Interventions de Jean Baptise Carrier
à la société des amis de la liberté et de l’égalité (Jacobins)
de février à octobre 1794
Source : Journal de la Montagne – BNF
(le plus souvent il s’agit de résumés faits par le journal)
(le plus souvent il s’agit de résumés faits par le journal)
- 21 février (Journal de la Montagne n° 102)
- 24 février (JM n° 105)
- 27 février (JM n° 108)
- 6 mars (JM n° 116)
Carrier demande au préalable à subir le scrutin épuratoire. Il est
admis et présente son rapport.
Le mal était général en Vendée, seize districts étaient révoltés
et sur 160 km tous les habitants armés. (renvoi à l’article
Convention pour la tactique des brigands). Les champs sont cultivés
et la récolte s’annonce favorable (tant mieux s’écrie
l’assemblée) « oui tant mieux car les brigands n’en
tâteront pas ». (applaudissements). Dans la « petite
Vendée » les chouans étaient des bandits qui se retiraient la
nuit dans les montagnes « où un immense rocher leur servait
de rempart ». Il n’en reste que quelques uns. Mais il y a
encore 20 000 désarmés, qui se cachent et malgré le soin que lui
et Turreau ont pris pour incendier les forêts ils n’ont pu en
venir à bout. 40 000 hommes peuvent tenir cachés dans une plaine de
genêts. « Mais tant en ci-devant nobles, prêtres, femmes
et brigands en (on?) leur a tué 100 000 hommes ». Il
s’indigne des demandes d’amnistie. Tous les patriotes qui
restaient ont été massacrés par les brigands. « Les
femmes surtout se sont montrées de la manière la plus barbare […]
Il n’est point d’horreur dont elles ne se soient rendues
coupables.. ». On a calomnié de braves généraux
Léchelle, Ronsin etc... Philippeaux est naïf « Il lui
faudrait au moins trois mois de bains ». Il se cachait
pendant les combats. Westermann lui a paru très brave, un peu
intrigant et non destiné à commander une armée.
La discussion se poursuit sur Westermann entre Collot-d’Herbois et
Levasseur.
Suite aux propos en tribune d’un habitant de Nantes, originaire de
Neufchâtel en Suisse, il intervient :
Nantes est devenu un foyer de contre révolution qui provoque le
désordre en lien avec les brigands de Vendée. A propos de la
Suisse, Vielland (Jean
Conrad Wieland) commandant de Noirmoutier a livré l’île
aux brigands. On a saisi sa correspondance (??).
« Quand on a vu que je mettais à Nantes la terreur à
l’ordre du jour, plusieurs de ces infâmes conspirateurs se sont
disséminés ».
Il met en cause l’habitant de Nantes d’origine suisse, le
soupçonne d’espionnage et souhaite le faire conduire au Comité de
sûreté générale. En séance, après un interrogatoire de cet
intervenant par Collot-d’Herbois, et un discours, il est décidé
de l’envoyer au Comité de sûreté générale.
Après lecture de courriers dont l’un demande la destruction des
chouans et un autre dénonce des scélérats qui pillent, commettent
des horreurs, en se disant envoyés par les administrations,
Carrier précise que cette lettre (la dernière) est datée du 7
février, depuis nos troupes ont pris Cholet. Les administrations en
Vendée sont composées de véritables brigands et elles viennent
maintenant demander des secours ! Pour les chouans, avant son
départ on avait tué 1 200 de ces brigands. Ils avaient des
souterrains pour se réfugier mais les paysans « quoiqu’assez
mauvais » en ont tué un grand nombre. Il n’en reste que
quelques uns. Le général Beaufort qui commande la région est un
bon patriote et les soldats tous des sans-culottes et des
républicains. Quant à la Vendée, il y a 20 000 brigands épars, à
peine 4 000 avec Charette, 1 000 avec Stofflet. La Rochejaquelein a
été tué. Il (Carrier) n’a pas d’inquiétude, 40 000 hommes
sont sur place, ainsi que ses collègues Hentz et Garreau. Le plus
difficile à vaincre est Charette. Sa bande se cache partout et nulle
part. Mais si on l’oblige à combattre ce sera la fin de la guerre
de Vendée.
