dimanche 7 septembre 2025

La correspondance de Jean Baptiste Carrier - première partie

 




La correspondance de Jean Baptiste Carrier

(avant sa mise en cause et en sa qualité de représentant)





La correspondance de Jean Baptiste Carrier, telle que nous la connaissons, est volumineuse mais demeure incomplète, en particulier pour le courrier qu’il a adressé à des particuliers, des administrations, et qui a été perdu ou détruit.

Certaines de ses lettres dont nous avons seulement la trace, parce que référencées lors de son procès ou évoquées par un destinataire, restent pour le moment introuvables.

La liste ci-dessous n’est donc pas exhaustive. En outre j’ai jugé préférable de ne pas inclure, sauf exceptions, les correspondances relatives à sa mise en cause et son procès.

Elles feront l’objet d’un article ultérieur.

La présente liste, divisée en trois parties, va donc du 1 er octobre 1792, premier courrier répertorié après son élection, adressé 135 rue neuve des petits champs, hôtel national, jusqu’au 15 octobre 1794 dernier courrier avant sa mise en cause, reçu probablement rue d’Argenteuil, où il demeurait.

Ses interventions à la Convention nationale se trouvent en fin de troisième partie.

Il est à noter que Jean Baptiste Carrier gardait dans son appartement, où des scellés furent apposés le 24 11 1794, plusieurs centaines d’autres documents (copies de courriers, de proclamations, extraits de délibérations, arrêtés… ) probablement parce qu’ils lui ont été adressés. Ils constituent, au sens large, sa correspondance.

Seules quelques rares pièces sans aucun intérêt ou trop imprécises ne sont pas prises en compte.

Les en-têtes des courriers et les titres (adjudant général, représentant du peuple…), ne sont pas toujours répétés en intégralité pour les individus les plus connus et souvent abrégés (ex : CSP pour Comité de salut public, CSG pour Comité de sûreté générale…). Les références sont également abrégées : IA : Internet Archives, Aulard pour le recueil des actes du comité de salut public à la BNF, etc..).

Les résumés des documents, dont certains sont difficiles à lire, ressortent bien sûr de mon interprétation et ne sont qu’une incitation à aller les reprendre dans leur intégralité puisqu’ils sont tous accessibles en ligne, essentiellement aux AD 85 qui ont effectué un remarquable travail de numérisation concernant la guerre de Vendée.

Enfin, lors de certaines journées particulièrement mouvementées, fin 1793 début 1794, plusieurs lettres sont datées du même jour. Il est difficile de reconstituer l’ordre dans lequel elles sont parties, et/ou arrivées, parfois par porteur spécial. Cela peut avoir bien sûr des conséquences sur la responsabilité des uns et des autres, par exemple dans l’initiative d’une mesure militaire décisive, en particulier pour Carrier qui se flattera à de nombreuses reprises d’avoir « puissamment concouru à terminer une guerre sanglante ».

Une constatation également s’impose. Nous avons peu de lettres manuscrites « originales » du représentant du Cantal, qui a priori, ne répondait pas toujours à ses correspondants, certains s’en plaignent, et beaucoup d’entre elles, ainsi que ses décisions, ne sont pas signées.

Toutes les bonnes volontés sont évidemment les bienvenues pour corriger les erreurs, omissions, oublis inévitables dans ce genre de compilation.



Sources principales:

AD 85 :

- Archives Nationales

Sous série T 492 : papiers de Jean Baptiste Carrier (octobre 1792 – vendémiaire an 3) séquestrés pendant la révolution après sa condamnation
sous série W 493 : tribunal révolutionnaire - Comité révolutionnaire de Nantes et Carrier
sous série F7 : Police générale, Comité de sûreté générale
sous série AF II : Comité de salut public
- Service Historique de la Défense
SHD B – 5 Correspondance


- F-A Aulard - Recueil des actes du Comité de salut public... (BNF)

- Revue rétrospective ou bibliothèque historique 1835, 1836 (BNF)

- La gazette nationale ou le Moniteur (BNF)

- Internet Archives 2007, Correspondence of JB Carrier during his mission in Brittany 1793-1794, by EH Carrier

- Alfred Lallié- Jean Baptiste Carrier – représentant du Cantal à la Convention 1756-1794







1 ère partie


du 1 er octobre 1792 au 31 octobre 1793



(5 septembre 1792 élection de Carrier à la Convention nationale. Il s’y inscrit le 19)



Octobre 1792


- 1 er octobre 1792, un commissaire de la société (des amis de la constitution?) d’Aurillac à « Messieurs les députés à la Convention » chez mr Carrier, 2 hôtel de la convention, 135 rue des Petits Champs , Paris (AD 85 AN T 492 – 23)
demande accusé réception d’un paquet de 810 livres.

- 8 octobre 1792 « le président de la société des amis de l’égalité d’Aurillac » aux députés du Cantal Milhaud, Lacoste et Carrier (AD 85 AN T 492 – 25)
(Déclaration républicaine, extraits) :« Frères et amis. Nous sentons comme vous la nécessité d’éclairer ce pauvre peuple qu’on égare si facilement.. […] le peuple ne tardera pas à reconnaître ses vrais amis et finira par écraser les intrigants, les fripons et les charlatans, ils ne sont pas fait pour vivre au sein d’une république qui ne fleurira qu’à l’ombre des mœurs et des vertus, tous ces êtres viciés par l’esclavage... 

- 17 octobre 1792, Abadie (secrétaire de la Société des amis de la Constitution d'Aurillac) à Carrier et Milhaud (AD 85 AN T 492 – 23)
Il a lu publiquement leur lettre du 12. Dénonce un sceptique qui rapporte les propos d’un émigré sur l’avancée des prussiens. Il veut s’abonner au « patriote français ». Les remercie de donner de vraies informations. Ils ont renouvelé la municipalité.

- 22 octobre 1792 Abadie, d’Aurillac à Carrier et Milhaud (AD 85 AN T 492 – 23)

Se plaint de la longueur interminable des scrutins. Donne le détail des nominations. Ils ont eu des nouvelles de la guerre. Ils n’ont pas encore la liste exacte des émigrés. Liste des élus jointe.

- 24 octobre 1792 Abadie, d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 23)
Carrier s’était plaint de leur absence de réponse à ses lettres. Il a raison. Tous ses courriers ont été lus en public.

- 25 octobre 1792 séance publique du conseil permanent du département du Cantal (AD 85 AN T 492 – 23)
Manque de subsistances, hausse des grains après 5 années de disette. Les gelées, les pluies, le vent ont fait perdre la moitié de la récolte. Il faut des mesures contre la famine inévitable. Demande 200 000 quintaux de grains pour le département. Les députés doivent porter le courrier au ministre de l’intérieur.

- 25 octobre 1792 séance publique du conseil permanent du département du Cantal (AD 85 AN T 492 – 23)
même constat que le courrier précédent, demande que le procureur syndic rappelle au ministre leur courrier.

- 27 octobre 1792 extrait du registre de correspondance du procureur général du Cantal (AD 85 AN T 492 – 23)
copie des courriers de demande de secours.

- 27 octobre 1792 copie de la lettre du procureur syndic du Cantal au ministre de l’intérieur (AD 85 AN T 492 – 23)
Il est chargé de lui envoyer l’arrêté du département demandant les secours en grains et la copie de la lettre aux députés. Il adresse ses remerciements. 2 000 quintaux de grains qui sont à Nantes arrivent. Sollicite le départ du 2 eme bataillon de volontaires pour avoir moins de demande de nourriture.

- 29 octobre 1792 Abadie d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 23)
La société populaire est mourante . « Les malveillants de cette tiède contrée sont réduits à un silence forcé » mais ils médisent des opérations militaires. Le détachement du 2 eme bataillon s’est mal conduit, accusé de pillage et destruction, 20 hommes sont en prison.


Novembre 1792


- jour non précisé, novembre 1792. Des citoyens du 1 er bataillon des gardes nationaux du Cantal, Perpignan, à Carrier (AD 85 AN T 492-3)
Se plaignent de leurs conditions d’équipement, de logement.

