son malheur. Il a paru suspect et (Carrier?) a fait mettre les scellés chez lui et a envoyé un commissaire mais « on ne peut pas être plus patriote que moi ».
Signature ilisible
(saisi chez Carrier)

- 15 août 1794 les brigadiers d’armuriers, arsenal de Rennes à Carrier (AD 85 AN T 492 – 20)

Carrier les a visités quand il était à Rennes. Leur solde est insuffisante pour faire vivre leurs familles. Ils n’ont pas eu le même traitement que les autres brigades. C’est une question de justice et d’égalité. Que Carrier demande au CSP qu’ils aient le même traitement de 6 livres par jour.
Plusieurs signatures

- 15 août 1794 d’un frère à son frère (de Rennes?) (AD 85 AN T 492 – 20)

demande à son frère de demander à Carrier sa protection et appui du CSP.
Nom illisible
(saisi chez Carrier)

- 16 août 1794 un fonctionnaire d’Aurillac (AD 85 AN T 492 – 20)

il est fonctionnaire, en mauvaise santé et a une famille nombreuse. Il lui faut du repos et sollicite un congé autrement il mourra à son poste.
(saisi chez Carrier)

- 16 août 1794 « Charles François Robinet, de Rennes » (AD 85 AN T 492- 61)

« détenu pendant 8 mois en la maison de détention ensuite traîné de Rennes à Paris où il a été déposé au Luxembourg le 29 thermidor ». Homme de loi il s’est livré tout entier à la révolution, a été au début de la société populaire, de la garde nationale. Puis il a été admis dans la compagnie des vétérans. Il joint la copie du certificat (d’inscription?) dans les vétérans, admis à l’unanimité
(saisi chez Carrier)

- 18 août 1794 d’Arras Isaac (Bazonga?) « chef d’escadron au 13 eme régiment de chasseurs à cheval ci-devant hussards américains » au représentant Carrier. (AD 85 AN T 492- 61)

Carrier lui a donné un cheval à Nantes « mais je crois qu’il est de ma délicatesse d’avoir une pièce qui atteste de ce fait. Veuillez je vous prie me la faire passer ».

- 18 août 1794 Guérin et ( ??? ) de Paris à Carrier représentant du peuple (AD 85 AN T 492- 61)

adressée par les « entrepreneurs d’armes blanches » dans l’ex chapelle du bon secours. 9 pères de familles se sont réunis pour répondre à l’appel de la société populaire pour fabriquer des sabres et des bayonnettes. Ils ont été reçus par Prieur et Garreau « fraternellement ». Ils ont construit des forges, instruit des ouvriers. Ils ont réussi et donne le détail des salaires par type d’arme. Mais ils n’ont pas de marché. Les représentants Prieur, et Garreau les ont rassurés. Mais Bô les a convoqués et leur a dit que les bayonnettes seraient payées 5 livres. Ce n’est pas assez et il y a plusieurs modèles. Bô a dit qu’il allait écrire au CSP et à la commission des armes. Ils ont envoyé 2 bayonnettes et une lettre à la commission le 10 juillet. Le 23 l’agence des armes portatives leur fixe 5 livres. Ils ne peuvent venir protester à Paris. Ils savent que les bayonnettes fabriquées à Paris ne sont pas du même modèle. S’ils doivent faire à l’identique ils demanderont 7 livres 10 sols où le salaire des ouvriers payés par la république. Ils ont une centaine d’ouvriers.

- 20 août 1794 Hubert, ex administrateur du district de Port Malo (incarcéré) au Luxembourg chambre du Port la Montagne « au républicain Carrier représentant du peuple... » (AD 85 AN T 492 – 61)

Il est sensible à l’attention que Carrier lui porte ainsi qu’à ses collègues. Il a sacrifié son repos sa fortune sa tranquillité depuis le début de la révolution. Il a exposé sa vie 2 fois pour faire exécuter la loi dans les communes rebelles. Que la justice leur rende la liberté. Sa pauvre femme risque de perdre la tête. Chaumon (Jean François député d’Ille et Vilaine) a remis un mémoire au CSG. Demande son appui.
En PS il a reçu les pièces et lui adresserai s’il avait son adresse.

- 23 août 1794 « aux citoyens représentants du peuple composant le Comité de sûreté générale » de Paris, maison du Luxembourg pavillon du Nord, chambre de la carmagnole (Pocquet aîné) (AD 85 AN T 492-61)

Il se plaint de son incarcération. Veuf, 41 ans il a 3 enfants, 4 sœurs et une belle-sœur. Il retrace son parcours politique. Il a été et sera toujours « bon citoyen zélé et fidèle patriote, l’ami des lois, du bon ordre... ». Il est détenu depuis le 1 er octobre (NB son arrêté de destitution par Carrier date de décembre 1793…) et simplement suspect.
Joint des copies de certificats : garde nationale, officiers municipaux, du conseil général de Rennes.