Son intervention fait suite
à celle de l’avant-veille aux
Cordeliers (Le Comte Fleury : Carrier p 191 -192) où il disait,
qu’absent depuis longtemps il était effrayé des nouveaux visages
aperçus à la Montagne. « On s’apitoie sur le sort de ceux
que la justice nationale frappe du glaive de la loi […] Les
monstres ! Ils voudraient briser les échafauds […]
L’insurrection, une sainte insurrection voilà ce que vous devez
opposer aux scélérats ». Aux
Jacobins, il essaye de justifier ses propos :
Il se plaint des individus et des journaux perfides qui veulent
diviser les Cordeliers et les Jacobins. Aux Cordeliers il voulait
dénoncer le modérantisme aperçu dans la Convention. Même ici on a
donné trop d’importance à un Philippeaux et il s’y trouve des
factieux. « Mais on n’a point parlé de faire des
insurrections, excepté dans le cas où on y serait forcé par les
circonstances. Si on fait une motion contre la convention je donne ma
tête ».
Tallien prend sa défense.
- 14
mars (JM n° 124)
dans une discussion sur la guerre de Vendée avec Tallien et
Lachevardière, il intervient brièvement:
il ne faut pas oublier la guerre de Vendée, l’ineptie et la
lâcheté des premiers bataillons envoyés ont été les causes des
défaites.
- 27
avril (JM n° 3)
suite à une intervention indignée dénonçant des propos
défaitistes concernant les Ardennes qui seraient laissées sans
défenses, le président (Lebas) intervient pour rappeler qu’un
décret interdit d’en parler tant que Levasseur n’aura pas rendu
son rapport sur la question.
Cet arrêté est très sage estime
Carrier. Ce ne sont pas avec des invectives qu’on répond mais par
des raisons et des faits et « que des expressions
grossières […] ne doivent jamais sortir de la bouche d’un
patriote ». Il demande de
ne poursuive aux Jacobins, que le bien public, et que les querelles
particulières en soient bannies. Il faut donc attendre le rapport de
Levasseur.
Adopté
- 30 avril (JM n° 6)
Carrier (écrit Carrié) et quelques autres conventionnels font part
à la société de la conduite intrépide des soldats, l’ardeur des
jeunes gens de la première réquisition, et la discipline de tous.- 8 mai (JM n ° 15)
Il fait observer que peu de monde assiste aux scrutins épuratoires et demande donc un rappel à l’assiduité des membres pour cette importante opération.
(Après discussions, la question est renvoyée au comité de présentation pour synthèse)
Il fait observer que peu de monde assiste aux scrutins épuratoires et demande donc un rappel à l’assiduité des membres pour cette importante opération.
(Après discussions, la question est renvoyée au comité de présentation pour synthèse)
- 17 mai (JM n° 24)
suite à l’intervention d’un délégué nantais qui assure que
jamais ses concitoyens ne composeront avec l’opprobe
(l’oppression?)
et la tyrannie Carrier apporte des précisions.
S’il a dit à son retour que Nantes était devenu le quartier
général des brigands il n’a jamais voulu inculper les patriotes
« mais seulement les négociants avares et contre
révolutionnaires ». Lorsque la ville était était aux
mains des fédéralistes, les scélérats comme le traître Coustard,
guillotiné depuis, s’y réfugiaient. Mais les patriotes ont
repoussé des hordes de brigands. En outre le tribunal
révolutionnaire va bientôt juger des aristocrates de Nantes, plus
de 100 attendent d’y paraître (les
94 notables nantais).
Sur
une observation de Legendre concernant le « scélérat
Baco, maire, qui a eu l’impudence d’insulter à la convention »,
Carrier précise :
Baco
a eu l’audace de menacer Gillet et Ruelle de l’échafaud. Il
l’a
donc dénoncé à l‘accusateur public et Baco pourrait bien y
monter lui-même
-
10 juin (JM
n° 44)
témoigne que l’orateur qui
le précède (non nommé) est un ardent patriote et qu’il a lutté
contre le fédéralisme dans l’Eure et le Calvados.-
22
août (JM
n° 114)
Lors d’une longue discussion sur la liberté de la presse, il estime que ce droit est sacré « aussi indestructible que celui de penser et de respirer ». Il faut simplement s’occuper de la garantie à accorder aux écrivains.