- 3 novembre 1792, Abadie, d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 3)
Ses deux dernières lettres du 26 et 28 octobre (non trouvées) ont été lues à la société populaire. L’informe de divers évènements politiques locaux.

-  10 novembre 1792, Abadie, d’Aurillac, à Carrier et Milhaud, députés, 135 rue neuve des petits champs Paris.(AD 85 AN T 492-3)
A reçu un courrier de leur part et donne des informations locales : secours, dénonciations, hausse du blé et s’informe des opérations militaires du général Custine.

- 17 novembre 1792 Abadie d’Aurillac à Carrier (et Milhaud et Lacoste ?) (AD 85 AN T 492 – 24)
Très longue lettre (6 pages) Leur dernière lettre du 7 a causé des surprises. Ils ont été inculpés (pris à partie ??). Donne un état de la situation locale et se réfère à 2 courriers des 7 et 11 novembre. Ils ont reçu 800 000 livres en secours, 400 000 ont été dépensées en achat de grains. Il reste 200 000, les autres sont des frais de commissaires, de transport. Les secours doivent venir de Nantes et de Bordeaux. Il a vu la (femme ?) de Carrier « Je l’ai trouvée sur son fauteuil, percluse de tous les membres à peine a t-elle pu tendre son bras pour recevoir cette lettre » Ils ont été déchargé du 2 e bataillon mais il reste le dépôt du 22 eme de cavalerie et ils doivent équiper 2 bataillons de volontaires. Les commissaires ont fini l’inventaire des biens des émigrés et des religieuses mais rien n’est resté pour la nation. « Pourquoi la guillotine rouille-t-elle dans les remises ? »
 (NB l’équipement complet des bataillons de volontaires étaient à la charge des départements)

- 19 novembre 1792, Abadie d’Aurillac à Carrier et Milhaud (AD 85 AN T 492 – 24)

leur courrier du 14 a été applaudi. Il annonçait l’abolition de la patente, la décharge totale de la contribution mobilière, la suppression des frais de culte. Il est soucieux de la suppression possible des pensions des prêtres (concerné, ancien cordelier) et rend compte des opérations de vote.

- 27 novembre 1792, deux amis (l’un écrit en rajout sur la même lettre), d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492-3).(lettre de 4 pages, dont 3 difficilement lisibles) Ils donnent des nouvelles locales. Le second signe : « vrai républicain jusqu’à la mort » (Laparra et Fonssa??)


Décembre 1792


- 2 décembre 1792 un compatriote d’Aurillac( Astier???) à Carrier, Milhaud et Lacoste (AD 85 AN T 492 – 25)
La société populaire s’est épurée et régénérée en « Amis de la liberté et de l’égalité ». Le 2 eme bataillon est parti. Les troupes ont épuisé les denrées. Les prix montent. L’hôpital regorge d’indigents «  il est impossible de soutenir plus de 2 000 pauvres qui excitent la compassion dans les rues ». La détresse, la faim, la misère empêchent la contemplation d’un avenir heureux. Le nouvel ordre fait plus de mécontents que jamais. La Convention n’a pas agi comme nos troupes. Demande de la sévérité. « Mais nous n’avons rien de votre part pas même le bulletin, ne nous négligez pas s’il vous plaît.. »

- 5 décembre 1792 le même (Astier) aux mêmes (AD 85 AN T 492 – 25)

leur transmet la pétition qui a été faite avant leur lettre, « simple mais pleine de sentiment » de 100 recrues du 22 eme régiment. Ils manquent de vêtements. Localement il manque de grains.

- 8 décembre 1792 Vanel président des amis de l’égalité d’Aurillac aux députés du Cantal (AD 85 AN T 492 – 25)

Il faut éclairer le pauvre peuple qui s’égare mais qui « finira par écraser les intrigants, les fripons et les charlatans » qui se servent de la rareté apparente des denrées. Il a eu plaisir à lire leur lettre.

- 24 décembre 1792, Astier, à Carrier et Milhaud (AD 85 AN T 492 – 25)

« Votre silence nous affligent tous » Sont-ils malades ? A t-il déplu ? Leur dernière lettre a été donnée au département. Donne des nouvelles locales (difficilement lisible) Les routes sont en mauvais état, les transports sont chers. Ils veulent interdire la mendicité et ouvrir des ateliers de charité mais il faut des fonds. Manque de vêtement pour les soldats, de chevaux.

- 26 décembre 1792 séance du département du Cantal extrait du PV (AD 85 AN T 492 – 25)

Il a été demandé au ministre de l’intérieur un secours de 100 000 quintaux de grains, sans réponse. Ils ont voulu faire le décompte d’un précédent secours mais il n’est pas définitif. Les commissaires n’ont pas pu acheter de quoi faire « considérant l’état de misère du peuple, la disette qu’il est sur le point d’éprouver […] demande au ministre 100 000 quintaux de grains plus une somme de 500 000 livres »




année 1793


Janvier 1793

- 3 janvier 1793 le maire et officiers municipaux d’Aurillac à Carrier et Lacoste (AD 85 AN T 492 – 26)

Selon la lettre des représentants du 17 décembre une députation de la commune a été au département. Le département a répondu avoir fait toutes les démarches pour obtenir des dégrèvements ou des secours. Le département supporte une surcharge de 2 238 970 livres de contribution foncière. Ils demandent un dégrèvement. Si c’est impossible ils avertiront toutes les communes de s’y conformer exactement.

- 4 janvier 1793 rapport sur les troubles à Saint Flour (AD 85 AN T 492 – 26)

Rapport de Jean Daudet 38 ans, cordonnier à Saint Flour sur les faits des 29 et 30 novembre et 4 janvier. Dénonce un complot contre révolutionnaire avec (Maruejol?) Jean 35 ans, domestique chez Palmier, négociant et Raymond Joseph Ruat juge du tribunal du district.

- 31 janvier 1793 délibération du directoire du département du Cantal (AD 85 AN T 492 – 26)

un membre alerte sur les ennemis du bien public, sur la disette, et les réaction suite à la condamnation du roi. Il sollicite de la Convention la continuation de la permanence du conseil du département et que ses membres ne s’éloignent pas de leur poste.

- 31 janvier 1793 les membres du directoire du département du Cantal à la Convention (AD 85 AN T 492 – 26)

Un sol stérile réduit à la disette depuis 4 ans le département, et le fanatisme fait des ravages. Jamais les fonctions administratives ne furent plus importantes. La levée de la permanence des conseils généraux est donc une erreur. « Nous mourrons s’il le faut à notre poste ». Ils demandent la continuation de la permanence du conseil général.

Février 1793

- 4 février 1793 Vanel de la société républicaine d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 27) 

« Tu te plains Carrier que tu as été calomnié dans le sein de cette société.. [ …] influencée par trois ou quatre intrigants [….] un de nos membres que tu dis soudoyé pour te calomnier […] et tu ne le nommes pas ! […] explique toi […] ou bien nous aurons de te dire que tel qui se plaint de la calomnie n’en est pas innocent lui même […] tu as dû voir par la lettre que nous avons écrite au président de la convention combien nous avons été affectés de la dénonciation que tu as faite à la tribune contre Hebrard et Thibaut » sans les avoir consulté. Si la Montagne est menacée par les aristocrates, la vallée par les factions, une garde départementale leur est nécessaire. Les intrigues à Paris sont plus redoutables. Que la Convention s’occupe du sort de l’empire et les députés de leur département.
(voir intervention de Carrier à la Convention le 21 janvier)

- 8 février 1793 le directoire du département aux députés du Cantal (AD 85 AN T 492 – 27)

Demande leur appui auprès de la Convention pour le maintien de la permanence du Conseil général avec copie de leur délibération.