-23 août 1794 un ami (Dejou) d’Aurillac(AD 85 AN T 492-21)

Il a reçu le décret du 9 août. Il les remercie. « Mille choses au brave Mirande ». Il a fait passer au président de la Convention un certificat dont il annonce la copie. Il transmet des attestations, malgré son avis défavorable, pour le jugement d’Alary au tribunal révolutionnaire.

- 23 août 1794 de Laon, (Daudurand?) (AD 85 AN T 492-61)

Son chef de brigade lui a fait connaître les démarches que Carrier a faites pour lui. Sa reconnaissance ne saurait égaler l’étendue de ses bienfaits. Il lui fait passer une lettre de (Godard?) prisonnier depuis 3 mois, au Comité de sûreté générale. Il est irréprochable, a payé de sa personne et de sa fortune. En PS qu’il transmette son bonjour à Milhaud.

- 24 août 1794 maison d’arrêt du Luxembourg au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-61)

Se rappelle à lui. Lors du passage à Port Malo des jeunes gens vinrent à lui pour abjurer le fédéralisme (dont lui...). Carrier leur a pardonné et il a reçu son accolade fraternelle. Il a combattu les brigands. Qu’il lui rende la liberté. Signé (Beauchemine, Beauchenne?)

- 24 août 1794 Luxembourg, « Jean Baptiste Boullet, ci devant procureur syndic du district de Port Malo au républicain Carrier » (AD 85 AN T 492-61)

Carrier a connu les principes républicains qu’il a toujours défendus. Il l’a accompagné lors de son départ. Il est prisonnier depuis 7 mois. Que Carrier intervienne auprès du Comité de sûreté générale.
EN PS il vient de recevoir une lettre de sa femme qui lui annonce qu’elle lui a envoyé le tableau de sa vie politique. Il l’a fait passer avec des certificats au CSG.

- 25 août 1794 Louis Blaize, de Port Malo, au républicain Carrier (AD 85 AN T 492-61)

(lettre brève) Il lui passe le bonjour ainsi que sa famille.

- 26 août 1794 (un compatriote?) à Carrier (AD 85 AN T 492 – 61)

il est en prison depuis le 27 juin sans connaître les motifs, Boudier avait promis de lui écrire. Il a été un des premiers sans culotte d’Aurillac. Il a été commissaire. Il a été au Lot pour y verser son sang. Il a acheté du bien national, a été dans la garde nationale. Il demande un emploi dans les hôpitaux de l’Hérault de préférence. Père de 3 enfants en bas âge. Signé (Labonette?)

- 28 août 1794 Robinet (Charles François) au représentant du peuple (AD 85 AN T 92- 62)

Il a été traîné de Rennes à Paris avec plusieurs de ses concitoyens le 16 août. Carrier l’a destitué en septembre 1793 et il est resté en prison 6 semaines. Un seul mot de Carrier peut le rendre libre.

- 29 août 1794 des femmes de Nantes à Carrier (IA -cite tribunal révolutionnaire de Paris, non trouvé)

brève lettre de remerciements à leur protecteur, avec Tréhouart et ses collègues.

- 30 août 1794 d’Aurillac au citoyen Carrier (rue de la Sourdière hôtel national) (AD 85 AN T 492-62)

Il lui a déjà écrit 3 fois pour obtenir sa libération. Ne comprend pas son silence. Un concitoyen est chargé de lui demander « pourquoi tu es devenu si indifférent à mon égard ». Il demande son élargissement au Comité ou qu’on lui dise ce qu’on lui reproche.
Signé Vanel.

- 30 août 1794 (Beauclair?) de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492 – 21)

lui rappelle sa promesse de l’emmener avec lui lors d’une mission.