Lors d’une longue discussion sur la liberté de la presse, il estime que ce droit est sacré « aussi indestructible que celui de penser et de respirer ». Il faut simplement s’occuper de la garantie à accorder aux écrivains.
-
30 août (JM
n° 124)
(Lecointre, à la
convention a dénoncé 7 conventionnels importants comme complices de
Robespierre. Il y a eu vote ).
Carrier
monte à la tribune pour annoncer que la Convention a considéré à
l’unanimité cette dénonciation comme étant calomnieuse. Cette
atroce accusation ne reposait que sur des pièces anonymes et des
lettres de Fouquier-Tinville. Elle attaquait la convention, le peuple
français. Il dénonce Tallien, complice de Lecointre. Tallien
projetait des assassinats et a proposé de libérer « plusieurs
chevaliers du poignard »
(supposé groupe secret de royalistes).
Avec ses discours insidieux il
favorisait également
un
grand mouvement (séditieux) dans Paris. Que Lecointre et Tallien
viennent s’expliquer aux Jacobins ou que leur radiation soit
prononcée.
Il soutient ensuite une
rectification faite par Dubois-Crancé qui est attaqué alors par
Duhem comme étant proche de Tallien, Fréron « et un nommé
Duplain ».
Carrier recommande la prudence
lors des accusations, c’est ainsi que Robespierre a établi sa
tyrannie.
-
3 septembre (JM
n° 128)
A propos de Tallien, Fréron
et Lecointre des Jacobins :
Carrier
rappelle que depuis 1789 les ennemis du bien public veulent
s’attribuer le mérite de la révolution. Aujourd’hui la faction
des fripons et des dilapidateurs veut s’élever sur les ruines de
la tyrannie de Robespierre, et tuer la liberté. Il faut que les
patriotes l’écrase et la réduise au silence. Depuis le 9
thermidor on demande de punir les actions, pas les personnes. Le
« comité autrichien » les girondins, les brissotins
auraient donc été impunis ? Les factions sont sournoises comme
la peste. Le médecin constate ses effets pas ceux qui la propage.
Il
développe ensuite (résumé fait pas la société) « des
réflexions sur le système d’oppression envers les patriotes et
d’indulgence envers l’aristocratie ».
Il dénonce Tallien et Lecointre comme chefs de fils des
conspirateurs et Lecointre de faire le procès de la révolution,
sans dire un mot des malheurs des défenseurs de la république.
Tallien a demandé la justice comme un grand fripon dit qu’il est
honnête. L’homme probe et moral se voit dans la pratique, non dans
les mots comme le pratiquaient Robespierre et Saint Just. Il faut se
souvenir des attentats récents (l’abbaye, la poudrière..). Il
faut réfléchir à la libération des ci devants nobles et prêtres.
Il existe une conspiration qui la favorise dont Tallien est le chef.
Levasseur souhaite que Tallien
s’explique. Celui-ci intervient longuement à la tribune puis
Fréron.
Carrier délaisse Fréron et
vise plus particulièrement Tallien. Il l’accuse d’avoir demandé
l’élargissement des contre révolutionnaires, l’impunité aux
nobles et aux prêtres.
La discussion se poursuit. La
société décide la radiation de Lecointre, Tallien et Fréron.
Carrier est élu parmi les 30 membres composant le comité de présentation.
-
7 septembre
(JM n° 132)
-
24 septembre
(JM n° 149)
incite deux orateurs, Bassal et Gouly, à s’entendre, ils sont tous deux Jacobins. Ils doivent avoir « une conférence amicale »
à
la suite de Duhem qui veut bannir du pays les contre révolutionnaires
« pour
purger la république de ce ramas impur d’êtres gangrenés »,
Carrier insiste :
il
ne faut pas laisser « au
milieu de nous cette engeance destructrice de nobles, de prêtres, de
fanatiques » qui
ralentit
la marche de la révolution.
Il
existe des décrets que les modérés empêchent d’exécuter.