- 22 février 1793 Carrier (son frère) d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 27)

Suite à la suppression des administrateurs du district sa place est supprimée. Lui demande une place « bien solide quoique moins lucrative » par exemple la régie d’enregistrements et de droits. Il n’a pas de nouvelles de lui et il paraît que Carrier ne veux pas « valeter » pour lui. Lui demande de faire insérer dans le bulletin de la Convention une adresse des administrateurs du département. Va dîner chez sa belle-sœur dimanche.


Mars 1793

- 21 mars 1793 le maire et officiers municipaux d’Aurillac aux députés du Cantal Carrier, Malhes, Milhau et Lacoste (AD 85 AN T 492 – 28)

Les administrateurs de l’hôpital d’Aurillac ont adressé une demande de secours à la Convention. Ils leur demande d’intervenir.
Ils remercient pour les avis qu’ils ont donné sur l’exécution des lois.

Avril 1793

- 15 avril 1793 le président du département du Cantal aux députés du département (AD 85 AN T 492-4)

transmet un arrêté de « mesures extraordinaires » pour le faire approuver. « Nous ferons la guerre aux prêtres insermentés ». Un des lettres de Carrier annonçait le départ de 3 500 quintaux de grains de Nantes vers Bordeaux pour le département. Ils ne sont pas arrivés. Ils doivent avoir (au total ?) 6 000 quintaux.

- 22 avril 1793 le conseil général permanent d’Aurillac aux députés du Cantal (AD 85 AN T 492 – 29)

demande le départ rapide du 3 eme bataillon à cause du manque de subsistance et sollicite leur appui auprès du ministre de la guerre. (plusieurs signatures)


Mai 1793

...


Juin 1793

- 17 juin 1793 copie - proclamation des représentants (Sevestre, Gillet, Merlin et Cavaignac) près les armées des côtes de Brest, de Lorient (AD 85 AN T 492 -5)

délègue Sevestre à la Convention pour dire le mécontentement général. Mécontentement provoqué par les excès des journées du 31 mai et des 1 er et 2 juin (NB insurrection armée à Paris, expulsion des députés girondins). La Convention s’est soumise à Marat et à des hommes armés. Le Finistère menace les représentants. Paris s’érige en commune dominatrice.
(saisi chez Carrier)

- 27 juin 1793 Abadie, d’Aurillac à Carrier (AD 85 AN T 492 – 30)
l’informe des nouvelles politiques locales. Le fédéralisme n’est pas dans l’esprit de la Ville ni dans celui d’aucun citoyen.

- 27 juin 1793 commune d’Aurillac aux députés du Cantal, Carrier, Lacoste et Milhaud et les citoyens  ??? (illisible) (AD 85 AN T 492 – 30)

Le conseil de la commune fait passer l’adresse de la section des cordeliers et de Notre Dame voté à la Convention. Il n’y a plus de protestation depuis que l’assemblée (départementale?) est passée de Saint Flour à Aurillac. Le ministre de l’intérieur annonce un secours de 30 000 livres à l’hôpital du département.

- 29 juin 1793 un proche (Laparra voir sa lettre du 27 11 1792) d’Aurillac à Carrier  (AD 85 AN T 492 – 30)

Donne des nouvelles locales. Problème de grains, il y a eu de la grêle. S’inquiète de la guerre de Vendée. Pour la partage du blé livré c’est « au plus fort la pogne ».


Juillet 1793

- 12 juillet 1793 Convention nationale, décret (Aulard t 4 p 242)

Pocholle et de Carrier sont missionnés dans la Seine inférieure, la Manche, l’Eure, l’Orne, le Calvados et autres départements circonvoisins.
Ils remplacent comme représentants du peuple Le Cointre et Prieur (de la Marne)

- 23 juillet 1793- Trois proclamations de Pocholle et Carrier imprimées (AD 85 AF II 273 – 7)

exemption de la levée des directeurs et receveurs de l’enregistrement.

- 27 juillet 1793 Carrier des Andelys à la Convention nationale, (Aulard t 4 p 395)

La classe indigente, soutien essentiel de la révolution, était menacée par la disette à Rouen. Pocholle et lui ont pris des mesures. Il a été dans l’Eure, s’est concerté « pour démembrer le royaume de Buzot » et chercher des subsistances. Le district patriote des Andelys était paralysé par les administrations du département et des communes. « Les résultats vont au-delà de nos attentes ». Transmet une pétition de réclamations très justes. « Je pars à l’instant pour me porter à l’endroit le plus propre quoique un peu périlleux, à arrêter les projets liberticides et secrets combinés par Buzot et ses infâmes adhérents. »


Août 1793

- non daté le club des montagnards de Saint Malo à Carrier (Internet Archives ref :Arch Nat Rev Trib , Paris)

résumé : remerciements à Carrier, Tréhouart et Chaumont pour les avoir sauvé et ont toute confiance en eux.

- non daté, août 1793 décision de Carrier, de Saint Malo (AD 85 AN T 492-6)

nominations d’une quinzaine de citoyens au conseil général de la commune et au comité de surveillance de Saint Malo pour le désarmement des suspects.
(billet manuscrit, raturé, non signé)

- 2 août 1793 Carrier de Caen à la Convention nationale, (Aulard t 5 p 450)

(suite à l’arrestation et à la fuite des députés girondins)
« le trône de Buzot est enfin renversé ; […] nous tâchons de découvrir partout la fuite de ces traîtres ». Il est arrivé à Caen le 2. Prieur et Romme ont été libérés après 51 jours de captivité.
Ils ont déjà arrêté quelques agents de la conspiration. Fourny, général de division s’est brûlé la cervelle. Il a donné l’ordre de conduire à Paris la femme et le fils de Pétion (NB ancien maire de Paris) . Pocholle est à Rouen. « ça va ça va et dans peu de jours ça ira encore bien mieux. Le peuple revenu de ses erreurs...[…] Caen a accepté la constitution à l’unanimité  » .

- 14 août 1793 Convention nationale décret (Aulard t 5 p 547)

suite au rapport du Comité de salut public la Convention autorise «  les citoyens Carrier et Pocholle, représentants du peuple près l’armée des côtes de Cherbourg à aller dans les départements du Finistère, Ille et Vilaine, Côtes du Nord, Morbihan et Loire Inférieure, pour y continuer leur mission et prendre toutes les mesures de défense intérieure et extérieure qui leur paraîtront nécessaires ».

- 17 août 1793 Duval (Charles, député d’Ille et Vilaine) à Carrier (AD 85 AN T 492-6)

on a tracé à Carrier un memento sur les gens qu’il va voir « Attention aux campagnes et à l’esprit qui y règne ».

- 22 août 1793 Carrier représentant du peuple près les côtes maritimes de Saint Malo (AD 85 AN T 492 – 32)

Suspend un ordre du capitaine du 1er bataillon du 8 eme régiment d’artillerie de faire remettre de vieux habits (uniformes?) destinés aux canonniers.
(manuscrit raturé, non signé)

- 24 août 1793 Carrier (AD 85 AN T 492 – 32)

autorise un commandant en second d’un bataillon à donner un congé d’un mois à un soldat.
(manuscrit, non signé)

- 24 août 1793 Carrier (représentant près les côtes maritimes) de Saint Malo au ministre de la guerre, (Revue rétrospective ou bibliothèque historique 1836 t 5 p 130)

« Après avoir parcouru différentes parties des Côtes du Nord pour serrer de près les infâmes fugitifs vomis du sein de la convention... » il est arrivé à Saint Malo, a passé en revue des troupes et donné quelques punitions.. Il a toujours parlé à la société populaire de St Malo « j’ai parfaitement électrisé les esprits […] Tous les soirs […] presque tout le monde dans St Malo chante avec moi dans toutes les rues des hymnes patriotiques […] j’aurai bientôt sans-culottisé et jacobinisé tous les citoyens que ces perfides avec les journalistes soudoyés par l’aristocratie ont égarés ». Il demande que « tous les commissaires éparpillés dans les départements » soient rappelés « ils s’érigent en petits despotes […] ils ne sont bons que pour des opérations secrètes ».