- 31 août 1794 au « citoyen représentant montagnard » (AD 85 AN T 492-62)

Il le prie de venir à son secours pour engager le CSG à le libérer. Il a fait passer des pièces. C’est « l’infortuné beau frère de ton parent (Jullien?) d’Aurillac ». Que son mandat d’élargissement soit adressé à sa femme ou à son beau frère.
Signé Nugon (Alexis notaire)

- 31 août 1794 Alexis Nugon, notaire public de Bort (les orgues) aux citoyens composant le Comité de sûreté générale.(AD 85 AN T 492-62)

« Chargé de 3 enfants, demeure infirme, et une sœur n’ayant pour toute fortune qu’une maison (et?) héritage d’un revenu annuel de 400 à 500 livres, détenu dans la maison d’arrêt, depuis le 4 décembre 1793 vieux style ».
Il a été traité comme un criminel. Après 9 mois de détention il connaît enfin les griefs contre lui. Il retrace son parcours. Il réfute longuement et précisément les accusations.
(saisi chez Carrier)

- 31 août 1794 d’Aurillac les membres du comité de correspondance de la société populaire à Carrier député du Cantal. (AD 85 AN T 492-62)

« Guerre aux tyrans, paix au peuple ». La société a reçu sa lettre du 10 août avec toutes les pièces concernant Alary. Carrier s’oppose à la société qui tiendra compte de ses réflexions. Ils retracent le parcours d’Alary venu à Aurillac. Ils n’ont rien à lui reprocher.

- non daté « fructidor » de Port Malo au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-61)

lettre de quelques lignes. Une citoyenne le remercie pour avoir tirer son mari de « l’abîme ou on voulait le précipiter». Signé (Rocher?)


Septembre 1794-

- 1er septembre 1794 d’Aurillac « Mon cher représentant » (AD 85 AN T 492-62)

Il doit sa liberté à son amitié (avec Carrier). Qu’il jouisse « du tendre et solide attachement de ton ami »
Signé Désaurière ??

- 1 er septembre 1794, au citoyen Carrier député du Cantal (AD 85 AN T 492-62)

Il est enfermé depuis plus d’un an sans en connaître les motifs. « Ce temps inquisitorial a passé . Il a cessé avec la fin du monstre qui l’avait enfanté ». Il ne demande ni grâce ni clémence mais justice. Il a été son ami et l’ami de sa famille. Il a été obligé de quitter la ville pour la campagne.
Signature illisble.

- 2 septembre 1794 de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492 – 21)

Il est dans les hospices militaires depuis un an. A fait la guerre de Vendée dont l’air putride et malsain aggrave sa faiblesse. Il est venu à Paris pour se rétablir. Il lui demande de l’emploi.
(Signé (JJ Delpech?)

- 3 septembre 1794 d’Aurillac (AD 85 AN T 492-62)

Connaissant son bon cœur et son zèle à défendre les opprimés, il lui demande de libérer son gendre, arrêté à St Etienne depuis bien du temps. Plusieurs de ses compagnons ont été libérés par le CSG
Signé illisble

- 6 septembre 1794 de Nantes, au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-62)

Ils ont de ses nouvelles que par les bulletins. Ils lui adresse « un bon bougre et chaud patriote » de Libourne. Limouzin a besoin de son appui auprès du CSP. Lui adresse des nouvelles de sa famille.
Signé Bertin.
En PS Fonbonne engraisse tous les jours

- 6 septembre 1794 (???) de Saint Malo à Carrier (AD 85 AN T 492 – 21)

Il n’a pas pu lui exprimer sa reconnaissance en quittant Paris pour l’intérêt que Carrier a pris à sa situation et la garantie de ses sentiments républicains. Il a combattu « jusqu’à la mort l’aristocratie dont j’ai été dans tous les temps l’ennemi naturel implacable »
Signé Boullet (ex procureur syndic de Saint Malo, voir lettre du 24 08)

- 6 septembre 1794 de Laon « Citoyens » (AD 85 AN T 492-62)

Le capitaine Dandurand lui a écrit au sujet de Godart détenu depuis le passage de Saint Just. Son frère devait lui porter un courrier et des justificatifs pour le CSG mais le représentant du peuple l’a envoyé à Dieppe. Elle écrit pour son oncle, partisan zélé de la révolution « Jeune encore et sans expérience je ne peux vous dire que ce que mon cœur me dicte »
Signé Augustine Cavennes. (voir lettre du 23 08)

- 6 septembre 1794 de Nantes au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-63)

Carrier lui a déjà porté de l’intérêt en différentes occasions. Il s’emploie sur sa tête à faire rendre justice à un vrai patriote. Demande un rendez vous pour (Prigent?) et lui.
Signé (Dien dit la somme?)

- 8 septembre 1794 de la maison d’arrêt des Madelonettes (ex couvent à Paris des religieuses de l’ordre de la Madeleine transformé en prison pendant la révolution) au citoyen représentant (AD 85 AN T 492-63)

Ils ne sont ni riches ni prêtres ni ex nobles, et lui transmettent une pétition avec 47 signatures pour la Convention. Ils ne doutent pas de son éloquence et se réfèrent aux lois des 18 et 29 thermidor (?).