« ...le
temps d’une fausse pitié, d’une indulgence coupable est
passée ».
Il faut faire taire « cet
affreux modérantisme qui finirait par nous égorger
impitoyablement ».
Jamais l’orgueil des nobles ne fléchira sous l’égalité, les
esclaves ne veulent pas de l’indépendance, les lâches de la
gloire, les sybarites des mœurs des vertueux spartiates. Les prêtres
ont armé une grande partie de la France contre la liberté.
L’individu qui ne veut pas reconnaître le gouvernement républicain
doit cesser à l’instant d’être sous le pacte social. Il appuie
donc la proposition de Duhem.
Terrasson surenchérit.
Leblois modère la proposition
en demandant que la société prenne la défense des patriotes
opprimés et qu’elle invite ses filiales à dénoncer les
oppresseurs. Ce qui est adopté.
-
9 septembre
(JM n° 134)
Carrier
intervient pour les patriotes opprimés. Après la révolution des 9
et 10 thermidor l’aristocratie et le modérantisme ont voulu s’en
emparer. Dans les groupes, les spectacles, on cherchait à égarer le
peuple. Une nouvelle faction s’est levée à la tête des modérés,
des dilapideurs. Le club électoral est venu à la convention
« apporter
la pétition la plus contre révolutionnaire, demander des élections
populaires, la destruction du gouvernement révolutionnaire et la
liberté indéfinie de la presse qui ne peut favoriser que
l’aristocratie ».
Il propose ensuite de se rendre en masse à la Convention pour lui
présenter cette adresse.
Billaud propose plutôt une
délégation. Adopté. Un texte sera rédigé.
-
10 septembre (JM
n° 135)
Il
prend la parole pour ajouter au débat en cours « quelques
vérités qu’il est essentiel que toute la France connaisse ».
On accuse les jacobins d’être les continuateurs de Robespierre, or
tous les membres de la société ont été épurés, et chacun a un
certificat prouvant « qu’il
était à son poste dans la nuit du 9 au 10 thermidor ».
Tous les citoyens détestent le régime affreux de Robespierre. La
Convention a été unanime pour son arrestation et sa mise hors de la
loi. Les patriotes ne sont donc pas « les
continuateurs de Robespierre ».
Les Jacobins veulent que les patriotes ne soient pas opprimés et que
l’aristocratie soit réduite à l’impuissance de nuire. Ils
s’opposent à l’anéantissement
du gouvernement révolutionnaire. On pousse à la dissolution des
sociétés populaires mais la liberté est impérissable car 1 200
000 combattants sont armés pour la défendre. Il faut attendre de
pied ferme l’aristocratie, avoir le calme du courage républicain.
-
13 septembre
(JM n° 138)
Il
demande tout d’abord que le rapporteur de la séance annonce que
tous les certificats (concernant
la nuit du 9 au 10 thermidor)
ont bien été vérifiés et que les PV fassent mention du visa.
Adopté
Presque
en fin de séance, il présente des observations contre ceux qui
veulent égarer l’opinion publique et l’inquiéter sur ce qui se
passe à l’école de Mars et à Meudon. Le peuple doit repousser
les inquiétudes données par les ennemis de la liberté. Il parle
également des pamphlets dégoûtants qui font le procès de la
révolution du 31 mai (arrestation
des girondins).
Leurs auteurs sont des dilapideurs infâmes qui n’osent pas accuser
les patriotes de péculat. Il rappelle les victoires acquises depuis
un an grâce aux représentants montagnards. Aujourd’hui on veut
leur demander des comptes de la mort des ennemis de la liberté mais
les patriotes sauront faire rendre des comptes du sang de plus de 50
000 patriotes versé par l’aristocratie. Il termine en invitant les
Jacobins à se réunir contre leurs ennemis qui ne sont autres que
ceux de la république.
incite deux orateurs, Bassal et Gouly, à s’entendre, ils sont tous deux Jacobins. Ils doivent avoir « une conférence amicale »
-
12 octobre (JM
n° 2)
présente une brève motion d’ordre sur l’impression de pièces relatives à un procès. Adopté.
-
présente une brève motion d’ordre sur l’impression de pièces relatives à un procès. Adopté.
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