- 24 août 1793 Carrier (AD 85 AN T 492 – 6)

autorisation pour des assignats concernant le 7 eme bataillon de la Somme.
(document raturé, corrigé par Carrier non signé)

- 24 août 1793 les officiers de santé de l’hôpital militaire St Servan à Carrier (AD 85 AN T 492 – 32)
Demande 300 bois de lits (en vain depuis 3 mois) et la prolongation de palissades. Accord de Carrier sur les travaux et le financement du receveur du district de St Malo.
(copie non signée)

- 25 août 1793 Carrier de St Malo à Amelot directeur de la trésorerie nationale (AD 85 AN T 492 – 32)

Le saisit de réclamations de fournitures commandées qui ne seraient pas livrées faute de fonds « J’ai pour règle constante dans ma mission de ne jamais me mêler de comptabilité ». Il lui demande de prendre connaissance des réclamations.
(manuscrit, non signé)

- 25 août 1793 Carrier à Normandie directeur général de la liquidation (AD 85 AN T 492-6)

(manuscrit, non signé) transmet une pétition pour des pensions.

- 25 août 1793, Carrier au district de Morlaix (AD 85 AN T 492-6)

Il communiquera à la Convention les renseignements fournis « J’ai appris que les conspirateurs vomis du sein de la convention ne sont point à Quimper ».
(manuscrit, non signé)

- 25 août 1793 Carrier autorisation (AN AF II 215)

reprise en copie par les 3 sections du Comité de Saint Malo avec liste des membres: autorise le comité de surveillance de St Malo à surveiller les étrangers, perquisitionner chez eux le jour, arrêter ceux qui sont suspects, délivrer des cartes de sûreté après 24 h en échange de leur passeport, les expulser, les présenter aux tribunaux. Autorise le comité à désarmer les suspects désignés par 5 membres de la société populaire. (l’original manuscrit de Carrier est raturé, non signé)

- 25 août 1793 Carrier de Saint Malo (AD 85 AN T 492 – 32)

nomination pour vérifier la bonne salaison des viandes et lui dénoncer les abus.
(manuscrit, raturé, non signé)

- 28 août 1793 Carrier de St Malo à Bouchotte (Jean Baptiste, ministre de la guerre) (AD 85 AN T 492 – 32)

lui envoie la réclamation de canonniers qu’il trouve justifiée. Il part demain à Rennes après être passé par Fougères et Vitré où des brigands se révoltent.
(manuscrit, non signé)

- 28 août 1793 Carrier de Saint Malo à Prieur (Claude Antoine Prieur-Duvernois, dit Prieur de la Côte d’Or) de Saint Malo (Lallié, JB Carrier p 27, collection Dugast-Matifeux)

« Les scélérats bannis du seuil de la Convention, ont achevé de pervertir l'opinion publique dans tous les endroits où ils ont traîné leur sacrilège existence […] je les arrêterai ou je périrai. L'esprit public est très mal dirigé à Rennes ».

- 28/29 août 1793 Carrier de St Malo (AD 85 AN T 492 – 32)

contresigne un ordre de nomination d’un aide de camp d’un général affecté auprès du général Canclaux.
(manuscrit, copie, non signée )

- 28 août 1793 Carrier à Normandie, DG de la liquidation (AD 85 AN T 492-6)

(manuscrit, non signé) lui transmet une pétition.

- 28 août 1793 Carrier de St Malo à des commissaires des assemblées de St Servan (AD 85 AN T 492 – 32)

leur demande d’arrêter les personnes suspectes ou nuisibles à la tranquillité publique. Leur adjoint un lieutenant de gendarmerie.
(manuscrit, non signé)

- 29 août 1793 Carrier de Saint Malo à un lieutenant de gendarmerie de Saint Servan (AD 85 AN T 492-6)

lui demande de procéder à des désarmements et des arrestations.
(manuscrit, copie non signée)

- 31 août 1793 Gohier, (Louis Jérôme) ministre de la justice, de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-6)

Le prévient de la libération du général Beysser, chargé en outre d’une mission secrète contre les députés girondins et muni de 100 000 livres. Il doit se concerter avec lui et informer Gohier.


Septembre 1793

- (jour non précisé) septembre 1793 Certificat des amis de la liberté de l’égalité et des ennemis des rois et de la royauté de Rennes (AD 85 AN T 492 – 8)

Adhésion de Carrier à la société.

- 5 septembre 1793 Duval (Charles François Marie, conventionnel) de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-8)

le remercie de sa lettre. « Tu as beaucoup à faire, beaucoup à punir, beaucoup à pardonner ». Critique un arrêté récent et recommande une personne sur la quelle Carrier demandait des renseignements même s’il a été dans l’erreur.

- 6 septembre 1793 Carrier de Rennes, à ses collègues près l’armée des côtes de la Rochelle, (Revue rétrospective 1835 - t 4 p 431)

Il dénonce la passivité de Beysser pour arrêter les girondins, et qui a reçu 100 000 livres. Demande à ses collègues de l’interroger. Il faut le remplacer par un brave sans-culotte. Il est sûr de l’endroit « où ils recèlent leur sacrilège existence » mais il ne peut pas quitter Rennes. « Il faut que je réorganise toutes les autorités constituées, que je porte les grands coups sur tous les coupables ». Il doit surveiller les campagnes. Il n’y a que 3 personnes sur qui on puisse bien compter : le général Tribout à Brest, le commandant du bataillon de la Somme à Rennes et Le Tellier de la garde nationale de Rennes.

- 6 septembre 1793 Carrier de Rennes à Gohier ministre de la justice (RR 1835 t 4 p 433)

Il dénonce Beysser qui a « subtilisé ta confiance et celle du Comité de salut public » et qui n’a fréquenté « que les chauds amis des traîtres vomis du sein de la Convention ». Il a envoyé un messager à Nantes à ce sujet. Il dénonce également deux responsables républicains qu’il va destituer, le ci-devant curé d’Ercé et « la femme Villelongue ».

- 6 septembre 1793 Carrier de Rennes au CSP (Aulard t 6 p 309)

Il s’est rendu à Saint Malo, même s’il n’a pu trouver la retraite des députés girondins, il a parfaitement réussi à y rétablir le triomphe du patriotisme. Il n’a pas renouvelé les autorités constituées seulement « égarées ». Il faut arrêter le général Baudre (Jean Baptiste, de Baudre).
Avant de quitter Saint Malo il a fait désarmer tous les gens suspects et a donné des ordres pour empêcher le fuite des « ex-députés fugitifs ».
A Rennes tout est dans la désorganisation et la contre-révolution. Il a demandé en renfort 9 compagnies de braves soldats de Saint Malo. La situation de la ci-devant Bretagne est vraiment déplorable « Dans presque toutes les villes toutes les autorités constituées sont en contre-révolution » Les campagnes sont fanatisées avec des rassemblements partiels.
Les ex députés seraient du côté de Quimper. Il dénonce Beysser (avec copie de sa lettre aux collègues) « L’état de la ci-devant Bretagne est 1 000 fois plus inquiétant que vous ne sauriez l’imaginer ». Il demande le renfort d’un « ferme montagnard qui ne soit point du pays ».
Il fera tout sa patrie mais il ne peut partir de suite. Greenville sera pris demain matin. Il avait eu peur de dépasser son mandat en ne l’arrêtant pas avec Pitt.
Il va faire arrêter les canonniers d’un régiment en contre-révolution.

- 7 septembre 1793 Duval de Paris, à Carrier (AD 85 AN T 492-8)

il est intervenu pour lui au Comité de salut public. Ils ont fait du bon travail « tant que les messieurs existeront au milieu de nous, nous ne seront pas tranquilles ». Les troupes sont en Belgique.

- 7 septembre 1793 Gohier de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

lettre plus personnelle : « l’ami vient dire deux mots à son ami ». Il lui envoie 2 citoyens de confiance « que le département que tu dois parcourir soit purgé de tous les traîtres ». Il donne pouvoir pour arrêter le concierge défaillant de la garde de prisonniers du complot de la Rouerie.