- 8 septembre 1794 de Port Malo « citoyen représentant » (AD 85 AN T 492-63)

Il remercie Carrier qui l’a fait libérer. Il est passé 2 fois chez lui avec ses camarades pour le remercier et ensuite a été malade.
Jouanjan.

- 8 septembre 1794 (AD 85 AN T 492-63)

mon époux (Jouanjan) et son fils étaient prisonniers mais Carrier s’est empressé de soulager leurs peines. « Grâces te soient rendue […] et compte sur leur éternelle reconnaissance »
Lambert Jouanjan (il s’agit d’Anne Marie Lambert, épouse Jouanjan)

- 10 septembre 1794 Bonvoust général de brigade d’artillerie de la Rochelle au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-63)

Il a été calomnié et Carrier lui a déjà montré de l’intérêt. Suspendu par le CSP il lui envoie copie des pièces justificatives. Il lui demande d’intervenir auprès du CSP
(voir courrier du 13 05 1794)

- 10 septembre 1794 de (???) au citoyen représentant (adressée à Carrier) (AD 85 AN T 492-63)

Le remercie pour être intervenu pour le faire libérer.
Signature illisible.

- 11 septembre 1794 de Rennes attestation du président et des juges du tribunal criminel du département (AD 85 AN T 492-63)

les fonctions d’accusateur public sont tellement étendues qu’il faut au président (Pointel) un substitut et un secrétaire
(voir courrier du 13 05 1794)

- 12 septembre 1794 extrait du registre de la société populaire et républicaine d’Aurillac (AD 85 AN T 492-63)

la société a accepté de discuter de Cahouet, ingénieur en chef des pont et chaussée (Alexandre de Cahouet né à Saumur en 1750). Il a bien mérité du peuple, il est probe et courageux, vrai républicain. Copie de l’arrêté et un courrier seront envoyés au CSG et aux députés du Cantal.

- 13 septembre 1794 les administrateurs du Cantal aux députés du département (AD 85 AN T 492-63)

Ils ont fait libérer des prisonniers mais il reste Cahouet ingénieur en chef du département dont tous les patriotes attestent la bonne conduite. Ils demandent sa délivrance.

- 14 septembre 1794 Bonvoust général de brigade d’artillerie au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-63)

lui envoie les pièces justificatives depuis son arrivée à La Rochelle après celles de Nantes. Il demande son intervention près du CSP
(voir courrier du 10 09 1794)

- 14 septembre 1794 d’Aurillac la société populaire aux représentants Carrier et Mirande (AD 85 AN T 492-63)

Profession de foi montagnarde. « la société dans une de ses dernières séances a arrêté mort aux modérés et aux indulgents ». Elle a débattu de l’arrestation, selon un mandat du CSG du 16 juin 1794, de plusieurs citoyens. Ils leur demandent de transmettre au CSG ses délibérations « sous cachet volant ». (probablement pour Cahouet)

- 18 septembre 1794 le Comité de sûreté générale à Carrier (AD 85 AN T 492 – 22)

l’invite à passer au comité pour affaire le concernant...

- 29 septembre 1793 de Saint Servan (Port Solidor) à Carrier représentant du peuple à Paris (AD 85 AN T 492 – 66)

Le remercie de son amitié lors de son séjour à Paris. François (Gallais ?) inemployé il demande à servir sur une frégate et que Carrier intervienne auprès de la commission de la marine.


Octobre 1794

- 2 octobre 1794

d’Aurillac, Durat Lassalle (Jean Baptiste Durat de Lassalle voir courrier du 10 mai) au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-64)
Il lui envoie une procuration pour que Denormandie perçoive à sa place titres, papiers pour sa pension. Il lui a adressé son certificat de résidence. Il est confus de lui donner de la peine « mais où puis-je placer ma confiance que dans mon protecteur et ami le plus cher que j’ai au monde ». Donne des nouvelles locales. Il est seul à l’hôpital, n’est pas payé et il a 7 enfants à nourrir. L’hôpital est mal géré. Il pourrait être déclaré hôpital militaire

- 4 octobre 1794 Milhaud, d’Aurillac à Carrier et Mirande (AD 85 AN T 492 – 22)

Il est impatient de les revoir. Il a eu mal à la tête et aux jambes dans les 3 missions aux armées. L’opinion publique dans le Cantal est à la hauteur de la révolution. Il est affecté que beaucoup d’ennemis connus de la révolution soient au pouvoir. La Convention nationale doit être éclairée par les comités révolutionnaires et les sociétés populaires Passe les salutations de la famille. La petite femme de notre Cassius (surnom de Carrier) se porte très bien .