- 8 septembre1793 Carrier de Rennes, au CSP (Aulard t 6 p 363)

lettre brève où il demande des mesures pour faire déporter « Le Coz, évêque de l’Ille et Vilaine, fédéraliste, contre-révolutionnaire et fanatique... ». Si la mesure n’est pas prise « je saurai bien trouver le moyen d’effectuer moi-même la déportation […] le salut du peuple est ma suprême loi ».

- sans date réponse du CSP (Aulard t 6 p 363)

« Citoyens collègues, Les pouvoirs que la Convention vous a conférés sont bien suffisants […] Votre sévérité envers un évêque perturbateur sera à la fois une punition juste et un exemple utile ».

- 9 septembre 1793 Gohier ministre de la justice de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

l’informe officiellement qu’il demande de transférer des prisonniers de Rennes à Paris. Que Carrier aide au besoin. « le temps est venu de frapper de grands coups, il faut que les traîtres périssent et que la patrie soit sauvée »

- 9 septembre 1793 Carrier de Rennes à Besné (prob Malo Henri Julien), accusateur au tribunal criminel des Côtes du Nord, (RR 1835 t 4 p 439)

Il lui demande de transférer à Paris le neveu de Pitt (Benjamin Pitt second lieutenant de la Cie des Indes, retiré à Dinan arrêté près de Saint Malo le 31 08 1793) de saisir sa correspondance et d’arrêter un autre anglais près de Dinan.

- 9 septembre 1793 Carrier de Rennes à (Derieu?) membre du comité de St Brieuc (RR 1835 t 4p 440)

De Rennes il viendra bientôt à St Brieuc où d’excellents patriotes préparent sa venue « Continuez dignes républicains à surveiller, à agir, à désigner tous les contre révolutionnaires, les modérés, les royalistes, les feuillants et les conspirateurs.. […] Il faut que toutes les places soient remplies par des sans culottes ». Envoie 2 mandats d’arrêt.

- 9 septembre 1793 Sevestre, (Joseph Marie François, député d’Ille et Vilaine ) de Paris, à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

« Courage mon ami, J’apprends que tu fais des merveilles […] Pétion a été arrivé à Paris, il est hors la loi puissent-ils tous nous être amenés? »

- 9 septembre 1793 Gohier ministre de la justice de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

(en réponse à sa lettre du 6 ). Dénonce les fédéralistes, les feuillants. Carrier doit organiser un corps d’inspecteurs patriotes le long des côtes pour rechercher les perturbateurs, et se concerter avec Beysser qui lui a écrit et à qui on peut confier de l’argent. Il n’y a pas eu assez de concertation dans l‘Eure et le Calvados. « Rien ne peut égaler ma confiance en toi mon cher ami si ce n’est le tendre attachement que je t’ai voué. Je t’embrasse mon cher Cassius ». En PS Carrier doit envoyer des éclaireurs à Loudéac, Carhaix, où sont des conspirateurs. Gohier commente des nominations.

- 10 septembre 1793 Besné de Saint Brieuc à Carrier (AD 85 AN T 492-7).

Il fera tout pour sa patrie mais il ne peut partir de suite. Greenville sera pris demain matin. Il avait eu peur de dépasser son mandat en ne l’arrêtant pas avec Pitt.

- (non daté mais en lien avec l’affaire des anglais cité plus haut) (AD 85 ANT 492-67)

extrait de la lettre de Besné au ministre de la justice, certifiée par ce dernier. Explique la situation de citoyens anglais dans sa juridiction : Twynam (?) , Greenville, prisonniers à ( sur place ??? ) par mesure de charité car ils sont malades « mais l’ordre public commande de les écarter de cette résidence ».

- 10 septembre 1793 Gohier ministre de la justice à Carrier de Paris (AD 85 AN T 492 – 33)

Lui recommande un ancien confrère, 60 ans, ruiné. Que Carrier prennent des renseignement sur lui et s’ils sont bons qu’il lui donne une place « Je t’embrasse de tout mon cœur ».

- 11 septembre 1793 Carrier de Rennes à Gohier, ministre de la justice, (RR 1835 t 4 p 443)

Il a bien reçu 4 mandats d’arrêt et 2 commissions contre l’anglais Greenville. Concernant la situation locale « L’esprit public dans Rennes est actuellement à la hauteur de toute la révolution [...] je continuerai cette salutaire épuration […] je serai inexorable ».

- 11 septembre 1793 Carrier de Rennes au CSP, (Aulard t 6 p 427)

Il rend compte de l’arrestation de Greenville et du transfert du neveu de Pitt. « L’esprit public est actuellement ici à toute la hauteur de la révolution ». Il a harangué les troupes mais a fait des reproches « les plus sanglants » à des canonniers fédéralistes que Canclaux doit muter à l’armée du Nord. Certains ont déserté mais « les parents des fugitifs me garantissaient dès ce moment leur retour ». Il a fait des destitutions mais les remplacements sont difficiles « Tous les ouvriers ici étaient en pleine contre-révolution ». La fête de dimanche a été très brillante avec des cris d’allégresse. On l’attend dans toutes les communes des environs mais l’état de Bretagne est inquiétant, une grande partie de Brest est pareil à Toulon. Il veut écraser tous les conspirateurs « je ne quitterai point la Bretagne que je ne les aie tous livrés à la vengeance nationale ».
(l’original manuscrit de Carrier est signé, rédigé avec soin) (AD 85 AF II - 267)

- non daté CSP à Carrier en réponse à sa lettre précédente (Aulard t 6 p 430)

Il faut surveiller particulièrement les villes maritimes, prendre des mesures proportionnées.

- 11 septembre 1793 Carrier de Rennes à Bouchotte ministre de la guerre, (RR 1835 4 p 441)

Il a destitué (Richelot?), adjudant général, fait deux nominations, et lui soumet une pétition de cordonniers. Il lui demande de négocier l’échange de prisonniers avec les Prussiens.

- 11 septembre 1793 Gohier à Carrier (AD 85 AN T 492 – 33)

lui recommande un chirurgien dentiste. Le ministre de la guerre a pourtant écrit au département d’Ille et Vilaine, sans succès, pour la paiement d’une indemnité et pour son brevet de chirurgien aux hôpitaux de Rennes. Il se félicité de l’arrestation de 2 anglais qu’il fera transférer à Paris.

- 12 septembre 1793 Carrier de Rennes, au comité de Saint Malo, (RR 1835 t 4 p 447)

Il les félicite de l’arrestation de 3 personnes. « Tout ce qui est suspect, contre-révolutionnaire […] est soumis aux pouvoirs que je vous ai délégué » . Il a demandé de faire marcher la force armée sur Plouer (Plouer sur Rance probablement).

- 12 septembre 1793 Carrier de Rennes à (Lucas?), chef du 1er bataillon de la Seine Inférieure, (RR 1835 t 4 p 448)

Choisi pour son « civisme particulièrement connu » Carrier lui demande d’aller à Plouer avec 600 hommes où il y a un rassemblement dangereux. Il doit y consulter le curé. « Nous espérons que nul malveillant n’échappera à vos recherches ».

- 14 septembre 1793 Sevestre de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

il lui fait passer un courrier, annonce des désertions dans un bataillon de canonniers, demande de la fermeté à Carrier.