- 6 octobre 1794, d’Aurillac au citoyen représentant (AD 85 AN T 492-64)

Il lui adresse un certificat pour constater sa nullité de moyens.
Signé (Gourlat?)

- 7 octobre 1794 Carrier de Paris au CSP (Aulard t 17 p 282)

Assailli de calomnies il a été obligé de faire imprimé le rapport sur ses différentes missions. L’imprimeur ne peut en faire tirer que 820. Il lui en faut au moins 10 000. Carrier demande d’en faire imprimer aux frais de la république le nombre nécessaire. 
Le Comité renvoie la demande au Comité des inspecteurs de la salle.

- 9 octobre 1794, d’Aurillac au citoyen représentant (AD 85 AN T 492-64)

Son mari, Giraudet, s’est engagé dans le 3 eme bataillon du Cantal, a fait la guerre de Vendée « que tu as si glorieusement terminée ». Il est sergent major en Moselle mais sa santé, son âge, l’empêche de continuer. Elle demande qu’il soit affecté dans un hôpital, aux transports ou autre.
Signé : Prunet Giraudet

- 9 octobre 1794 Mancel ancien administrateur du Morbihan, à la Convention nationale (AD 85 AN T 493-25 )

(Longue lettre de 8 pages, en marge « renvoyé au CSG le 19 octobre »)
Vrai républicain il veut dévoiler à la Convention et à la France entière, qu’il y a eu dans le Morbihan des Robespierre « qui y ont porté la mort, le deuil et la consternation ». Il était commissaire national près du tribunal du district de Ploërmel. Prieur l’a nommé administrateur du département. Après un rassemblement dispersé à Noyal Muzillac, le Batteux à la tête d’une armée révolutionnaire en a fait fusiller 8 alors qu’il pouvait les conduire en prison. Deux avaient des certificats de civisme. Le Batteux levait des contributions là où il passait. Il a fait fusiller un soi disant aristocrate à Muzillac en fait un préposé des douanes. Ils ont reçu une lettre de Carrier propre à inspirer la terreur. Le Batteux est arrivé avec sa troupe se disant délégué de Carrier. Il voulut faire enregistrer ses pouvoirs. Ils envoyèrent un courrier extraordinaire à Carrier qui leur répondit de travailler avec Le Batteux « pour l’anéantissement des aristocrates et des modérés ». Les canons étaient braqués sur la prison par Le Batteux. Mouquet arrivant de Paris dit que la loi du 4 décembre supprimait les armées révolutionnaires. Le Batteux alla chercher Mouquet chez sa mère, l’arrêta, l’insulta. 8 prisonniers ont été transférés et une fusillade annoncée. Le général Avril écrivit qu’il se retirait dans ses cantonnements. Mancel s’insurgea face à Le Batteux. Le Batteux s’en est allé mais peu après, appelé par un collègue Mancel apprend que La Batteux, arrêté par Tréhouart, a été libéré sur ordre de Carrier qui invite à ne pas obéir à Tréhoaurt. Son collègue lui confie un paquet pour Prieur, qu’il ne trouva pas à Nantes mais à Noirmoutier lors de la prise de l’île. Le Batteux a donné carte blanche aux gendarmes de Malestroit pour faire conduire devant lui tous les suspects. Deux hommes furent fusillés sans jugement « leur sang crie vengeance ».
(lettre non trouvée chez Carrier, reprise à son procès)

- 13 octobre 1794 copie de l’arrêté de Carrier du 4 décembre 1793 au procureur syndic de Redon contresigné par le comité révolutionnaire et le district de Redon (AD 85 AN T 493-25 )

(copie non trouvée chez Carrier, reprise à son procès)

- 13 octobre 1794 de Morlaix (Douzelle?) quartier maître trésorier de l’ancien 7 eme bataillon de la Somme au citoyen Carrier (AD 85 AN T 492-64)

Il a été près de lui à Port Malo et à Rennes. Le père de deux braves camarades est toujours détenu, c’est Jacques Bertin de Port Malo, logé au Luxembourg chambre Rousseau à Paris.