- 15 septembre 1793 Carrier de Rennes au CSP, (Aulard t 6 p 494)

La Bretagne est en contre-révolution sauf quelques communes et « c’est un attentat de lèse-liberté nationale » que personne en ait dressé le tableau. Mais c’est Nantes qui doit être surveillé « les étrangers y fourmillent, les négociants et la cavalerie […] sont des contre-révolutionnaires très connus, qu’ils sont d’intelligence avec les révoltés de la Vendée ». Nantes va devenir un second Lyon. Dans le Finistère et le Morbihan la contre-révolution est pareille à Coblentz. A Rennes plus de 8 jours ont été nécessaires pour choisir des patriotes aux administrations. « J’ai purgé les prisons de Rennes de tous les contre-révolutionnaires ». Il a fait des arrestations dont l’anglais Greenville. Il a envoyé 600 hommes à Plouer 100 à Merdrignac (Herbignac), 200 à Redon. Les forces sont insuffisantes. « Presque toutes les campagnes sont fanatisées […) les prêtres déguisés en paysans fourmillent partout ». Il va en faire une cargaison pour Saint Malo. Il est inquiet pour Lorient. « Mais il ne m’est pas possible de me rendre partout à la fois ». Les fédéralistes essayent de se réfugier dans les sociétés populaires. Il s’emploiera contre « les fanatiques, les étrangers et les contre-révolutionnaires. ». Il ajoute en PS « Prenez un soin tout particulier de Baco, ancien maire de Nantes. C’ est un des plus grands contre révolutionnaires qui existent encore et qui aient jamais existé ».

- non daté brève réponse du CSP (Aulard t 6 p 497)

Le CSP prend en considération le tableau affligeant de la ci-devant Bretagne. « Continuez de surveiller sans cesse les malveillants, surtout ces sépulcres blanchis, cette engeance sanguinaire des prêtres fanatiques […] que le glaive de la Loi se promène sur tous les coupables ». Le CSP l’encourage à la surveillance et se repose sur son dévouement.

- 16 septembre 1793 Carrier de Rennes au comité de Saint Brieuc,(RR 1835 t 4 p 452)

Il les encourage dans les mesures prises « qu’on ne vienne plus vous dire que les détenus doivent subir l’interrogatoire 24 h après leur arrestation […] Le salut public est la suprême loi ... » . Les détenus doivent être heureux qu’ils ne soient que prisonniers. Lorsqu’il ira à Saint Brieuc il livrera les plus coupables à la justice nationale. En l’attendant ils doivent former « une liste de patriotes capables de remplir les fonctions administratives ».

- 17 septembre 1793 Carrier (et Pocholle?) de Rennes, au CSP, (RR 1836 t 5 p 93)

Si on lève (des troupes ) en Bretagne c’est la contre révolution. Il ne dispose que de faibles détachements, entouré de « tourbillons contre-révolutionnaires ». Les progrès de la « petite Vendée entre la Gravelle et Vitré » deviennent alarmants. « Il ne faut plus de demi-mesures dont a fait usage dans l’origine de la Vendée, il faut […] qu’une grande masse de bons b… de sans culottes à poil écrasent, foudroient et brûlent […] tous les contre-révolutionnaires rassemblés […] et que ce torrent révolutionnaire vienne […] extirper entièrement tous les maux tous les ravages qu’y exerce le fanatisme. ». Tâche difficile : «  Les habitants des campagnes n’entendent et ne savent parler qu’un idiome qui ne peut être entendus et compris que par eux ».

- non daté réponse du CSP (Aulard t 6 p 543)

annotation en marge du courrier précédent :« Accuser réception...[…] Le comité ne perd pas de vue un objet aussi important »
le bulletin (du Comité de salut public) : le Comité « n ‘épargnera aucun moyen pour étouffer le mal dans sa naissance » (AD 85 AF II 267)

- 18 septembre 1793 Baugeard (Pierre Jean Baptiste) député Ille et Vilaine, de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

Recommande un citoyen « ni feuillant, ni royaliste, ni rolandin, ni brissotin, ni girondin » pour l'emploi de directeur des postes de Vitré. Disserte sur la révolution.

- 18 septembre 1793 Ruelle, Philippeaux, Gillet et Carrier de Nantes représentants à l’armée des côtes de Brest au CSP, (Aulard t 6 p 559)

Résumé par Aulard : trois lettres de ces représentants qui recommandent des pétitions de Nantes. Il faut tendre une main secourable à nos malheureux frères, faire rentrer 100 millions de matières précieuses, avoir une flotte de 5 000 hommes.

- 18 septembre 1793 Carrier de Rennes au CSP (Aulard t 6 p 558)

Résumé par Aulard : Carrier indique que ses craintes sont confirmées pour Brest. Un indicateur qu’il soupçonne de traîtrise lui a donné des détails.

- non daté réponse du CSP (Aulard t 6 p 558)

résumé également par Aulard : le CSP lui recommande de rester vigilant et de le seconder pour conserver des places si importantes.

- 19 septembre 1793 Pocholle et Carrier, de Rennes, aux administrateurs de Blain, (IA ref Arch Nat non trouvé)

Ils leur demande de transférer à Rennes tous les prêtres réfractaires détenus dans leur arrondissement et les encourage à arrêter par la force ceux qui transmettent le « poison du fanatisme ».

- 21 septembre 1793 Gohier ministre de la justice de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

Clarifie un malentendu à propos d’un certain Couëdic arrêté par Carrier qui se réclamait de lui pour sonder le « perfide Barbaroux » (prob Charles Jean Marie, député des Bouches du Rhône, guillotiné en juin 1794). Gohier n’interviendra pas pour lui. « adieu mon cher Carrier tu sais combien je t’aime ».

- 23 septembre 1793 Duval de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-8)

le remercie de donner de ses nouvelles mais il est très fatigué.

- 25 septembre 1793 Carrier de Rennes à la Convention, (RR 1836 t 5 p 95) absent chez Aulard

« Le patriotisme triomphe à Rennes […] L’arbre de la liberté fut planté peu de jours après mon arrivée aux acclamations d’un peuple immense... ». La société populaire s’est épurée. Il a renouvelé avec Pocholle toutes les autorités constituées « tout a été destitué et remplacé sur le champ ». Les anciens ont été arrêtés. Le payeur général a été arrêté. Ils ont créé à Rennes et Saint Malo un Comité de salut public. Il doit aller à Vitré « je ferai démolir leurs repaires (aux brigands...) et confisquer leurs biens au profit de la république, je ferai incendier tous les bois toutes les haies qui servent d’asile à leur brigandage. » Ils vont chercher le lieu où se cachent « les infâmes conspirateurs vomis du sein de la Convention ». Ils correspondent avec leurs collègues à Brest et Nantes « les travaux nous accablent et, empiétant sur notre sommeil commencent déjà à attaquer notre santé..[…] Nous ne permettront pas qu’un seul royaliste, un seul feuillant, un seul modéré, à plus forte raison un fédéraliste, un aristocrate occupent une place quelconque dans la république […] qui mange son pain en la déchirant ».

- 27 septembre 1793 Carrier de Rennes à Hérault de Séchelles, (Aulard t 7 p 86)

« La mesure qui a le mieux réussi est le séquestre des biens […] de tous les contre révolutionnaires et des anciens administrateurs ». Ceux-ci ont appliqué des arrêtés fédéralistes et commis d’autres délits. Il les a sermonnés « avec la plus grande publication et avec véhémence dan la grande salle du palais ». Ils ont admis leurs fautes devant le peuple puis ont demandé des jugements. Il les a alors menacés du tribunal révolutionnaire. Carrier demande à Hérault de lire sa lettre au CSP pour avoir des instructions. La détention à Rennes « produirait un mauvais effet ». Les canonniers ont été vers Canclaux, ceux qui restent ont abjuré leurs erreurs et ont fraternisé avec lui. « Partout les arrestations les plus salutaires se multiplient ». Il enverra les suspects au tribunal révolutionnaire et fera des cargaisons de prêtres réfractaires. « ça va très bien à Rennes… mais ça n’ira qu’avec beaucoup de peine ou de soins dans toute la ci-devant Bretagne. Adieu mon brave ami. Mes travaux ont singulièrement altéré ma santé. Hier j’ai été très malade  […) C’est aux demi-mesures, c’est à une indulgence vraiment coupable que nous devons les derniers échecs..». Nantes deviendra un second Lyon.

- 28 septembre 1793 Gohier ministre de la justice de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

Il se plaint de ne pas avoir de ses nouvelles. Il le félicite et lui recommande deux personnes et fait suivre un courrier.

 - 29 septembre 1793 CSP arrêté nomination de Carrier (Aulard t 7 p 109)

Carrier représentant en Ille et Vilaine doit se rendre sur le champ à Nantes pour appliquer le décret du 5 août dernier (les autorités destituées ne peuvent plus remplir aucun rôle) « et y prendre, conformément aux pouvoirs qui lui sont délégués, toutes les mesures de salut public ».

- 29 septembre 1793 Réponse d’Héraut de Seychelles de Paris à Carrier, (Aulard t 7 p 115)

Il vient de recevoir sa lettre et l’a lu au CSP. La république serait vigoureuse et florissante s’il y avait partout des commissaires aussi énergiques que lui et son collègue. Il doit aller sur le champ à Nantes si sa santé le permet « nous t’envoyons un arrêté qui te propose de purger cette ville […] . La liberté ne compose pas. Nous pourrons être humains quand nous serons assurés d’être vainqueurs ». Il doit aller de Rennes à Nantes et de Nantes à Rennes, les représentants ne doivent pas multiplier leurs relations locales mais frapper des grands coups en passant.

- 30 septembre 1793, Duval de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-8)

Des ressentiments s’élèvent entre patriotes. Il a reçu les listes envoyées, en général ses choix sont bons. S’étonne de l’arrestation de (Rouenart?) un instant égaré et lui demande pourquoi.

- 30 septembre 1793 Gohier … de Paris à Carrier (AD 85 AN T 492-7)

se plaint de ne pas avoir de réponse à sa lettre (non trouvée) recommandant un chirurgien dentiste et faire accélérer son traitement. Il lui joint deux lettres et intervient pour plusieurs personnes.

- 30 septembre Abadie d’Aurillac , à Milhaud et Carrier (AD 85 AN T 492 – 33)

lettre emphatique sur la révolution. Une adresse à présenter à la Convention est jointe, et de l’argent (839 livres?)

- 31 septembre 1793 Carrier et Pocholle, de Rennes, à la gendarmerie nationale de St Malo (IA ref Arch Nat non trouvé)

Ils autorisent les gendarmes à échanger leurs chevaux contre des « chevaux de luxe » ou des chevaux pris aux émigrés.


Octobre 1793

- 2 octobre 1793 Carrier de Rennes, aux canonniers du 2 eme bataillon de la Seine Inférieure (RR 1836 t 5 p 99)

Il transmet avec plaisir aux « braves frères » l’ordre de désarmer tous les suspects désignés par Lefèvre adjoint à l’armée des Côtes de Brest . «  les mesures d’indulgence ne feraient que pallier les maux qu’ils font à la patrie ». Il approuve ce qu’ils ont fait à la Guerche dont l’ « autodafé des colifichets de l’ancien régime... ». Ils doivent continuer à vérifier partout l’esprit public.
(Lefèvre, peut-être celui qu’on retrouve à l’origine de la noyade de Bourgneuf ?).

- 2 octobre 1793 Carrier de Rennes à la Convention, (RR 1836 t 6 p 101, Aulard t 7 p 189 résumé)

« L’esprit public […] s’est toujours conservé dans le cœur de la nombreuse et brave sans-culotterie... » un instant paralysée par la robinocratie et les anciennes autorités. Un évêque prêchant contre le mariage a été arrêté, « préjugé absurde, imbécile, inventé par la lubricité raffinée des anciens et luxurieux hypocrites en soutane ».
Carrier a accompagné un curé à son mariage avec un peuple immense, il y a eu un banquet, des discours, des cris d’allégresse. Il demande que Cordier un chirurgien major père de 12 enfants dont 7 garçons au service de la république soit muté dans une unité avec un de ses fils. Il arrête tous les suspects, les conspirateurs et « nous combinons une grande mesure qui produira ici le plus salutaire effet » même si quelques coupables ont pu sauver « leur criminelles existences ».
insertion du courrier au « Bulletin », lu en séance le 6 octobre

- 4 octobre 1794 Carrier de Rennes au CSP (Aulard t 7 p 216)

Ce qu’il disait sur Beysser se confirme, Canclaux va l’imiter. Nantes est en pleine contre-révolution. Les révoltés ont plus de 200 000 hommes. Même si sa présence est très nécessaire à Rennes il ira à Nantes demain ou après demain avec la « fermeté inébranlable à dénoncer, à terrasser tous les abus, tous les traîtres et les conspirateurs ». La Vendée « est plus redoutable que la coalition des puissances étrangères » et une étincelle suffirait à enflammer la Bretagne.

- 5 octobre 1793 Carrier de Rennes à Bouchotte, (IA ref : Correspondance du comité de salut public, par M. Legros, t 1 p 292 Paris 1837)

au « Sans culotte ministre » Carrier annonce son départ pour Nantes où la contre révolution fait de menaçants progrès. Il lui communiquera les mesures prises et lui transmet une pétition et une recommandation.

- 6 octobre 1793 - PV du conseil du département du Cantal (AD 85 AN T 492 – 34)

Le ministre de l’intérieur remplace un ingénieur en chef. Or il est incivique, contre révolutionnaire, soupçonné de malversations à St Flour. Le département ne lui donnera jamais sa confiance. L’ancien est en prison et suspect. Qu’un autre remplaçant soit nommé.

- 7 octobre 1793 Carrier de Nantes, au CSP , (date déduite par Aulard t 7 p 286)

Il voulait déporter « radicalement » les prêtres réfractaires, les antiques nonnes et l’évêque mais a renoncé à cause du blocus anglais. Il veut les conduire au Mont Saint Michel avec les fédéralistes. « Quand nous aurons terminé nos opérations nous irons visiter le fort et alors nous ferons en sorte d’effectuer les mesures dont nous sommes forcés de différer l’exécution »
Ils ont destitué les royalistes, feuillants, aristocrates fédéralistes et modérés, confié les postes à des patriotes, sauf les hôpitaux « Tous les vieux officiers de santé puent l’aristocratie, les jeunes sont des muscadins, mignons royalistes et fédéralistes qui se sont glissés dans leurs places pour se dispenser de traîner leurs corps délicats et adonisés aux frontières. »
Jean Saint André et Prieur ont été satisfaits de l’énergie républicaine. Ce mouvement heureux se propage dans toute le Bretagne. Sur son ordre on a arrêté 120 personnes à Saint Brieuc « superbe exemple ! » , 45 hommes et 50 femmes à Dinan. Le club et la chambre littéraire ont été dissous. A Redon tous les malveillants sont arrêtés. A Châteaubriant on arrête les contre révolutionnaires, on établit les sociétés populaires, les gardes nationales comme à Montfort, à Vitré.
Arrivé hier à Nantes « mon premier soin eut été de briser les autorités constituées, de dissoudre le club fédéraliste […] d’annuler tous les certificats de civisme, de soumettre à l’arrestation tout individu qui n’en serait pas nanti de faire faire des visites domiciliaires […] en un mot de danser rondement la Carmagnole » mais l’arrivée du général Léchelle (nommé général en chef l’armée de l’Ouest) lui a fait différer ces mesures. Il va donc partir à l’armée. «  je dois vous prévenir qu’il y a dans les prisons de Nantes des gens arrêtés comme champions de la Vendée. Au lieu de m’amuser à leur faire un procès je les enverrai à l’endroit de leur résidence pour les y faire fusiller. »

- non daté réponse du CSP à Carrier (Aulard t 7 p 289)

Les prêtres réfractaires et autres fanatiques souillent depuis trop longtemps le sol de la République. « Vous accélérez l‘heureuse époque où la liberté, assise sur les ruines du despotisme, fera goûter au peuple français le vrai bonheur.. »

- 11 octobre 1793 Carrier de Montaigu, à Hérault de Séchelles, (Lallié JB Carrier p 41)

Il est arrivé à Montaigu avec Léchelle général en chef de l’armée de l’Ouest, mandaté par Hentz et Prieur. Il avait toute la confiance des sans culottes de Bretagne et son seul nom effrayait les contre révolutionnaires. Méaulle le remplace à Nantes malgré ses réticences. Il a retrouvé Merlin et Turreau. Avec les généraux ils préparent une offensive. Ils ont chassé Charette de Legé. Ils ont des repentis « un cas qui me paraît embarrassant […] l’incendie des moulins, des maisons et surtout l’enlèvement des bestiaux concourent singulièrement à ce retour » qui ne lui paraît pas sincère. Il a lu une proclamation aux troupes, dit « qu’un individu est rien, que la République est tout ». Il a rappelé que les ci devants nobles ont commandé les armées puis ont trahi. Léchelle a été bien accueilli, l’armée est très bien disposée. Merlin connaît les lieux et la tactique militaire. Beysser est seul coupable des échecs « rien n’échappera à ma vigilance […] il n’y aura pas d’abus, pas la plus petite espèces d’incivisme, pas la moindre tergiversation que je ne dénonce ou que je ne punisse ». Hérault peut en être le garant devant le CSP la Convention, la France entière.