- 14 octobre 1794 Boursault représentant près les armées des côtes de Brest et de Cherbourg et départements contigus à ses collègues du CSG (AD 85 AN T 493-25 )

Il leur fait passer 2 arrêtés de Carrier auxquels il ne pouvait croire, où il le traite comme le plus vil conspirateur. Il leur adresse ces pièces pour l’affaire Le Batteux qu’il a fait mettre en arrestation jusqu’à leur décision. Il les invite à communiquer ces pièces à la Convention, au CSP.
En PS une autre écriture annonce la mort de « Sans rémission » (Carré, chef chouan?)
(lettre non trouvée chez Carrier, reprise à son procès)


- 15 octobre 1794 Binet « Mon bon ami » (AD 85 AN T 492-64)
Grâce aux recommandations de Carrier à son collègue Lacoste il a obtenu le commandement provisoire d’une petite place. Mais c’est le CSP qui nomme. Peut-il intervenir  ?
Cabrespine, commandant la place de (Binet ??? Port Mons ??? Binch??)



Non daté

AD 85 AN T 492-66/492-67 sauf références contraire

- 01 - le capitaine (Hellot?) anciennement capitaine des hussards américains , sous les ordres de Carrier à Nantes, maintenant au 13 eme de chasseurs à cheval, 4 eme division de l’armée du Nord à (Herpen?). Il lui demande d’intervenir pour obtenir un changement de régiment. Depuis l’incorporation de la légion de Westerman l’esprit n’est plus le même.

- 02- Carrier à la municipalité de (Meaux?)

(écrit probalement après son retour à Pris même s’il se présente comme représentant à l’armée de l’Ouest)
Intervient pour la libération d’un jeune homme (Driamont?) qu’il décrit précisément, arrêté parce qu’il avait des reliques de la Vendée. Il se souvient de lui et demande sa libération.

- 03 Adjudant général Hector (dit Legros, saisi chez Carrier, date peut-être du début 1794)

«  à l’armée qu’il commande […] considérant que le vol le pillage et tous les excès du désordre […] que les maisons des patriotes et leurs autres propriétés sont également comprises dans le délire de leur brigandage... » arrête en 7 articles :
Une commission militaire sera formée à la suite de l’armée pour juger les vols, le pillages, les mauvais traitements. Il est enjoint à tout militaire vertueux de dénoncer les délinquants « pour purger la république des lâches qui la déchire et la déshonore ». Le présent arrêté sera lu à la tête des troupes
(saisi chez Carrier)

-04 (vers mai 1794?)) Certificat pour Le Chevardière ancien président du département de Paris (Annales historiques de la révolution française, n ° 190 - 1967 p 512-513)

Document signé Ruelle, Carrier et Turreau qui en est l’auteur. Attestation que durant sa mission en Vendée La Chevardière leur est apparu bon patriote et républicain.
(Alexandre Louis de la Chevardière, hébertiste arrêté en mai 1794)

- 05 - ( octobre 1793?) Carrier

autorise le payeur de la marine à donner 50 livres à des marins pour rentrer chez eux et y rester tant que le service de la marine ne les rappelle pas.

- 06 demande d’intervention pour Jacques François Hubert de Saint Malo ex administrateur du district (au CSG?)

« Vie morale et politique du républicain Jacques François Hubert âgé de 37 ans ». Arrêté à la tour Saint Servan depuis le 2 mars 1794. décrit longuement ses activités et demande sa libération. Cite plusieurs représentants dont Carrier.
(saisi chez Carrier)

- 07 Desmarets à Carrier

demande de rendez-vous. Il a démissionné (à la demande de Carrier?). Il est arrivé à Rennes en mai et est reparti en juin pour l’hôpital.

-08 Grolet « citoyen représentant veuille bien lire et me répondre »

(peut-être après juillet/août 1794)
Il a été arrêté et enfermé à Rennes puis gardé chez lui, à cause d’une dénonciation pour prévarication. Lui demande d’intervenir auprès du CSG et de lui obtenir une place près de lui.

-09 (texte confus et difficilement lisible de plus de 3 pages) fin 1792/début 1793 ?

un compatriote d’Aurillac rappelle à Carrier une promesse. Il le vouvoie et veut parler politique.




Interventions de Carrier à la Convention 

- 15 janvier 1793 Procès de Louis XVI, vote nominal sur l’appel au peuple –( Gazette nationale du 19 01 1793)

Carrier : « comme je ne crains rien, pas même les intrigants […] je dis non ».

- 16 janvier 1793 Procès de Louis XVI, vote nominal sur la peine à infliger ( Gazette nationale du 20 01 1793)

« Les preuves que j’ai sous les yeux démontrent que Louis est un conspirateur ; je le condamne à la mort »

- 21 janvier 1793 intervention de Carrier ( Gazette nationale du 24 01 1793).

Dénonce Thibault évêque du Cantal et député à la Convention pour une lettre écrite, selon un membre du tribunal criminel d’Aurillac, Ebrard, contre la Montagne. Demande un décret d’accusation contre ce dernier qui aurait eu un projet d’assassiner les députés « qui comme moi s’honorent de siéger à la Montagne ».

- 9 mars 1793 intervention de Carrier ( Gazette nationale du 11 03 1793)

Dans la discussion à la Convention Carrier convertit en motion une pétition et demande que la Convention  « décrète le principe c’est à dire l’établissement d’un tribunal révolutionnaire » et le renvoi au comité de législation pour présenter le lendemain un projet.
(la création du tribunal révolutionnaire sera décidée le lendemain par la Convention)

- 6 avril 1793 intervention de Carrier ( Gazette nationale du 09 04 1793)

demande l’arrestation de Philippe Egalité et Sillery. (On applaudit)


La suite est à retrouver aux "Archives parlementaires de la révolution française - Persée":

- 11 août 1793 motion de Carrier

demande un décret d’accusation contre les administrateurs du Gard ayant pris des arrêtés fédéralistes. « Il est temps que la Convention fasse succéder la sévérité à la clémence […] Il faut enfin que la France […] se prononce en même temps contre tous les traîtres de l’intérieur, plus de paix, plus de miséricorde ». Applaudissements. « Qu’on ne parle plus de renvoi au comité : nous connaissons assez les traîtres ». Discussion. (pas de décision prise?)
- Dans le compte-rendu du « Journal de la Montagne » :
suite de la discussion : Pour Carrier, il faut punir les administrateurs rebelles. « J’ai passé par la Calvados […] les administrateurs agitent encore les esprits et prêchent hautement des maximes liberticides […] plus de clémence […] Le peuple réclame une justice prompte et éclatante » Applaudissements.
- Dans le compte-rendu des « Annales patriotiques et littéraires » 
suite de la discussion . Carrier : « Il ne faut certainement pas que les traîtres échappent au supplice sous prétexte qu’ils étaient dans l’erreur » puis « Il faut enfin que les ennemis du peuple portent leur têtes coupables sur l’échafaud, il faut leur faire une guerre à mort. Le temps des miséricordes est passé, celui des vengeances est arrivé ». Vifs applaudissements.

- 21 février 1794 rapport de Carrier

de retour de mission de Vendée, présente un tableau de la situation militaire.
(voir ci-dessus)

- 23 février 1794 dépôt par Carrier

de 3 décorations qu’il a ramenées de la guerre de Vendée. Insertion au bulletin.

- 27 février 1794 dépôt de Carrier

lors de la séance de nombreux assignats pris sur un rebelle tué au Loroux.

- 1 er mars 1794 dépôt de Carrier

d’un chapeau galonné d’argent pris sure un officier ennemi en Moselle

- 6 mars 1794 lecture par Carrier

des succès du général Huché à Cholet, selon des lettres du général Turreau.
(voir ci dessus)

- 8 mars 1794 présenté par Carrier

dons patriotiques de divers citoyens de la commune d’Ancenis.

- 9 mars 1794 intervention de Carrier

Il lit en séance une lettre de Bourbotte adressée à la Convention, qui demande un congé d’un mois pour cause d’épuisement et fait parvenir des courriers saisis sur les brigands.
Carrier demande également un congé d’un mois pour Turreau (le représentant) « excédé de fatigue » et malade.
Carrier intervient pour « détruire une délation » à l’égard de ses deux collègues qui auraient fait massacrer des patriotes. Les rebelles de Noirmoutier demandaient un traité mais ils répondirent «  Point de grâce aux conspirateurs ». Applaudissements de l’assemblée. Le général a donc fait exterminer tous les prisonniers. Il n’y avait pas un seul patriote dans Noirmoutier.

-10 mars 1794 motion de Ruhl et Carrier

qui demandent des mesures pour bien enterrer les cadavres des ennemis morts sur les frontières et en Vendée. La Convention ordonne le renvoi au CSP pour prendre les mesures adéquates.

-15 mars 1794 motion de Carrier

Suite à la conduite héroïque du hussard Duhard à Savenay, il demande un secours de 2 000 livres et une pension de 400 livres. « A côté de mon collègue Turreau il a reçu des brigands trois coups de feu.. » Il a continué à charger, tué des ennemis. 
Delacroix demande que le secours soit de 500 livres et la pension renvoyée au comité des pensions. La Convention décrète l’insertion au bulletin, 500 livres d’indemnités et le renvoi au comité des pensions.