- 13 octobre 1793 décret de la Convention (Aulard t 7 p 395)

nomination de Carrier, Bourbotte, Francastel, Pinet (aîné) et Turreau à l’armée de l’Ouest. Ils doivent se concerter avec le QG.

- 16 octobre 1793 Carrier, de Cholet à La Convention, (Aulard t 7 p 448)

Décrit les opérations militaires « Nous sommes entrés dans Tiffauges sans beaucoup d’efforts ». Turreau l’a fait incendier ainsi que les faubourgs de Mortagne. Le conseil de guerre est composé des généraux et des représentants. Kléber « dont le sang-froid égale la bravoure » a chassé l’ennemi jusqu’à Cholet. L’affaire a été chaude. « une multitude de brigands a mordu la poussière, plusieurs de leurs chefs sont restés sur le champ de bataille [...] nos blessés criaient tous Vive la république !». Tout le monde a fait son devoir. A l’aurore ils sont entrés dans Cholet et prennent les mesures « pour achever d’exterminer la horde de scélérats qui désolent le sein de la république ».

- 18 octobre 1793 sept représentants à l’armée de l’Ouest dont Carrier, de Beaupréau à la Convention (Aulaurd, t 7 p 492, résumé)

Les brigands battus la veille ont eu l’audace d’attaquer Cholet. Ils ont été battus de nouveau et poursuivis. « Les héros de notre armée […] ont porté dans la horde catholique et royale l’épouvante et la mort […] au nombre des avantages remportés dans cette journée nous comptons celui d’avoir rendu à la liberté douze cents malheureuses victimes de leur dévouement à la patrie que des monstres détiennent depuis longtemps dans l’esclavage ». L’armée est entrée à Beaupréau. D’Elbée et Bonchamps ont été gravement blessés.

- 20 octobre 1793 Carrier, de Nantes au CSP, (Aulard t 7 p 519)

Rend compte de la campagne de Vendée. A Beaupréau le 17 octobre, malgré une attaque très vive des brigands ils les ont mis en déroute, et ont pris 12 canons. De Cholet à Beaupréau le sol est jonché de cadavres (20 km !). D’elbée et Beauchamp ont été blessés mortellement, et leurs pertes sont considérables. Peu de morts républicains. Il ont délivré 4 000 prisonniers de Saint Florent, 1 200 à Beaupréau, 300 à Cholet, 400 à Mortagne, 22 à Tiffauges « martyrs des cruautés des brigands [..] simulacres pitoyables de l’espèce humaine.. ».
Il a été avec Westerman et 100 hommes de Beaupréau à Nantes, ils ont délivré 60 prisonniers à Vallet qui allaient être fusillés Il va rester quelques jours à Nantes « Je ferai en sorte aujourd’hui de faire fusiller les grands coupables […) Tout ira mais f… il faut des exemples terribles.. »

- 22 octobre 1793 Ruelle, Gillet et Carrier représentants à l’armée de l’Ouest à la Convention (Aulard t 7 p 575, résumé)

Ils transmettent une lettre de Merlin de Thionville annonçant la prise d’Ancenis par les républicains.

- 22 octobre 1793 - Carrier, Gillet, Ruelle, Fayau, Merlin, Boursault (AD 85 AF II 268)

nomination de Guillaume Guillot commissaire des guerres près armée de l’ouest.
(manuscrit, copie)

- 23 octobre 1793 plusieurs représentants dont Carrier (AD 85 AF II 268)

projet d’arrêté pour destituer les entrepreneurs d’Indret, envoi au ministère de la Marine et nomination de François Demangeat.
(manuscrit, copie)

-25 octobre 1793 Gillet Ruelle Francastel Carrier (AD 85 AF II 268)

réquisition des hommes non mariés non affectés jusque là dans la cavalerie de la légion nantaise.
(manuscrit, copie)

- 26 octobre 1793 Carrier Gillet Ruelle (5AD 85 AF II 273)

La caisse du district ne pouvant le faire ils demandent à l’armée de l’ouest de payer au Finistère la réquisition de grains du 30 septembre à concurrence de 350 000 livres.
(manuscrit, copie)

- 28 octobre 1793 Carrier, Ruelle et Francastel de Nantes au CSP, (Aulard t 8 p 83)

Ils viennent de découvrir Coustard et l’envoient à Paris. L’armée de l’Ouest a vaincu les brigands à Rouans près de Port Saint Père. Deux navires britanniques ont été coulés et trois pris près de Noirmoutier.

- 28 octobre 1793  le CSP à Bourbotte, Francastel, Turreau, Carrier et Pinet aîné (Aulard t 8 p 78)

Le Comité leur envoie copie d’un arrêté pour l’exploitation d’une mine de salpêtre. « Il faut collègues que vous brisiez tous les obstacles que la malveillance ou le modérantisme pourraient opposer aux travaux de salpêtre ».

- 30 octobre 1793 date incertaine, Ruelle, Boursault et Carrier (AD 85 AF II 268)

autorisent 2 agents à acheter du grain à Sarzeaux et demande de les libérer puisqu’il sont été arrêtés.
(manuscrit, copie)

- 30 octobre 1793 Francastel et Carrier de Nantes (AD 85 AN W 493-24)

création du tribunal révolutionnaire de Nantes, nomination des membres.
(manuscrit, signé Francastel et Carrier)

- 30 octobre 1793 Carrier et Francastel nomination dans la compagnie Marat (AD 85 AN W 494-24)

de Boulay, il a « droit de surveillance sur tous les citoyens suspects de Nantes, sur les étrangers qui entrent et y résident, sur ceux qui s’y réfugient, sur les accapareurs de toute espèces […] il sera tenu de les dénoncer […] aura le droit d’arrêter ou faire arrêter tout individu dont il croira prudent de s’assurer.. ».
(exemplaire manuscrit signé Francastel et Carrier)

- 30 octobre 1793- les représentants du peuple près armée de l’ouest (AD 85 AN W 493 – 24)

forment une section révolutionnaire au tribunal criminel du département. Rappellent les membres qui sont à Guérande et nomment Phelippes président, 4 juges, un greffier, un accusateur public.
Corrections approuvées par Carrier en marge. 15 livres par jour, signé Francatel et Carrier.
« La section ainsi formée jugera révolutionnairement et en dernier ressort tous les prévenus de trahison et de conspiration contre la république française » : par leur correspondances, fourniture de vivres, munitions, effets, transport, ceux qui mettraient des signes de la rébellion, feraient des discours, applaudiraient, ceux qui n’auraient pas déclaré sincèrement leurs subsistances, les accapareurs, ceux qui par leurs faits, discours, écrits, conseils ont provoqué la contre révolution, qui ont assisté aux conciliabules clandestins, les agioteurs, les dépréciateurs des assignats...
Signé Francastel et Carrier







Faits reprochés à Carrier, avant sa mise en accusation

  Les faits reprochés à Carrier et ses réponses avant sa mise en accusation par la Convention Les faits reprochés sont les 82 accu...