- 15 mars 1794 intervention de Carrier

avec d’autres représentants il intervient en faveur du général Tilly qui proteste contre sa destitution. Carrier « J’arrivai à Cherbourg quelques jours après que le trône de Buzot fut renversé. Le général Tilly a seul résisté dans cette partie de la république... ». Tilly est l’exemple de la bravoure et du civisme, bien qu’il soit entaché du péché originel, d’être de la caste noble. Ses interventions au Mans, à Savenay ont été décisives. « Il a mérité qu’on ne se conduisit pas rigoureusement avec lui ». Il faut lui laisser le choix de sa résidence et laisser le CSP faire son travail.

- 26 mars 1794 motion de Carrier

Carrier demande qu’on fixe les portions de biens dont jouiront les femmes d’émigrés. «  Dans mon département ce sont les femmes qui ont pour ainsi dire forcé leurs maris leurs fils ou leurs frères à prendre les armes contre la France ». Puis elles ont présentées des demandes de séparation pour bénéficier d’une grande partie des revenus de leurs maris. Il faut qu’un comité examine la question.
Un collègue fait remarquer que le CSP a rendu avant hier un décret sur une question proche.
Question renvoyée à la « commission des émigrés ».

-27 mars 1794 motion de Carrier

Il atteste du civisme de l’adjudant général Jordy (sous les ordres d’Haxo, blessé dans la reprise de Noirmoutier), appuie sa demande de congé et sollicite le ministre de la guerre pour lui donner de l’avancement. Fait l’éloge de la garnison de Mayence « ni désordre ni indiscipline ».
Il intervient de nouveau. Il avait oublié de parler de Germain sous-lieutenant dans les chasseurs francs de la légion de Mayence. Il propose également un avancement de carrière et un congé.
Accord à l’unanimité.
Jordy intervient pour dire qu’il n’est pas assez qualifié pour sa promotion et souhaite auparavant faire d’autres campagnes.

- 5 avril 1794 pétition de Carrier

Il demande une exception à la loi sur les successions en faveur d’un citoyen pauvre et excellent patriote, fils naturel d’un homme décédé en 1773. Un comité pourrait décider d’accorder une portion de l’héritage.
L’assemblée s’élève contre cette proposition, même pour un seul exemple.

- 30 mai 1794 sur proposition de Carrier

décret suspendant les jugements du tribunal du Cantal contre Casse, Lapachevie, Boudier et Nastrac (ex religieuse) avec renvoi aux comités pour rapport à la Convention.
Le tribunal du Cantal a condamné à de faibles peines, trois conspirateurs, des contre révolutionnaires. Le premier (Casse) a été condamné à la détention pendant la guerre et ensuite à la déportation. Pour le second le ci-devant marquis de La Pacheville, le jury a prononcé que les faits n’étaient pas avérés. Pour la troisième une ex religieuse ci-devant abbesse d’Aurillac (Nastrac) le jury a déclaré qu’elle n’était pas complice des contre révolutionnaires.
Boudier « patriote chaud, ferme et prononcé » ayant dénoncé ces jugements, Bô les a cassés et a fait arrêter les jurés. Mais il est retourné en Vendée. Les aristocrates ont alors intenté un procès à Boudier pour une rature de 150 livres et il a été condamné à 10 ans de fers. Boudier est excellent patriote, ainsi que ses 2 frères. Carrier demande que les 3 contre révolutionnaires soient traduits au tribunal révolutionnaire de Paris, et que les pièces concernant Boudier soient envoyées au CSG.
Applaudissements.
La Convention renvoie les dossiers au CSG et de législation.

- 30 mai 1794 sur proposition de Carrier

décret de la Convention chargeant le comité de législation de présenter un projet pour introduire dorénavant des sans culottes dans les jurys, car généralement composés de citoyens actifs de 1791.

- 14 juin 1794 motion de Carrier

Suite à l‘exposé du percepteur à Grisy sur Seine, concernant ses problèmes avec des assignats, la Convention balance entre ses sentiments d’humanité pour se porter au secours d’un patriote indigent et la rigidité nécessaire des lois. Motion de Carrier pour passer à l’ordre du jour afin de ne pas être interrompu par de semblables réclamations. Adopté

- 26 juin 1794 motion de Carrier

demandant l’impression du décret sur le recensement des récoltes. Accordé. Applaudissements.

- 1 er septembre 1794 intervention de Carrier

qui souligne le zèle apporté par le district du Bourg l’Egalité (Montreuil, Vincennes, Charenton, Vanves etc.) à Paris dans le secours aux familles des victimes d’un incendie à Grenelle.
La Convention décrète qu’il en sera fait mention au PV.





Faits reprochés à Carrier, avant sa mise en accusation

  Les faits reprochés à Carrier et ses réponses avant sa mise en accusation par la Convention Les faits reprochés sont les 82 accu...